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Djibouti: une guellocratie bâtie sur un discours mensonger.


Alwihda Info | Par Mohamed Qayaad - 13 Novembre 2014


Une grande partie de ses discours politiques est en conséquence perçue comme sans portée réelle, comme irresponsable. La politique n’est plus seulement une politique spectacle qui met en scène les joutes politiques et présente les orientations comme des marchandises, elle devient une politique des simulacres, simulacres d’orientations, simulacres d’engagements, simulacres de spectacle.



Le régime dictatorial djiboutien est trop désespéré, trop corrompu, trop pourri pour être capable de contenir la vague de protestation de l’opposition djiboutienne dans le pays.Il est résolu à écraser ses adversaires politiques.
Il croit qu'il peut se maintenir par ses seules forces répressives, sur le contrôle qu'il exerce sur la machinerie de l'état, pour procéder en même temps à une opération de chirurgie interne et effrayer la société djiboutienne toute entière, afin de repousser sa lutte qui s'amorce pour renverser ce régime inhumain.
Ce à quoi nous assistons aujourd'hui n'est pas l'après-coup des élections, mais les secousses d'un régime agonisant. C'est une crise mortelle pour le régime tout entier, qui transparaît à travers les luttes entre ses fractions intestines,les mêmes privilèges monopolisés par une catégorie du peuple, ou mieux exprimé par une petite clique des privilégiés.
Ne laissons pas les dirigeants meurtriers y échapper ! Sommes nous prêts à ne pas accorder la moindre trêve à ces meurtriers !
Voulons-nous jouir de la liberté, ou bien allons-nous continuer à subir l’exploitation? Le tout va dépendre du choix du peuple djiboutien.
Jamais un dictateur qui a ruiné son pays, mis en esclavage son peuple, exporté la guerre, trafiqué de la drogue à si grande échelle, trompé les investisseurs, menti, torturé, exécuté, ostracisé et éliminé jusqu'à ses amis les plus proches n'aura été aussi encensé. Malgré la réalité si terrible cet homme est apparu pendant longtemps aux yeux des autorités françaises- promptes à dénoncer sélectivement les exactions de certains régimes mais gardant un silence total sur la situation djiboutienne -, comme un bienfaiteur. Leur silence permettant à la dictature de tirer sa révérence pour se prévaloir de sa légitimité de fait.
Faudra-t-il parler de complicité active? Qui blâmer alors? Le peuple djiboutien? L'opposition djiboutienne? La France? La vie injuste? La mort? Le destin? Je n’en sais rien! Peut-être personne, c’est ainsi que va la vie! Mais qu'importe!
La plupart des États européens font de même ; et si d’aventure l’un d’eux rompt l’assourdissant silence, c’est pour dire, comme pour s’excuser de tant d’audace, qu’il ne peut que condamner de si inhumaines pratiques.
Ils se montrent peu diserts pour dénoncer les dérives d’un pays qui fonde sa citoyenneté sur des critères tribaux, érigeant ainsi le tribalisme en système, légalise la torture et l’assassinat d’opposants politiques.

Beaucoup de personnes se demandent comment le régime tient. Toute l'explication repose sur deux mots, deux seuls mots : la peur et la terreur que ces vautours charognards suscitent autour de et dans l’ensemble de tous leurs « sujets ».
Et malgré les faits il y a toujours de nombreux idiots utiles qui sont prêts à encenser celui qui pourrait en quelques instants devenir leur bourreau. En disant cela je pense à Me Aref , Me Martinet , les Goebbles ioguistes - des morts vivants qui ne font que pleurnicher les faces cachées sur leur sort en réduisant tous leurs malheurs au système, au pouvoir ; à la politique et ses ténors, et hommes d'affaires somaliens qui après avoir encensé IOG ont été insultés, discrédités, ont vu leurs propriétés confisquées et se sont vu interdire de retourner à Djibouti.

Cependant, force est de constater qu’il y a le discours d'IOG et la réalité de ses actes. On observe un grand écart permanent entre les deux. L’origine de cette gymnastique tient davantage du développement de relations « mafieuses » qu'il entretient avec ses sbires.
Un discours qui ne s'attaque pas aux principes fondateurs du clientélisme , du népotisme qui règne dans le pays et les injustices de tout genre, de la corruption institutionnalisée et, qui ne fournit aucun effort de démocratisation du système politique.
Comme il est illusoire de mettre en avant des acquis sociaux formels pour plaider la fausse modernité d’une dictature qui ne reconnaît encore à son peuple aucun respect à l’intégrité physique ni de la vie privée.
Car c'est un leurre que de chercher la relance économique sans réaliser avant tout le consensus national, la sécurité pour tous.
Son discours est une croyance fausse et trompeuse. Serait illusoire ce qui ne correspond pas à la réalité d'un contexte ou d'une situation donnée. Il faut en effet envisager l'illusion à l'aune du critère de réalité plus que de vérité. Il est le contraire de la vérité - à savoir le mensonge , lequel peut être corrigé dès lors qu'on en a pris conscience. Le mensonge persiste, puisqu'il masque ce qui est conçu, préalablement à travers un système de croyances ou de valeurs, comme réel. Si nous définissons temporairement le contexte comme l'ensemble de paramètres qui rendent possible une action, nous pouvons aussi le caractériser par l'indiscernabilité entre le réel et l'illusoire, le faisable et l'utopique, l'objectif et le subjectif, le mythe et la réalité, l'adoration et l'exécration.

Le " démon-crate " IOG ne s’efforce pas dans le même temps d’en réveler les effets néfastes, qu’il en passe par le discours pour en montrer les limites et les dangers.

Une grande partie de ses discours politiques est en conséquence perçue comme sans portée réelle, comme irresponsable. La politique n’est plus seulement une politique spectacle qui met en scène les joutes politiques et présente les orientations comme des marchandises, elle devient une politique des simulacres, simulacres d’orientations, simulacres d’engagements, simulacres de spectacle.
Contrairement à ce qu’il veuille faire croire, la dictature n’a jamais eu – et ne peut jamais – avoir le moindre crédit populaire.
Les choix économiques ont été et restent un désastre de corruption, de misère, de maladies et de calamités les plus diverses.
Les choix dans les formations ont fini par donner les résultats non moins désastreux.
Tout le système est corrompu dans tous ses interstices.

Quant aux choix extérieurs, la dictature a fait aussi les choix, qui complémentent son mépris total aux sensibilités populaires. Particulièrement en se moquant éperdument des fondements identitaires de notre peuple. Et en parlant des fondements identitaires il ne parle de questions d’esthétique, mais de bases sans lesquelles la société ne fonctionnera jamais.
Assimilé au jeu, au simulacre, ou au mirage, il ferait donc office de pendant " négatif " non seulement du " réel " mais aussi de la " vérité ".
Mais, il suffit de voir comment est traitée la question de « la décentralisation » pour mesurer le décalage entre le discours médiatique et la réalité du phénomène. On est dans la démesure en permanence.
Pire encore: l'autisme est érigé en système de pensée.

L’idéologie (au sens moderne) - ou le dogmatisme (selon l’expression des écrivains anarchistes) -, n’est pas un simple système d’idées, ni une déformation du réel par la pensée, c’est l’idée qui se substitue au réel et lui impose sa logique, son système incontestable. En ce sens, tout idéologie porte en germe le totalitarisme. Comme le dit Hannah Arendt :« Il existe trois éléments spécifiquement totalitaires qui sont propres à toute idéologie : la prétention à tout expliquer, l’émancipation de la réalité, la cohérence qui n’existe nulle part dans le domaine de la réalité »Hannah Arendt , Le Système totalitaire, 1972, III, p. 219. Le discours d'IOG en est la parfaite illustration.

Afficher des dogmes n’est pas condamnable mais asservir la réalité à leur service est une faute historique dont il faut assumer les conséquences.
Comment réparer cette « faillite » politique, où tant de jeunes sont poussés à vivre irrémédiablement à la marge de la société? Comment resocialiser des Djiboutiens ayant vécu dans la ségrégation permanente?
Tant de questions brûlantes ne trouvent toujours pas une traduction concrète sur le terrain.

L'observateur sera encore une fois déçu, déçu par cette médiocrité et par cette incapacité de mener un vrai débat sur le fond des problèmes de la société djiboutienne.Pis, ce discours sera incapable de proposer une alternative politique et citoyenne pour le pays.
Le décalage avec les attentes de la population est de plus en plus sensible, particulièrement dans le Nord, j'imagine...

Le gouvernement dirigé par Abdoulkader Kamil Abdallah fait preuve de beaucoup d’immobilisme dans la gestion de l’Etat, il est caractérisé par les dérives politiciennes fondées sur l'absence d'une classe politique (la rupture ou la continuité d'une classe politique bricolée, la rupture avec les aspirations du peuple). La République De Djibouti a besoin d'une classe politique qui assume les aspirations du peuple et dont la conviction et l'ascèse pourraient tenir un projet de société.

Mohamed Qayaad



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