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TCHAD

"Des puissances étrangères rêvent de voir le Tchad déstabilisé", Chérif Mahamat Zene


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 14 Février 2019



"Des puissances étrangères rêvent de voir le Tchad déstabilisé", Chérif Mahamat Zene
"Des puissances étrangères rêvent de voir le Tchad déstabilisé", Chérif Mahamat Zene
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Coopération internationale et de la Diaspora, Chérif Mahamat Zene, a fait ce jeudi 13 février une déclaration au corps diplomatique et consulaire accrédité au Tchad. Il s'est exprimé sur "l’affaiblissement de l’Etat libyen a permis à des groupes terroristes ayant fui le Moyen Orient et à des bandes de mercenaires de s’emparer du Sud libyen, transformé en une zone de non-droit".

"Le Tchad n’a eu cesse de dénoncer et de condamner la présence de ces terroristes et bandes de mercenaires en territoire libyen qui, non seulement interfèrent dans la crise libyenne, en se mettant au service des protagonistes moyennant des avantages financiers, mais se livrent également à des trafics illicites d’armes, de munitions, de drogues et d’êtres humains, ainsi qu’à des attaques armées récurrentes, contre les pays voisins, en particulier le Tchad", explique le chef de la diplomatie.

Il assure que le Tchad, en tant qu'Etat de droit, met les prisonniers à la disposition de la justice pour qu'ils répondent de leurs actes conformément aux lois de la République.

Des remerciements à la France

Le Tchad tient à "remercier la France pour avoir répondu, conformément au droit international et à l’esprit des accords de coopération liant nos deux pays, à la demande de soutien des plus hautes autorités du Tchad, pour faire face à la grave menace de déstabilisation du Tchad et de toute la sous-région", déclare Mahamat Zene Chérif.

Il précise que "cette agression contre le Tchad est l’œuvre d’une bande armée, équipée et financée en Libye par des extrémistes et des djihadistes bien implantés en Libye, bénéficiant des financements étrangers."

Il apporte des précisions sur la composition de la "bande" qui comprend "des éléments appartenant à des groupes de mercenaires d’origine et de nationalité diverses, ayant servi au sein des milices d’Ibrahim JEDRAN, connu aussi sous le nom d’Ibrahim JORDAN, contre lesquels le Gouvernement d’Entente Nationale Libyen a émis des mandats d’arrêt internationaux pour leur participation à des attaques contre des terminaux pétroliers dans l’Est libyen, ainsi que contre la base aérienne de Tamen Hint à 500 Km au Sud de Tripoli."

"Une déstabilisation bien planifiée du Tchad"

"Ils ont été entraînés et formés dans les zones, sous influence des milices islamistes libyennes, de Mourzouk et Misratha. Ils y ont acquis des armes, des munitions, des matériels de guerre sophistiqués, y compris des véhicules blindés, avec le financement des puissances étrangères qui rêvent de voir le Tchad déstabilisé", révèle le ministre.

D'après lui, "la colonne venue attaquer le Tchad, se réclamant de l’UFR, dont le chef est refugié au Qatar, fait l’objet d’un de ces mandats d’arrêts internationaux émis par les autorités libyennes. Il s’agit donc d’une déstabilisation bien planifiée du Tchad dont l’engagement dans la lutte contre le terrorisme aux côtés de la communauté internationale est de plus affirmé. En effet, le Tchad a combattu et continue de combattre, depuis 2012, les groupes terroristes dans l’ensemble du Sahel au prix d’énormes sacrifices humains, matériels et financiers."

"La France n’a pas soutenu un régime, ni un parti, encore moins un président"

Le ministre rappelle que le Tchad a été le premier pays à venir aux côtés de la France à l’appel du Mali pour "chasser les terroristes les plus redoutables du Nord de ce pays". Il est par conséquent "normal" que la France soit "le premier à répondre à l’appel du Tchad lorsqu’il subit une attaque armée orchestrée de l’étranger avec la volonté affichée de le déstabiliser, et toute la sous région avec."

"La France n’a pas soutenu un régime, ni un parti, encore moins un président. Elle a aidé l’Etat tchadien, un Etat ami confronté à un ennemi organisé, armé et financé depuis l’étranger pour tenter de prendre le pouvoir par la force. Le Tchad était face à un danger comme l’avait été le Mali face aux colonnes djihadistes qui ont foncé en 2012 sur Bamako pour prendre le pouvoir par les armes", selon Cherif Mahamat Zene.

Le corps diplomatique écoutant la communication du chef de la diplomatie tchadienne, Cherif Mahamat Zene, ce jeudi 14 décembre 2019 à N'Djamena.
Le corps diplomatique écoutant la communication du chef de la diplomatie tchadienne, Cherif Mahamat Zene, ce jeudi 14 décembre 2019 à N'Djamena.
Le 20 janvier 2019, une colonne de plusieurs dizaines de pick-up lourdement armés, partie depuis Waw Al-Kabir dans le Sud libyen, a été repérée dans sa tentative d’opérer une incursion en territoire tchadien. Cette colonne, suivie depuis son point de départ, a essuyé, le 2 février, les premières frappes de l’armée de l’air tchadienne, appuyées à partir du 3 février par l’aviation française, avant d’être anéantie à la suite des opérations aériennes conjointes, les 5 et 6 février, aux confins de l’Ennedi.

Il ressort du bilan exhaustif qu’une quarantaine de véhicules tout-terrain ont été détruits et 19 véhicules, dont 16 équipés d’armes lourdes, ont été récupérés. D’importantes quantités d’armes légères et des munitions des tout calibre ont été saisies. Environ 250 éléments de la colonne ont été capturés dont six de leurs principaux responsables. 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)