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AFRIQUE

Éducation : plus de 11.100 écoles fermées au Sahel en raison des conflits


Alwihda Info | Par Abakar Adoum N'gaye - 10 Septembre 2022


À l'occasion de la Journée internationale de protection de l'éducation contre les attaques, Joining Forces, une alliance des six plus grandes ONG internationales travaillant pour et avec les enfants, et l'UNICEF, demandent aux gouvernements du Sahel, à la CEDEAO et à l'Union africaine d'adopter des politiques et des lois spécifiques pour mieux prévenir et répondre aux attaques contre les écoles au Sahel.


Une salle de classe fermée pendant la crise de Covid-19 au Tchad. Illustration. B.K/Alwihda Info
Une salle de classe fermée pendant la crise de Covid-19 au Tchad. Illustration. B.K/Alwihda Info
Selon l'appel, de nombreux parents sont actuellement occupés par l'achat de fournitures scolaires, tandis que des centaines de milliers d'enfants seront privés de rentrée des classes cette année. Dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad, 11 100 écoles sont fermées en raison des conflits ou de menaces proférées contre les enseignants et les élèves. Le nombre d'attaques contre des écoles en Afrique de l'Ouest et du centre a plus que doublé entre 2019 et 2020. Beaucoup de salles de classe ont été brûlées et des écoles sont occupées par des groupes armés ou des forces armées.

"Un jour où nous étions à l'école, des gens sont venus nous dire de fermer l'école. Ils nous ont laissé partir et nous ont dit que s'ils revenaient et trouvaient quelqu'un à l'école, ils le tueraient", raconte une jeune fille de 13 ans du Burkina Faso.

Compte tenu des conflits en cours et le fait que la reconstruction ou la rénovation de ces écoles sera lente et difficile, l'accès à des possibilités d'éducation alternatives pour les enfants dont les écoles sont fermées doit être une priorité. La moitié de la population de cette région a moins de 18 ans et ces fermetures, combinées à l'appauvrissement croissant de la population, risquent d'entraîner un déclin disproportionné de l'accès des filles à l'éducation, creusant encore davantage l'écart entre les sexes et accentuant les pratiques telles que le mariage des enfants et les grossesses précoces.

La campagne pour des "écoles sûres", menée par Joining Forces et l'UNICEF alerte sur l'impact négatif de la crise au Sahel, sur l'accès et le maintien des enfants à l'école et appelle au respect de leurs droits d'accès à l'éducation et à un environnement scolaire inclusif et sûr.

"En cette Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques, la campagne pour des "écoles sûres" interpelle les gouvernements sahéliens, la CEDEAO et l'Union africaine pour qu'ils agissent. Des mesures concrètes en leur pouvoir sont attendues, comme l'adoption d'une déclaration interdisant l'utilisation militaire des écoles et la mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles", a déclaré Carla Denizard, directrice régionale de World Vision, au nom de la coalition Joining Forces.

L'impact des attaques sur les écoles est amplifié par l'accès inéquitable à l'éducation préexistant. Les budgets nationaux pour l'éducation au Sahel n'ont cessé de diminuer au cours de la dernière décennie.

"Les attaques contre les écoles, les étudiants et les enseignants sont des attaques contre le droit des enfants à l'éducation et contre leur avenir", a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. "Sans accès à l'éducation, une génération d'enfants vivant dans les conflits en Afrique de l'Ouest et du Centre grandira sans les compétences dont ils ont besoin pour atteindre leur potentiel, jouer pleinement leur rôle dans leur famille et leur communauté, et contribuer à leur pays et à leur économie".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)