Enquête

Cameroun :Regard d’une agence panafricaine sur Camtel


Alwihda Info | Par - 5 Décembre 2015


En dépit des campagnes ourdies par les ennemis de l’intérieur pour débarquer le Dg Camtel à partir des rapports tronqués sur les investissements qui ont court à la Cameroon Telecomunications depuis dix (10) ans, l’agence panafricaine d’évaluation du risque-crédit (Bloomfield), présente un visage diamétralement opposé à celui exposé au Tribunal criminel spécial (Tcs) par les pourfendeurs de la gestion du Dg/Camtel. En dix (10) ans, l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, a subi de profondes mutations qui l’arriment actuellement aux impératifs de la modernité dans le secteur des télécommunications. La plus récente est cette convention (China Unicom-Telefonica-Camtel) qui érige le Cameroun comme le premier pays africain détenteur d’un câble sous-marin transcontinental. Retour sur les contours de l’analyse de l’agence Bloomfield et sur les différentes évolutions actuellement visibles à Camtel, en marge du procès en sorcellerie contre son Dg, David Nkoto Emane, le père de la fibre optique.


Pourquoi Camtel est un bon risque !
 La Cameroon Telecommunications est un bon risque pour les investisseurs, selon l’agence panafricaine d’évaluation du risque-crédit (Bloomfield). En effet, le 27 octobre dernier à Yaoundé, Bloomfield, à la suite d’une évaluation sanctionnée d’une moyenne de BBB, a conclu que la situation financière de Camtel est positive à long terme et stable à court terme. Basée en Côte d’Ivoire, Bloomfield Investement Corporation est une agence d’évaluation financière fondée par l’ivoirien Stanislas Zézé, spécialisée dans l’évaluation du risque de crédit des entreprises et d’autres institutions, avec une représentation au Cameroun, notamment à Douala. D’après l’expertise de cette agence panafricaine, Camtel est un bon risque pour les investisseurs.
Plus précisément, la note à long terme établit les fondamentaux de Camtel. La  note à court terme quant à elle renvoie à sa trésorerie à moins d’un an. Ces notes prennent en outre compte du niveau de son endettement.
Entreprise publique au capital de 50 milliards, Camtel est à l’heure de l’innovation. Sous la houlette de son Dg David Nkoto Emane, cette société se trouve en pôle position vis-à-vis des autres opérateurs de la téléphonie mobile au Cameroun. Les services et la gamme de produits qu’offre Camtel lui font gagner en notoriété et en parts de marché dans le secteur des télécommunications.
Le Dg Camtel a procédé ces dernières années, à un vaste programme de restructuration, de rénovation et de modernisation des équipements de la société. Camtel s’est en effet connectée au câble sous-marin Sat 3, qui permet d’exploiter les réseaux de téléphonie fixe filaire Cdma (code division multiple) et mobile Gsm. Il a ensuite été numérisé les artères de transmission, d’où l’accession du réseau à la technologie Cdma. De plus, un processus de construction et d’exploitation du réseau national de fibre optique et de faisceaux hertziens (Fh) a été mis en place. Ce qui permet à ce jour aux forces de défense et de sécurité de voir à travers la vidéosurveillance, les opérations qui se déroulent sur l’ensemble du triangle national grâce aux caméras placées aux artères des grandes villes du Cameroun. A ces mutations, il faut également relever l’exploitation des stations terriennes, l’implémentation des services à valeur ajoutée et l’extension du réseau publiphones qui améliorent la qualité des offres de l’entreprise (Ctphone, Fako…)
Dans le souci de s’arrimer aux impératifs de la modernité dans le secteur des télécommunications, Camtel se distingue par un ajustement permanent de ses équipements, notamment les deux stations terriennes se trouvant à Bépanda (Région du Littoral) et à Zamengoué (Région du Centre). Un back-Bone à fibre optique de 10 Gb (Gigabit) extensible à 40x10 Gb couvre les principaux grands axes. Deux nœuds assurent la connexion internet haut débit à Douala, Yaoundé et Garoua.  Le réseau de télécommunication s’étendent sur 5 îlots dont Douala, Buéa, Yaoundé, Ebolowa et Garoua. A travers sa tutelle, le Minpostel, Camtel a obtenu le 26 septembre dernier, la licence d’exploitation de 4e  opérateur de téléphonie mobile.
 CABLE SOUS-MARIN :Le sursaut technologique
En rappel, Lu Yimin, le Pdg de China United Telecommunications Corp (China Unicom), filiale spécialisée dans la téléphonie mobile de l’opérateur historique des télécoms chinois, China Telecom, a signé le 14 octobre dernier à Yaoundé avec Camtel, l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, une convention de partenariat pour le déploiement d’un câble sous-marin à fibre optique entre Kribi, dans le Sud du Cameroun, et Fortaleza, au Brésil. A Fortaleza, le point d’atterrissement de ce câble sous-marin de 5900 Km, qui est présenté comme étant le tout premier à relier l’Afrique à l’Amérique du Sud, sera construit par le groupe télécoms espagnol Telefoncia. Jusqu’en 2012, cette multinationale espagnole présente au Brésil détenait 10% des actifs dans China Unicom. Mais, dans le cadre d’une stratégie visant à se séparer de ses actifs non stratégiques pour mieux se concentrer sur le marché émergent du Brésil, Telefonica a dû céder 5% et 2,5% de ces actifs dans le mastodonte chinois du mobile, respectivement en 2012 et novembre 2014. Le câble sous-marin que déploieront les trois opérateurs sus-mentionnés représente, apprend-on, un investissement total de 278 milliards de francs Cfa. Il deviendra alors la 5ème infrastructure télécoms de ce type à atterrir sur le territoire camerounais. Ce, après le Sat 3, déployé par un consortium dans lequel l’Etat camerounais avait pris des actifs ; le Wacs, déployé par le groupe Mtn ; le Ncscs, qui relie le Cameroun au Nigéria : et Ace, déployé par le groupe Orange et dont le processus de construction du point d’atterrissement à Kribi est en cours.
EQUIPEMENTS : Fiabilité des infrastructures
Dotée d’une infrastructure modernisée et fiabilisée, Camtel dessert l’ensemble du territoire national en proposant des offres Voix et Data dans un rapport qualité-prix excellent, pour le bonheur des consommateurs locaux, et celui de la coopération sous-régionale. Dans le domaine des télécommunications, la fibre optique est la dorsale qui sert de support fiable à toutes les parties prenantes du secteur, y compris les opérateurs, les institutions, les entreprises et les privés. A ce jour, Camtel a déployé plus de 8.000 kilomètres de fibre optique qui desservent les dix chefs lieux de région, une soixantaine de chefs lieux de département ou d’arrondissement, plusieurs centaines de localités rurales et des pays de la Cemac, en l’occurrence, le Tchad. Le déploiement de cette infrastructure s’inscrit dans le cadre du projet Backbone national en fibres optiques qui est entré dans sa troisième phase depuis le mois de février 2015, et qui vise la construction d’un itinéraire de 4.000 kilomètres supplémentaires. L’objectif à terme c’est de bâtir un réseau de plus de 20.000 kilomètres à moyen terme.
Au-delà de cette extension qui a pour ambition de satisfaire les clients finaux grâce à la création des axes de redondance devant permettre par ailleurs la sécurisation du réseau national, le Backbone en fibres optiques est une infrastructure qui participe de la politique des pouvoirs publics visant la lutte contre la vie chère. Cette infrastructure sert également au développement de l’Intranet gouvernemental pour la mise en œuvre du programme de gouvernance numérique, mais aussi la construction du réseau d’interconnexion des universités. Le déploiement des télécentres communautaires polyvalents de nouvelles générations dans de nombreuses zones périurbaines et rurales est tributaire de l’installation de la fibre optique. A terme, Camtel, avec l’appui du gouvernement de la République, devra conforter le Cameroun comme l’unique Hub numérique de la sous région d’Afrique Centrale. Une position bien consolidée par la mise en œuvre imminente de grands projets de connexion par câbles sous-marins (Ace, Main One, etc). A partir de la côte camerounaise de Kribi, l’Afrique sera bientôt reliée directement à l’Amérique Latine par un câble d’une capacité hautement importante.
 FIBRE OPTIQUE :Le Burkina Faso à l’école de Camtel
Le pays de Thomas Sankara entend s’inspirer de l’exemple de la Cameroon Telecommunications. Le 21 avril 2015, une délégation de responsables des télécommunications du Burkina Faso a séjourné au Cameroun pour s’inspirer de l’expérience camerounaise en matière de pose de la fibre optique. ’’Le Cameroun est en avance par rapport à nous en matière de gestion du backbone à fibre optique, parce qu’il dispose déjà de cette infrastructure. Une coopération Sud-Sud nous permettra de mieux nous inspirer de cette expérience pour la mise en place de notre infrastructure’’, a déclaré Lamoussa Oualbeogo, le chef de la délégation burkinabé.
En guise de conseil, David Nkotto Emane, le directeur général de Camtel, l’entreprise publique des télécoms au Cameroun, a notamment recommandé aux burkinabés de ne pas confier la gestion de cette infrastructure à un opérateur privé. ’’Si vous souhaitez réhabiliter les télécoms au Burkina Faso, le backbone devra faire l’objet de la création d’une structure nationale gérée par l’Etat. Cela sera davantage bénéfique pour le pays, contrairement à si elle est administrée par une entreprise privée’’, a-t-il déclaré. Le Burkina Faso, a-t-on appris, vient en effet de signer un contrat avec la firme chinoise Huawei, pour la pose de plus 5444 km de fibre optique dans le pays. Le Cameroun, lui, dispose déjà d’un réseau à fibre optique de 6000 km qui sera porté à 10 000 km dans le moyen terme, selon les prévisions gouvernementales.
 
 

Correspondant d'Alwihda Info à Yaoundé, Cameroun. +237 695884015 En savoir plus sur cet auteur

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