Depuis samedi soir, Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), était sous haute surveillance policière et gendarmerie dans la résidence. La zone de Bonapriso était fortement militarisée, avec un contrôle strict de l'accès à la rue menant à l'immeuble, ne laissant passer que les habitants du quartier. Malgré ce dispositif impressionnant, des cadres du parti continuaient de se rendre sur place.
Maurice Kamto est arrivé à Douala après un meeting avec la diaspora camerounaise à Paris. Il avait prévu de tenir une réunion avec les responsables locaux de son parti avant de regagner Yaoundé, mais les autorités ont déployé des moyens pour l'en empêcher.
Un appel à la fin de la "peur" et des tensions à Deido
Dans une déclaration publiée ce 9 juin, Maurice Kamto a fustigé la situation : "Entre nos mains se trouvent les clés de notre avenir individuel et collectif, les clés de la victoire tant espérée du changement par l’alternance démocratique. Une seule chose peut faire perdre le peuple du changement : la peur. Mais peur de quoi ? Et jusqu’à quand ? Le terrorisme d’État qui déploie les engins de répression payés avec nos impôts pour briser la volonté des citoyens pacifiques n’est pas moins horrible et détestable que le terrorisme de Boko Haram qui fauche les vies de nos compatriotes. Nous avons une seule vie et par la peur on nous empêche de la vivre en plénitude. La peur n’a jamais sauvé personne, elle nous réduit à la servitude avant de nous achever définitivement. Tue la peur en toi avant qu’elle ne te livre."
Le dimanche 8 juin au soir, la rue Entrée Bepanda - École publique de Deido avait retrouvé son ambiance habituelle, et la circulation était revenue à la normale après avoir été coupée presque toute la journée par les forces de l'ordre. Cette mesure visait à empêcher une réunion restreinte entre Maurice Kamto et les responsables locaux de son parti au siège du MRC, situé dans cette rue au quartier Deido Grand Moulin.
Malgré l'environnement hostile, Kamto avait décidé de maintenir sa réunion pour ce lundi. En conséquence, ce 9 juin, des barricades avaient initialement été érigées par les policiers pour bloquer la circulation et contrôler les rassemblements de militants et sympathisants du MRC. Cependant, vers 11 heures, les forces de l'ordre ont rouvert la circulation à tous les véhicules, mais les policiers et gendarmes restent présents devant le siège du parti, dont l'accès est toujours impossible.
Un militant du MRC, quant à lui, a affirmé dimanche avec ferveur : "En attendant Jésus, il y a Maurice Kamto".
