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L’armée gouvernementale est mise en débandade totale


Alwihda Info | Par Җ€BIЯ - 1 Février 2008


Jeudi 31 janvier 2008, vers 17 : 00 (heure locale), plusieurs dizaines de véhicules militaires de type Toyota de la garde républicaine chargés d’hommes aux brassards jaunes roulaient à tombeaux ouverts en direction de N’Djamena. Les cascadeurs sont des déserteurs de l’armée gouvernementale qui étaient en train de se sauver. « L’armée de Deby est en fuite », renchérissent les jeunes gens qui assistent ébahis au spectacle.


L’armée gouvernementale est mise en débandade totale
Les habitants de Djermaye, village situé à 30 kilomètres à la sortie est de N’Djamena, ont été les témoins oculaires d’un spectacle digne d’un rallye Lisbonne-Dakar. Sauf que le rallye portant le même nom a été annulé cette année pour cause de menace terroriste. Beaucoup croient cependant assister à une course automobile militaire. La réalité est tout autre. Les populations résidant dans les villages périphériques qui jouxtent la principale route qui dessert la capitale tchadienne aux principales localités de l’est et du nord du pays n’ont pas tardé à se rendre à l’évidence.

Jeudi 31 janvier 2008, vers 17 : 00 (heure locale), plusieurs dizaines de véhicules militaires de type Toyota de la garde républicaine chargés d’hommes aux brassards jaunes roulaient à tombeaux ouverts en direction de N’Djamena. Les cascadeurs sont des déserteurs de l’armée gouvernementale qui étaient en train de se sauver. « L’armée de Deby est en fuite », renchérissent les jeunes gens qui assistent ébahis au spectacle. Beaucoup n’en croyaient pas leurs yeux. L’honneur n’étant plus ce que c’était, la stupéfaction a rapidement fait place aux vieilles habitudes.

Les gens ont beau croire s’attendre à une incessante course-poursuite entre rebelles et armée nationale. Ils réalisent, peu de temps après, que tous les soldats en partance vers N’Djamena portent un brassard qui comporte la même couleur, le jaune. L’on comprend une demi-heure plus tard qu’il s’est agit d’une débandade de l’armée gouvernementale. La stupéfaction des riverains a été tout de même à son comble car personne ne s’est attendue à ce que l’armée tchadienne soit ainsi prise de panique pour prendre la poudre d’escampette de la manière qu’elle l’a faite.

La chute du chef-lieu du Batha dans la matinée de ce jeudi 31 janvier n’était pas la panacée. Il faut aller vite. C’est ainsi que les rebelles, sous l’impulsion de leur commandant en chef, le colonel Fizani, ont dû pousser sur l’accélérateur pour arriver en quelques heures aux portes de Massaguet en passant par Karmé et Bisneye où ils n’ont connu aucune véritable résistance de la part de l’armée gouvernementale. Celle-ci a toujours prévariqué pour laisser les rebelles s’accaparer très facilement des lieux.

Ce qui s’apparente comme un repli tactique pour les uns reste, pour nombre de Tchadiens, comme un échec total des forces gouvernementales tchadiennes. Sous le prétexte de concentrer les troupes aux abords de N’Djamena, les soldats du régime ont décampé sans demander leurs restes face à ces mêmes rebelles qu’ils ont feints d’aller à l’encontre ce jour. Néanmoins, tout peut arriver dans les prochaines heures. L’armée française – l’Opération Epervier – qui est restée neutre jusque-là va-t-elle continuer de rester impartiale ?

Á la tombée de la nuit, les rebelles sont annoncés aux portes de N’Djamena. Or, selon une source proche des rebelles, « la prise de la capitale n’est pas prévue pour la journée du jeudi 31 janvier.» Toutefois, plusieurs hypothèses seraient envisageables dans les heures qui vont suivre. Les rebelles vont-ils se replier pour éviter des pilonnages intempestifs ou vont-ils garder leur position sur les terres déjà conquises ? Le président tchadien et ses proches vont-ils prendre le large nuitamment ou vont-ils continuer à persévérer pour un affrontement décisif avec les rebelles ? Tout est encore possible.

Le bilan provisoire de la journée reste favorable aux rebelles qui se trouvent présentement aux portes de la capitale tchadienne après avoir abattu un hélicoptère de l’armée tchadienne et causé de sérieux dégâts dans les rangs de cette dernière.

Kébir



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