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AFRIQUE

Centrafrique : La vraie histoire de la Séléka [Partie I]


Alwihda Info | Par Adil Abou - 5 Janvier 2014



Les ex-rebelles du FDPC de la coalition Séléka, dans la brousse. Centrafrique. Photo : © Alwihda Info
Les ex-rebelles du FDPC de la coalition Séléka, dans la brousse. Centrafrique. Photo : © Alwihda Info
Pour comprendre l’histoire de la crise centrafricaine actuelle qui oppose chrétiens et musulmans, il faut remonter à l’époque d’avant le colonialisme où les arabes exploitaient la région pour le commerce et l’esclavage jusqu’en 1889.

Il faut souligner tout d’abord que les premiers habitants de la Centrafrique étaient les pygmées, suivis par les Bantous et les Peuls. C’est depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle que La majorité de ces habitants se sont installés sur ce territoire. Les trois groupes ethniques vivaient en parfaite harmonie jusqu’à l’arrivée des premières expéditions arabes puis françaises.
  1. Les pygmées sont des chasseurs et pêcheurs
  2. Les Bantous sont des agriculteurs, sédentaires et forgerons.
  3. Les Peuls sont des éleveurs, spécialistes de l'élevage pastoral et de la transhumance.

La première violation des droits de l’homme contre les Bantous et les Pygmées
Lorsque les marchands d'esclaves arabes sont arrivés, les Peuls étaient les premiers à collaborer avec eux pour traquer les pygmées et les Bantous lesquels se sont réfugiés dans les forêts. C’était la première atrocité aveugle par des musulmans contre les Pygmées et les Bantous. Personne ne saura combien d'autochtones déportés ont péris à cette époque où l'esclavage a été un fléau omniprésent durant le XIXe siècle.

La seconde violation des droits de l’homme contre les Bantous et les Pygmées

A cette époque, une lutte atroce opposait les arabes (Soudan, Yémen, Egypte, Alsunissia…) à la France qui cherchait à les déloger. En instiguant les autochtones contre les « exploitants arabes », la colonisation française a réussi à s’y installer avec l'établissement de l'avant-poste Bangui. L’occupation française n’a pas eu lieu sans douleur. Un nettoyage contre les ressortissants arabes et leurs complices musulmans (Peuls et autres), a bien eu lieu. C’était l’occasion pour les Pygmées et les Bantous de collaborer avec la colonisation française pour se venger. C’était la deuxième atrocité sur cette terre colonisée par la France.

En 1906, la Centrafrique était lié au « Territoire militaire du Tchad »

En 1894, le territoire fut appelé Oubangui-Chari. En 1903, la France réussi à nettoyer l'Oubangui des ressortissants arabes et musulmans pour établir une administration coloniale en 1903. Le nouveau « Territoire de l’Oubangui-Chari » est créé par le décret du 29 décembre 1903, portant organisation du Congo français et dépendances[]. Le « Territoire de l'Oubangui-Chari » est administré, par délégation du commissaire général au « Congo français et dépendances », par un administrateur civil portant le titre de « délégué permanent » et résident à Bangui. Le décret du 11 février 1906, portant réorganisation des possessions du Congo français et dépendances, unit le « Territoire de l'Oubangui-Chari » au « Territoire militaire du Tchad » et les érige en « Colonie de l’Oubangui-Chari-Tchad ».

« Oubangui-Chari-Tchad », territoire uni

En 1910, il devint l’un des territoires de la fédération de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), avec le Tchad, le Moyen-Congo et le Gabon, tout d’abord en tant que territoire unifié sous le nom « Oubangui-Chari-Tchad », puis en tant que colonie autonome en 1915.

De 1960, -date de l’indépendance- jusqu’en 2003, plusieurs présidents ont dirigé la Centrafrique : David Dacko, Jean Bedel Bokassa, Kolingba, Patassé. Aucun de ces régimes n’a eu la sagesse de panser la plaie. Les musulmans centrafricains qui ont fui le pays depuis la colonisation n’étaient pas les bienvenus en Centrafrique. Ceux qui se trouvent en Centrafrique sont marginalisés par les différents régimes jusqu’en 2003. Ils étaient de citoyens de deuxième classe. Rares sont ceux qui occupaient de postes importants mais la grande partie s’est investie dans le commerce.

Arrivée du général François Bozizé au pouvoir en mars 2003

Accusé de tentative de coup d’état militaire contre le Président Ange Félix Patassé, l’ancien chef d'état-major, François Bozizé, se réfugie au Tchad. Grâce à une rébellion armée soutenue par une grande partie de musulmans centrafricains marginalisés vivant dans les pays voisins, le général Bozizé est arrivé à chasser Patassé pour investir le pouvoir. Pour la première fois dans l’histoire récente de la Centrafrique, des musulmans centrafricains ont occupé, au temps de Bozizé, de postes importants comme ministres, directeurs, conseillers, généraux…

Malheureusement, le président Bozizé qui a eu toutes les opportunités d’instaurer la justice et une réelle démocratie dans son pays, a adopté une politique d’élimination de ses anciens camarades de lutte, puis il voulait s’éterniser au pouvoir. Après des élections plusieurs fois reportées, le général Bozizé est élu président de la République au second tour le 8 mai 2005. Certains de ses anciens collègues ont repris le maquis pour mener une lutte armée contre son pouvoir.

Plusieurs mouvements armés forment une coalition dénommée la Séléka
La Seleka ou Séléka ("Coalition" en sango), est une coalition constituée en août 2012 de partis politiques et de forces rebelles centrafricains opposés au président François Bozizé. La Seleka qui n’est pas un mouvement islamiste ni musulman, est généralement constituée de musulmans qui se trouvent marginalisés depuis la fin du 19ème siècle. Cinq mouvements ont composé la Séléka en 2012.

  • Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) (dirigeant militaire : général Noureddine Adam ; porte-parole Éric Néris-Massi, beau-fils de Charles Massi) ;
  • Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) (dirigeant : Michel Djotodia), qui forme la quasi-totalité de la coalition[4] ;
  • Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) (dirigeant : Martin Koumtamadji, alias Abdoulaye Miskine) ;
  • Convention patriotique du salut du kodro (CPSK) (fondateur Mohamed-Moussa Dhaffane)[5] ;
  • Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R), créée en octobre 2012[6] devenu le 18 mars 2013 Mouvement pour la renaissance et la refondation / Mouvement politique alternatif en RCA (M2R)[7] (coordinateur : Salvador Edjezekanne).
Troisième violation des droits de l’homme contre les populations hostiles au nouveau pouvoir
A suivre [...]



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