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AFRIQUE

Santé - Paludisme : Le décryptage du génome d'Anopheles funestus ouvre de nouvelles voies de lutte


Alwihda Info | Par - 9 Juillet 2025


Le paludisme demeure une menace sanitaire majeure en Afrique subsaharienne. Alors que l'attention se porte souvent sur Anopheles gambiae, Anopheles funestus, un autre vecteur redoutable, est également un acteur clé de la transmission parasitaire. Sa longévité exceptionnelle, sa forte préférence pour le sang humain et des taux d'infection élevés en font un défi considérable pour les programmes de lutte antivectorielle.


Image : L’Institut Pasteur de Bangui
Image : L’Institut Pasteur de Bangui



 

Une étude génomique révèle une diversité surprenante et des résistances persistantes

 
Une récente étude génomique d'une ampleur sans précédent, à laquelle a participé la Dre Claire Sangbakembi-Ngounou de l’Institut Pasteur de Bangui, vient de révéler une étonnante diversité génétique chez Anopheles funestus. En séquençant 656 spécimens récents et 45 spécimens historiques provenant de 16 pays africains, les chercheurs ont identifié une vaste population génétiquement connectée s'étendant sur plus de 4 000 km, ainsi que des populations très isolées et génétiquement distinctes.
 
 
Parmi les découvertes les plus préoccupantes, une mutation génétique (L119F) conférant une résistance au DDT et aux pyréthroïdes a été détectée à des fréquences élevées, particulièrement en Afrique de l'Ouest. Une autre mutation (A296S), liée à la résistance à la dieldrine, persiste des décennies après l'interruption de l'utilisation de cet insecticide, illustrant la durabilité des effets de certains pesticides sur les populations de moustiques.
 
 

Perspectives prometteuses du "forçage génétique"

 
Face à cette problématique complexe, l'étude ouvre la voie à de nouvelles stratégies, notamment le "forçage génétique". Cette approche vise à introduire dans les populations de moustiques un trait génétique, tel que la stérilité des femelles, afin de réduire drastiquement leur nombre. La bonne nouvelle est qu'une séquence cible dans le gène doublesex, déjà efficace chez Anopheles gambiae, s'avère extrêmement conservée chez Anopheles funestus, ce qui laisse entrevoir une adaptation réussie de cette stratégie.

 
Ces découvertes représentent une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme. Elles soulignent la complexité du défi à relever, mais offrent également des perspectives encourageantes pour l'avenir de la recherche. L'Institut Pasteur de Bangui a réaffirmé son engagement à travailler sans relâche pour améliorer la santé publique grâce à la science et à la recherche.
Peter Kum
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la collecte... En savoir plus sur cet auteur



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