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AFRIQUE

Éthiopie : la faim et les maladies sévissent parmi les personnes déplacées


Alwihda Info | Par Le sage Ngakoutou - 18 Mars 2021



Des milliers de réfugiés d'Erythrée vivent dans le camp de Mai-Aini dans la région du Tigré, en Ethiopie. © UNHCR/Petterik Wiggers
Des milliers de réfugiés d'Erythrée vivent dans le camp de Mai-Aini dans la région du Tigré, en Ethiopie. © UNHCR/Petterik Wiggers
Des enfants émaciés et des femmes enceintes font partie des 37 000 personnes déplacées qui sont arrivées à Sheraro, dans le nord-ouest du Tigré, au cours des dernières semaines. Ils font partie des milliers de personnes qui ont un besoin urgent d'aide et de soins médicaux dans la région touchée par le conflit. 

"La situation à Sheraro est plus que désastreuse. Bien que des familles arrivent chaque jour, aucune aide n'a été fournie depuis des semaines. La nourriture, l'eau et les médicaments s'épuisent rapidement. Les gens pourraient mourir s'ils ne reçoivent pas une aide humanitaire maintenant", a averti Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Des gens nous ont dit qu'ils avaient fui les violences sexuelles, les meurtres et la violence généralisée au Tigré, pour arriver à Sheraro et trouver une situation désespérément désespérée. Nous avons également entendu des récits de réfugiés qui se cachent dans des villages reculés, craignant d'être identifiés, ce qui leur fait courir le risque d'être coupés de toute assistance. Des mères allaitantes nous ont également dit qu'elles n'étaient pas en mesure de produire du lait pour leurs bébés", a-t-il ajouté.

Ces histoires et les preuves d'une faim désespérée indiquent un risque élevé de malnutrition parmi les personnes déplacées. Les femmes enceintes sont contraintes de dormir à même le sol dans des salles de classe surpeuplées, sans tapis de couchage, ni couverture, ni moustiquaire, ce qui les expose à un risque sérieux de paludisme.

Depuis des semaines, l'accès humanitaire aux personnes les plus touchées par le conflit au Tigré est limité, voire impossible. Les lignes de conflit fluides, la violence croissante et les déplacements massifs continuent de caractériser le conflit, quatre mois plus tard. 

Pourtant, de nombreuses parties de la région, en particulier les zones centrales, occidentales et rurales, ainsi que les camps de réfugiés de Hitsats et Shimelba, n'avaient pas été accessibles à la communauté humanitaire jusqu'à présent.

Les équipes d'urgence du NRC ont été les premières à se rendre cette semaine dans les camps de réfugiés de Hitsats et de Shimelba, précédemment détruits, dans le Tigré. Avant le conflit, ces camps accueillaient près de 33 000 réfugiés érythréens, qui ont dû fuir vers des lieux plus sûrs, être relocalisés dans des zones sécurisées ou être contraints de rentrer dans leur pays. 

Alors que les équipes du NRC n'ont trouvé aucun réfugié, 3 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays ont fui le Tigré occidental et se sont réfugiées dans les abris destinés aux réfugiés du camp de Shimelba. Cela montre bien que le conflit continue de déplacer des personnes dans de multiples endroits. Les deux camps abandonnés abritaient des installations du NRC, notamment un complexe de bureaux et une maison d'hôtes.

"La situation à Sheraro n'est que la partie émergée de l'iceberg, car les habitants d'innombrables autres zones difficiles à atteindre dans le Tigré sont également dans le besoin. Nous demandons instamment aux autorités éthiopiennes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que l'aide parvienne à tous ceux qui en ont besoin, où qu'ils se trouvent", a déclaré M. Egeland.

"Il ne peut y avoir de réponse durable si le conflit fait rage. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, les gens ont besoin d'aide pour rétablir leurs moyens de subsistance, pour que leurs enfants retournent à l'école et pour rentrer chez eux lorsque la situation est sûre. Nous appelons toutes les parties belligérantes à trouver des solutions qui rétabliront une paix durable et donneront aux gens une chance de reconstruire leur vie", a-t-il ajouté.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)