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AFRIQUE

Akinwumi Adesina : « Pour ses perspectives économiques, l’Afrique sera le continent pivot du monde »


Alwihda Info | Par APO - 11 Juin 2024


Le président de la Banque africaine de développement a prononcé, vendredi dernier, un discours inspirant devant un public varié composé de diplomates, d’investisseurs, d’universitaires, de politiques et de journalistes, soulignant le potentiel inexploité de l’Afrique et ses abondantes opportunités.


Dans un auditorium bondé de la célèbre Chatham House, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a prononcé, vendredi, un discours inspirant devant un public varié composé de diplomates, d’investisseurs, d’universitaires, de politiques et de journalistes, soulignant le potentiel inexploité de l’Afrique et ses abondantes opportunités.

Dans sa présentation intitulée « De prometteuses perspectives économiques en Afrique », M. Adesina a donné les raisons de son optimisme et de sa passion pour l’Afrique. Selon le président du Groupe de la Banque, l’Afrique est un continent offrant d’énormes opportunités, doté d’une main-d’œuvre jeune, dynamique et vivante, d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, d’une biodiversité abondante, d’une intégration régionale rapide et des solutions innovantes conçues pour libérer le vaste capital naturel du continent.

M. Adesina a souligné la résilience des économies africaines malgré les défis mondiaux, notant que le continent restait la deuxième région à la croissance la plus rapide après l’Asie. Il a cité le rapport Perspectives économiques en Afrique de la Banque, qui table sur une croissance économique continentale de 3,7 % en 2024 et 4,3 % en 2025.

Ce rapport, dévoilé fin mai lors des Assemblées annuelles de la Banque à Nairobi, a révélé que 15 pays avaient enregistré des taux de croissance réelle d’au moins 5 %, et que la moitié des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde se trouvaient en Afrique. Toutefois, il a déclaré que pour concrétiser les solides perspectives économiques et la résilience, il faudra surmonter d’importants vents contraires, notamment la lutte contre le changement climatique et l’augmentation de la dette, et procéder à des réformes financières mondiales cruciales.

« Alors que la résilience économique de l’Afrique se renforce, le déblocage de ses perspectives économiques nécessite d’assurer un changement structurel de ses économies, d’accroître la productivité de l’agriculture, de fournir de l’électricité, d’accélérer les investissements dans les infrastructures, de soutenir une numérisation plus rapide, de créer des débouchés économiques et des emplois pour les femmes et les jeunes, et de stimuler l’industrialisation grâce à une plus grande mobilisation du secteur privé », a-t-il souligné.

Concernant les infrastructures et la production agricole, M. Adesina a présenté des réussites telles que le programme phare de la Banque, Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), qui a aidé 13 millions d’agriculteurs à accroître la productivité de leurs cultures.

En Éthiopie, la distribution de 65 tonnes de semences de blé résistantes à la chaleur a conduit à l’autosuffisance en matière de production de blé, sur une superficie couvrant 2,2 millions d’hectares. Plus de 150 invités, dont des diplomates de plus de 18 pays africains, le secrétariat du Commonwealth, des institutions financières internationales, des investisseurs privés et des entreprises, des start-up, des représentants de la société civile, des étudiants et des enseignants des plus grandes universités du Royaume-Uni, et des représentants de médias internationaux, ont assisté à l’événement ainsi que des centaines d’autres en ligne.

M. Adesina a reconnu l’existence de défis tels que le chômage des jeunes, la pauvreté, la vulnérabilité à la dette et l’instabilité politique, mais il a dissipé la perception selon laquelle l’Afrique était une destination d’investissement risquée. Il a fait référence à une étude de Moody’s Analytics menée sur 14 ans, qui montre que le taux de défaut de paiement sur les prêts d’infrastructure est faible en Afrique, à 1,9 %, contre 4,6 à 12,4 % dans d’autres régions du monde.

Il a réitéré le plaidoyer de la Banque en faveur d’une agence de notation de crédit africaine indépendante afin de contrebalancer les perceptions erronées qui conduisent à un sous-investissement en raison de primes de risque excessives. Citant le Programme des Nations unies pour le développement, M. Adesina a déclaré que des notations de crédit plus équitables pour les pays africains permettraient d’économiser au moins 75 milliards de dollars par an en paiements au titre du service de la dette.



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