
L'épouse et le fils aîné de l'ancien président Ali Bongo affirment avoir été contraints de signer des documents durant leur détention, dont certains les forçaient au silence sur « la terreur et l’injustice » qu’ils disent avoir subies à Libreville. Cependant, ils déclarent qu'ils ne se plieront pas à cette injonction des nouvelles autorités gabonaises.
Allégations de tortures et de preuves irréfutables
Sylvia et Noureddin Bongo Valentin affirment détenir des « preuves audios et vidéos irréfutables » des maltraitances qui leur auraient été infligées par les militaires après le coup d’État de fin août 2023. Ils entendent remettre ces éléments à la justice française, qui a ouvert une enquête sur les mauvais traitements qu’ils auraient subis durant leurs 20 mois de détention, tant à la prison centrale qu’au sous-sol du palais présidentiel.

Dans leur déclaration publiée sur les réseaux sociaux, ils avertissent : « Nous avons été violemment torturés à répétition par les militaires les plus proches du président Brice Clotaire Oligui Nguema : fouettés, électrocutés, noyés, battus et bien pire […], mais nous ne nous tairons pas face à la terreur et à l’injustice. »
Ils allèguent également avoir été contraints de signer la cession des biens de leur famille, pour que ceux-ci soient « partagés par les proches du pouvoir ».
Dénonciation d'un "faux procès" et quête de justice
Sylvia et Noureddin Bongo Valentin soupçonnent les autorités de Libreville de préparer leur condamnation par contumace dans le but de « légaliser » la saisie de leurs biens, leur détention qu’ils jugent « arbitraire » et le coup d’État. Ils anticipent ce qu'ils appellent déjà « un faux procès ».
« Nous n’accepterons pas d’être condamnés pour des crimes que nous n’avons pas commis, et puisque la justice gabonaise est aux ordres, alors nous n’hésiterons pas à défendre sur la place publique, preuves à l’appui. Le sort qui a été réservé à notre famille est d’une cruauté criminelle, et nous nous battrons jusqu’au bout pour que vérité soit connue et que justice soit faite », ont annoncé mère et fils.
Leur exfiltration du Gabon a été rendue possible grâce à la communauté internationale, particulièrement à l'Union africaine.