Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
AFRIQUE

Afrique : l'Unicef redoute l'accentuation de la malnutrition aiguë chez les enfants


Alwihda Info | Par APO - 2 Janvier 2021


Selon les estimations, 10,4 millions d’enfants en République démocratique du Congo, dans le nord-est du Nigéria, au Sahel central, au Soudan du Sud et au Yémen souffriront de malnutrition aiguë en 2021.


© UNICEF/UN0276428/Almahbashi | Salim est de 7 mois, est examiné par mesure la circonférence du bras supérieur pour vérifier la malnutrition.
© UNICEF/UN0276428/Almahbashi | Salim est de 7 mois, est examiné par mesure la circonférence du bras supérieur pour vérifier la malnutrition.
L’UNICEF est particulièrement préoccupé par la santé et le bien-être de 10,4 millions d’enfants qui devraient souffrir de malnutrition aiguë l’année prochaine en République démocratique du Congo (RDC), dans le nord-est du Nigéria, au Sahel central, au Soudan du Sud et au Yémen. Tous ces pays et toutes ces régions sont en proie à des crises humanitaires sévères ainsi qu’à une insécurité alimentaire de plus en plus forte, à une pandémie mortelle et, sauf au Sahel central, à la menace de famine.

« En raison de la COVID-19, la crise nutritionnelle qu’affrontent des pays dans une situation difficile en raison des retombées de conflits, de catastrophes et des changements climatiques se transforme en catastrophe imminente », affirme Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Des familles qui peinent déjà à nourrir leurs enfants et à se nourrir sont maintenant au bord de la famine. Nous ne pouvons pas les laisser devenir les victimes oubliées de 2020. »

En République démocratique du Congo, on estime que 3,3 millions d’enfants de moins de 5 ans souffriront de malnutrition aiguë en 2021, dont au moins un million de malnutrition aiguë sévère. Ces données alarmantes sont le résultat de l’insécurité continue, des conséquences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19 et de l’accès limité des enfants et des familles vulnérables à des services essentiels.

Dans le nord-est du Nigéria, plus de 800 000 enfants devraient souffrir de malnutrition aiguë en 2021 et la malnutrition aiguë sévère fait peser une menace mortelle immédiate sur près de 300 000 d’entre eux.

La situation est encore plus critique dans le nord-ouest du pays. Dans l’État de Kebbi, le taux de malnutrition chronique s’élève à 66 %, 20 % de plus que dans l’État de Borno, au nord-est. Dans l’État de Sokoto, lui aussi au nord-ouest du Nigéria, près de 18 % des enfants souffrent d’émaciation et 6,5 % d’émaciation sévère.

Au Soudan du Sud, la mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, publiée il y a quelques semaines, signalait une nouvelle dégradation de la sécurité alimentaire : près de 7,3 millions de personnes, soit 60 % de la population, sont menacées d’insécurité alimentaire aiguë sévère en 2021. On estime que 1,4 million d’enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2021, le niveau le plus élevé depuis 2013. Parallèlement, le nombre d’enfants victimes de malnutrition aiguë sévère devrait passer de 292 000 cette année à plus de 313 000 enfants en 2021.

L’augmentation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition aiguë dans les ménages s’explique par les conflits et l’insécurité continus ainsi que par l’accès limité à des services essentiels en matière de nutrition et de santé ainsi que d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Les inondations subies par certaines régions en 2020 ont augmenté le niveau déjà élevé de malnutrition aiguë chez les enfants.

Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, trois pays du Sahel central, en raison de l’intensification des conflits, des déplacements et des chocs climatiques, environ 5,4 millions de personnes auront des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires quotidiens au cours de la prochaine période de soudure. Par rapport à sa moyenne sur cinq ans, l’insécurité alimentaire aiguë a augmenté de 167 % au Burkina Faso, de 34 % au Mali et de 39 % au Niger.

Le nombre d’enfants victimes de malnutrition aiguë pourrait grimper de 21 %. Le nombre d’enfants mal nourris dans ces trois pays atteindrait alors le niveau stupéfiant de 2,9 millions, dont 890 000 enfants victimes de malnutrition aiguë sévère.

Au Yémen, plus de 2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë, dont près 358 000 de malnutrition sévère, un nombre qui devrait encore augmenter. Dans les 133 districts du sud du Yémen, où vivent 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans, une analyse récente a montré une augmentation de 10 % des enfants victimes de malnutrition aiguë entre janvier et octobre 2020. Cela comprend une hausse de plus de 15 % – soit près de 100 000 enfants – des cas de malnutrition aiguë sévère. Pour le nord du Yémen, une analyse comparable est en cours de finalisation et devrait, elle aussi, donner des résultats alarmants.

Dans tous ces pays et ailleurs, l’UNICEF appelle les acteurs humanitaires sur le terrain ainsi que la communauté internationale à renforcer de toute urgence l’accès et l’aide en matière de nutrition, de santé et de services d’eau et d’assainissement à destination des enfants et des familles.

Malgré les difficultés provoquées par la COVID-19, l’UNICEF et ses partenaires ont continué cette année d’apporter une assistance vitale aux enfants et aux familles les plus vulnérables dans les régions les plus difficiles d’accès. Ils ont pour cela modifié les programmes existants afin d’en préserver et d’en renforcer l’accès. L’UNICEF a demandé plus d’un milliard de dollars des États-Unis pour soutenir ses programmes de nutrition vitaux destinés aux enfants dans les pays affectés par des crises humanitaires en 2021.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)