Une efficacité remise en question
La porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, a rectifié l'idée que la cessation de l'USAID signifierait la fin de l'aide humanitaire américaine, insistant : « Ce sont les États-Unis qui ont sauvé des vies à travers leur aide humanitaire, pas uniquement une agence. » Elle a justifié la réforme en qualifiant l'USAID de « bureaucratie massive, incontrôlable, peu transparente et inefficace » au fil du temps.
L’administration justifie cette restructuration par le besoin d’améliorer le rapport coût-efficacité de l’aide. Selon Mme Bruce, seule une infime partie des fonds alloués atteignait les bénéficiaires. Elle a rappelé que l’ex-directrice de l’USAID, Samantha Power, avait publiquement reconnu qu’en 2024, seulement 10 % des fonds parvenaient aux destinataires finaux. « C’est inacceptable », a martelé la porte-parole.
Elle a insisté sur le fait que cette réforme ne signifie pas la fin de l’aide étrangère : « L’aide continue, mais elle sera mieux ciblée, mieux gérée, et intégrée directement aux bureaux régionaux du Département d’État, en lien étroit avec les experts des zones concernées. »
Transparence et repositionnement stratégique
Quant aux coûts liés à la fermeture de l’USAID – incluant la relocalisation de 2 000 agents, les indemnités et la rupture de contrats – Mme Bruce a promis que les données seraient rendues publiques, conformément à la politique de transparence de l’administration. « Nous avons l’intention de montrer au peuple américain combien d’argent est économisé grâce à cette réforme », a-t-elle affirmé.
Au-delà des questions de gestion, cette décision traduit un repositionnement stratégique de l’aide américaine, désormais conçue comme un outil plus direct de diplomatie bilatérale et régionale. « Nous ne mettons pas fin à l’aide étrangère. Nous la rendons plus agile, plus auditable, et plus efficace », a conclu Mme Bruce.
Malgré les critiques émanant de figures politiques, d’anciens présidents et de la communauté humanitaire, l’administration campe sur sa position : alléger les structures, responsabiliser les acteurs et garantir que chaque dollar dépensé serve effectivement à sauver des vies.