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L'Inde demande au Pakistan d'agir vite et fort


Alwihda Info | Par Abdel Ahmat - 1 Décembre 2008


Selon des enquêteurs indiens, les auteurs des attentats, qui ont fait 183 morts, ont suivi des mois d'entraînement dans un camp islamiste au Pakistan, une information qui risque de raviver la tension entre les deux puissances nucléaires.


L'Inde demande au Pakistan d'agir vite et fort
Selon des enquêteurs indiens, les auteurs des attentats, qui ont fait 183 morts, ont suivi des mois d'entraînement dans un camp islamiste au Pakistan, une information qui risque de raviver la tension entre les deux puissances nucléaires.

La vague d'attaques fait déjà l'objet de vives critiques contre la classe politique indienne. Elle a incité le Premier ministre de l'Etat du Maharashtra, dont Bombay est la capitale, à présenter sa démission au lendemain de celle du ministre fédéral de l'Intérieur.

Dans un communiqué, le ministère indien des Affaires étrangères dit qu'il attend du Pakistan des actions "à la mesure des sentiments exprimés par ses dirigeants, qui souhaitent avoir une relation de qualité nouvelle avec l'Inde".

Le Pakistan a dénoncé un "acte de terrorisme barbare" et dément toute implication de ses services de sécurité. Dans une interview accordée au Financial Times, le président Asif Ali Zardari appelle l'Inde à ne pas mener de représailles contre son pays et souligne qu'Islamabad s'efforce aussi de combattre les activistes islamistes sur son sol.

MÉDIATION AMÉRICAINE

La gravité des attaques a conduit la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice à se rendre en Inde, où elle est attendue mercredi, à la demande du président George Bush.

Des responsables pakistanais ont prévenu qu'en cas de nouvelles tensions avec l'Inde, le Pakistan serait contraint de transférer vers la frontière indienne des troupes actuellement engagées contre les islamistes près de l'Afghanistan.

"Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives mais je pense qu'il faut maintenant, de la part du Pakistan, une transparence et une coopération totales, absolues", a déclaré Condoleezza Rice dans l'avion la conduisant à Londres, où elle assistera mardi à une réunion de l'Otan avant de gagner New Delhi.

La chef de la diplomatie américaine a toutefois minimisé le risque de conflit entre l'Inde et le Pakistan, qui avaient failli entrer en guerre en 2002 après une attaque contre le parlement indien également imputée aux activistes pakistanais.

Un an plus tard, les deux pays voisins ont déclaré un cessez-le-feu au Cachemire et engagé un processus de paix qu'Asif Ali Zardari a fait voeu d'approfondir.

"Leurs relations ne sont plus ce qu'elles étaient il y a quelques années. Ils ont à l'évidence un ennemi en commun, car les extrémistes quels qu'ils soient constituent autant une menace pour les Pakistanais que pour les Indiens", a-t-elle dit.

LE LASHKAR-E-TAIBA MIS EN CAUSE

Deux policiers indiens, qui ont requis l'anonymat, ont déclaré à Reuters que l'interrogatoire du militant capturé par les forces de l'ordre lors des attaques, Azam Amir Kasav, confirmait l'implication des activistes pakistanais.

Le seul survivant du groupe de dix militants qui a mené l'équipée sanglante dans la capitale économique de l'Inde a déclaré que lui et ses camarades avaient pris leurs ordres auprès de "leurs chefs au Pakistan" et suivi un entraînement de type commando.

Cette formation militaire était assurée par le groupe islamiste Lashkar-e-Taiba et dirigée par un ancien membre de l'armée pakistanaise, a précisé un des enquêteurs.

Le Lashkar-e-Taiba, basé au Pakistan, combat notamment les forces indiennes au Cachemire et a été tenu pour responsable de l'assaut meurtrier de 2001 contre le parlement indien.

Le groupe entretenait par le passé des liens étroits avec les services secrets pakistanais, selon des spécialistes de la région, mais Islamabad affirme aujourd'hui le combattre comme il combat tous les mouvements islamistes établis sur son sol.

New Delhi n'accuse pas le gouvernement civil pakistanais d'implication mais déplore vivement qu'Islamabad n'ait pas réussi à empêcher les activistes installés sur son territoire de planifier des attaques en Inde.

"Même si les activistes sont liés au Lashkar-e-Taiba, qui croyez-vous que nous combattons?" répond dans les colonnes du Financial Times le président Zardari, dont l'épouse Benazir Bhutto a été assassinée il y a un an par des islamistes.

CRITIQUES CONTRE LE PARTI AU POUVOIR

Les analystes soulignent que le Parti du Congrès au pouvoir est confronté à un casse-tête à l'approche des élections fédérales qui doivent avoir lieu d'ici au mois de mai prochain et pourraient bien tourner à l'avantage d'une alliance dirigée par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata.

"Le gouvernement doit trouver le bon équilibre dans sa réponse", estime l'éditorialiste Siddharth Varadarajan. "S'il réagit avec excès, il satisfera l'opinion indienne mais se mettra à dos la communauté internationale. S'il réagit trop prudemment, il se mettra à dos les électeurs."

Depuis les attaques de Bombay, Singh a promis de créer une agence fédérale d'investigation et limogé son ministre de l'Intérieur. Son successeur, Palaniappan Chidambaram, a promis de répondre "avec détermination" aux menaces qui visent "l'âme profonde de l'Inde".

Mais beaucoup jugent cette réponse trop tardive, après une série d'attentats qui ont frappé d'autres villes du pays cette année. D'autant que des responsables de la sécurité ont assuré avoir averti les autorités du risque imminent d'une attaque menée par la mer plusieurs jours avant les attentats de Bombay.

Selon l'Economic Times, le Premier ministre a offert sa démission mais Sonia Gandhi, la chef du Parti du Congrès, a rejeté sa demande.

Avec Alistair Scrutton, version française Jean-Stéphane Brosse

Source:
http://www.lexpress.fr/



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