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COMMUNIQUE

Déclaration N°064 relative à la recrudescence des violences en RC


Alwihda Info | Par Bertin BEA - 10 Octobre 2014



Depuis le 07 Octobre 2014, la capitale centrafricaine est devenue, une fois encore, le théâtre d’affrontements inter – communautaires qui ont provoqué une paralysie totale des activités, des déplacements de populations, l’assassinat d’un chauffeur de taxi et ses occupants au KM5 sous le nez et la barbe des forces de la Mission Intégrée Multidimensionnelle de la Stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA). A l’origine de ce regain de violences, des grenades projetées par un homme soupçonné d’appartenir à l’Ex-Coalition SELEKA, qui ont causé des blessures graves dans le quartier GOBONGO. Rattrapé dans sa fuite, l’homme a été brulé vif par la population riveraine. Dans l’effervescence, un contingent Pakistanais de la MINUSCA patrouillant dans la partie Nord de la capitale (PK11) a essuyé des tirs d’un groupe armé non identifié provoquant la mort d’un officier de ce contingent et des blessés graves.
De l’avis du Bureau Politique du KNK, il n’y a rien de surprenant à la survenance de ces évènements douloureux pour peu que l’on sache décrypter certains indices prémonitoires. En effet, l’absence de capacité anticipatrice de l’Exécutif de Transition à conjurer la crise est devenue criarde.
Sur le plan social, l’on assiste à des grèves des Retraités, des Enseignants et Etudiants de l’Université de Bangui. De nombreuses pénuries de produits de première nécessité sont observées et s’accompagnent d’une flambée des prix dans un contexte où les Fonctionnaires et Agents de l’Etat accusent plusieurs mois d’arriérés de salaires.
A cela, s’ajoute l’isolement politique et diplomatique né des conditions de choix du Premier Ministre Mahamat KAMOUN par Mme le Chef d’Etat de Transition dont les propos arrogants ont été mal appréciés dans de nombreuses capitales de la Sous – Région et occidentales.
Sur le plan financier, l’affaire de la mallette angolaise révélée par l’Hebdomadaire Jeune Afrique N°2803 du 28 Septembre au 04 Octobre 2014 achève de décrédibiliser les plus Hautes Autorités de la Transition. Au cœur de ce qu’on peut désormais qualifier de "Scandale d’Etat" se trouvent des personnalités proches de Mme le Chef d’Etat de la Transition, à savoir : l’actuel Premier Ministre Mahamat KAMOUN, Conseiller Spécial à l’époque des faits et Mlle Christelle SAPPOT, fille et Chef de Cabinet du Chef d’Etat de la Transition.
Cette affaire met en évidence le circuit mafieux de prédation financière soigneusement installé par l’Exécutif de Transition.
Les arguties avancées par les uns et les autres pour justifier l’utilisation des fonds angolais ne sauraient effacer les graves soupçons de détournement et de prévarication qui pèsent sur leurs auteurs présumés. Seule, l’ouverture d’une enquête judiciaire permettrait d’élucider cette sombre affaire aux contours sulfureux et graves. Bien évidement, l’infraction si elle venait à être établie, commise par la plus haute autorité de l’Etat est détachable de sa fonction de Chef de l’Etat de la Transition. Ce qui rend, ipso-facto, Mme Catherine SAMBA – PANZA justiciable des faits commis devant toute juridiction de droit commun comme ce fut le cas pour l’Ex Empereur Bokassa 1er.
Les autres personnalités revêtues d’un mandat public sont tout aussi passibles des peines prévues par les textes en vigueur pour avoir, dans l’exercice de leur fonction respective, soustrait ou détourné de leur destination la somme de 1.132.000.000 (Un milliard cent trente deux millions) de Francs CFA.
Tout comme les autres formations politiques de notre pays, le KNK estime urgente la convocation d’une concertation entre toutes les forces vives de la Nation pour débattre sereinement d’un chronogramme destiné à fixer l’avenir de la Transition notamment sur la problématique du report quasi-certain des élections au regard des contraintes à la fois technique, sécuritaire et financière évoquées par l’Agence Nationale des Elections (ANE). La nécessité de cette concertation vient d’être rappelée par le Président du Conseil National de Transition dans sa dernière déclaration lors de la deuxième session ordinaire de cette institution en ces termes :"La règle de base de la Transition est la recherche permanente de compromis entre les acteurs de la Transition et ceux de la vie politique autour des questions d’intérêt général. Les dirigeants de la Transition n’étant pas élus au suffrage universel direct." Cette déclaration est une reconnaissance du déficit de légitimité du fait du mode de désignation exceptionnelle des autorités de la Transition dépourvues de toute légitimité.
Devant la gravité de la situation, de nombreux appels à la démission de Mme le Chef d’Etat de la Transition, réclamée par les groupes armés non conventionnels (Anti – Balaka et SELEKA), le Bureau Politique du KNK :
1) Exhorte Mme SAMBA – PANZA à apporter toute la lumière sur les faits de détournements qui lui sont reprochés ;
2) Exige des clarifications sur les informations selon lesquelles Mme le Chef de l’Etat de Transition s’apprêterait à faire revenir un Contingent Tchadien pour assurer sa sécurité ;
3) Sollicite l’implication de la Médiation Internationale dans le but d’éviter un embrasement de la situation.
Aussi, le Peuple Centrafricain s’interroge – t – il sur la passivité des forces onusiennes pourtant munies de nombreux mandats (2121, 2127, 2134) autorisant le désarmement obligatoire des groupes armés non conventionnels.


Pour le Bureau Politique
Le Secrétaire Général


Bertin BEA



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)