« Dire oui ou non est une affirmation de soi. »

« En partie, être Homme, c’est dire oui, quand il le faut. Et dire non, quand il le faut. Dire oui ou non est une affirmation de soi. » Je me permets de m’appuyer sur les propos de notre éminent Docteur Abdourahman, un des djiboutiens le plus apprécié pour sa persévérance, son exemplarité et son intégrité morale, pour illustrer le comportement de Rachid Djama Ali, conseiller pédagogique qui, pour avoir affirmé simplement sa personne avec le « petit mot anodin mais libérateur », les « trois lettres N.O.N qui donnent l’accès à la véritable existence », subit depuis un certain temps des sanctions arbitraires : de la mutation à la suspension de salaire en passant par la déchéance de son titre de conseiller pédagogique. M. Rachid a rejeté significativement le moule idéologique dans lequel le petit ignare veut mettre tout le personnel de l’éducation nationale.

Il a refusé de grossir les rangs des responsables de l’éducation qui font une haie de déshonneur au petit chantre de l’embrigadement intellectuel du poste de police, à l’entrée de la ville d’aska jusqu’à la demeure du préfet à chacune des apparitions du seul ministre au monde à diriger un département aussi important avec un délire verbal (il n’ouvre jamais son ordinateur) ; il a refusé de chanter les louanges du bourreau du système éducatif ; il a refusé de qualifier le destructeur de l’éducation de bâtisseur ; il a refusé de cautionner les bêtises qui nous conduisent incontestablement droit au mur. Depuis, cet ami souffre en silence. « La répression, la méthode des fragiles » s’est abattue sur lui au nez et à la barbe de ses collègues. Certains de ses amis ont même été mutés au Nord du pays comme si les enfants de ces régions n’avaient droit qu’aux enseignants « sanctionnés ».

Et son ancien camarade de classe, M ALI YACOUB, qui l’a boudé pendant deux ans, dans un élan de solidarité dont la puanteur est insoutenable à des kilomètres à la ronde, lui a proposé un poste de conseiller technique dans son ministère mais à une condition. Qui ne serait pas tenté ? Mais contre toute attente, M Rachid a opté pour un « non authentique » qui « s’installe dans la durée » plutôt « qu’un oui négocié, évanescent de nature », et qui « s’estompe juste après ce contrat. » M RACHID, entre le bâton du petit ignare et la carotte de son ami d’enfance, (non sans conséquences sur son rejet de a soumission) a besoin du soutien de la communauté éducative.

« L’urgence d’instaurer la culture du « non » dans la société » passe, en autres, par le soutien de ce genre de cause, de ce genre d’homme qui a refusé de fléchir, malgré les difficultés. Mon ami, je vous dis simplement « NOS DEFAITES NE PROUVENT RIEN »