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ANALYSE

Centrafrique : Une valeur vénale pour une brocante ou une braderie par la classe politique


Alwihda Info | Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE - 12 Août 2013



Rodrigue Joseph Prudence MAYTE.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE.
Ça y’est ! Les surenchères commencent depuis un certain temps dans la politicaillerie centrafricaine…Il a juste fallu une petite note ordonnancée du président Congolais Sassou pour que toutes les différentes institutions de la transition subissent un détricotage spectaculaire. A l’instar d’une posologie élucidant l’administration d’un médicament quelconque, le nouveau curateur de la Centrafrique donne, change et réoriente à tout va les feuilles de route du pays. D’ores et déjà, le président du Congo Brazzaville donne l’impression à travers ce changement de cap que l’ancienne feuille de route de la Centrafrique n’était purement et simplement que l’œuvre du voisin géant aux pieds d’argile. Etant donné qu’elle s’est transformée en eau de boudin, le nouveau curateur de la Centrafrique préfère jouer sa propre partition. Une attitude qui dénote à suffisance la guerre de positionnement, la guerre de leadership ou encore la guerre d’égo qui existe entre le Congo Brazzaville et le Tchad depuis la disparition du baobab Omar BONGO.

D’ailleurs, il est préférable de reconnaître que la ville de Ndjamena était devenue la capitale de décision politique de la République Centrafricaine au lendemain du coup de force du 24 Mars 2013. Quelques temps plus tard, le Congo Brazzaville s’est emparé de la crise centrafricaine et devient la nouvelle capitale politique du pays. De nos jours, quasiment tous les leaders politiques avides du pouvoir ou de portefeuille ministériel se dirigent vers le Congo Brazzaville en vue de s’offrir les appuis indéfectibles et inéluctables du nouveau curateur. Un conseiller du président Sassou, qui ronchonne dans l’anonymat, s’indigne même de la petitesse des hommes politiques centrafricains et de leurs capacités à tout mettre en œuvre pour accéder à la magistrature suprême ou aux sérails présidentiels. Il martèle que plusieurs leaders centrafricains se sont adhérés à l’heure actuelle dans la loge maçonnique dans l’unique but de profiter de l’appui inconditionnel du président Sassou. Quel contraste saisissant ! Il était d’une évidence absolue que toute la classe politique centrafricaine s’engraissait des rebuts et des rognures auprès du défunt président BONGO. Une réalité politique axée sur une sempiternelle dépendance du pays vis-à-vis du Gabon que la Centrafrique profonde digérait difficilement.

Le peuple se souvient toujours avec amertume de l’épisode selon lequel toutes les institutions centrafricaines s’étaient rendues au Gabon en 2005 pour régler juste un différent qui n’a duré que 5 minutes. D’ailleurs, le peuple se rappelle encore de cet incident politique qui avait un temps soi peu bloqué le fonctionnement du pays dans toute sa globalité. A l’époque, l’ancien baobab du Gabon avait eu l’insidieuse pensée d’entasser dans un avion cargo toutes les personnalités du pays de la même manière qu’on transporte des marchandises pour que le différent soit élagué en un temps éclair…Une image choquante ! Toutefois, il faut admettre qu’à maintes reprises cette même classe politique a effectué des vols similaires au Gabon pour régler les problèmes inhérents à la République Centrafricaine. Un leader politique centrafricain racontait à haute et intelligible voix que le défunt président Bongo savait amadouer toute la classe politique par des enveloppes consistantes. Ce qui est sûr, les présidents du Tchad et du Congo Brazzaville convoitaient depuis fort longtemps cette chefferie traditionnelle. D’emblée, ils sont prêts à usité des méthodes peu orthodoxes pour prendre la place du baobab bien que le plus sage de l’Afrique centrale demeure le président du Cameroun.

Les président Deby et Sassou donnent des orientations de sortie de crise qui ne cadrent pas avec la réalité centrafricaine.

Aussi, ils confirment le manque de maturation politique des leaders nationaux favorisant ainsi cette débâcle. Bien évidemment, ce serait trop facile de tomber dans le triomphalisme ou de capitaliser l’intérêt actuel que certains décideurs mondiaux accordent à la situation centrafricaine… Si le président américain Barrack Obama reconnait qu’il y’a risque de terrorisme en Centrafrique et que son homologue français, François Hollande accorde une place non négligeable à la crise contemporaine de la République Centrafricaine en la hissant au centre des préoccupations de la diplomatie française, il faut admettre que le ciel s’éclaircie au fur et à mesure au pays de ces trublions.

Mais, faut-il compter toujours et encore sur cette classe politique adulée par des promesses mirobolantes et pétaradantes ? Est-ce que cette politicaillerie centrafricaine peut apporter un nouveau modèle de pacte social et de développement dans la nouvelle république fusionnelle, exemplaire, innovante voire fédératrice ? Sommes-nous entrain de vivre la dernière braderie ou la brocante du pays par la classe politique centrafricaine ? Devrions-nous admettre que les Oubanguiens ont démontré leurs limites dans la gestion de la chose publique et qu’il est temps que les Centrafricains s’emparent du pays en vue de mettre fin à ce virus d’instabilité qui dure depuis les indépendances du pays ?

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
Courriel : [email protected]
France, Vitré



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