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TCHAD

L’avenir du Tchad et de sa diplomatie : une question de volonté politique, de choix stratégiques et de devoir moral


Alwihda Info | Par Alfa @ - 7 Avril 2010



L’avenir du Tchad et de sa diplomatie : une question de volonté politique, de choix stratégiques et de devoir moral

Par Talha Mahamat Allim - Genève, Suisse.

Nous ne cessons de recevoir quotidiennement des témoignages de respect, de sympathie et d’encouragement de la part de nombreux tchadiens de l’intérieur que de la diaspora, et nous tenons ici à exprimer toute notre profonde reconnaissance à ces compatriotes qui s’intéressent de plus en plus à l’état et l’avenir de leur pays. Cet engouement citoyen montre une avancée significative d’une conscience collective, solidaire et responsable qui s’exprime ainsi que d’une connaissance des réalités du moment aussi bien politico-économiques que socioculturelles et diplomatiques.

Vos encouragements et témoignages traduisent pour nous un devoir d’exigence dans la continuation de nos contributions à la fois sur le plan diplomatique et sur les autres aspects de le vie politique, économique, sociale et culturelle du Tchad. Nous continuerons à participer à l’élan collectif de nos concitoyens pour la bonne gouvernance, la paix et le développement de notre pays. Les tentatives sournoises de manipulation et autres coups sous la ceinture, dont sont devenus champions certains chefs de Missions diplomatiques tchadiennes, ne nous impressionnent pas et ne peuvent que nous encourager à poursuivre le travail de réflexion que nous avons déjà commencé ; notre souci est que ses fruits puissent être traduits dans les mécanismes et pratiques des instances nationales et des représentations tchadiennes à l’étranger.

Face à une mondialisation de plus en plus contraignante et aux intérêts stratégiques des pays les plus puissants, il est impératif de développer de nouvelles approches dans les relations du Tchad avec ses partenaires et de nouvelles manières d’être dans la conduite de nos institutions publiques ainsi que dans les rapports de ces institutions envers les tchadiens de l’intérieur comme de la diaspora.

Du point de vue de nos partenaires, c’est un devoir pour notre pays de sortir de la charité institutionnelle internationale pour s’inscrire dans un partenariat gagnant-gagnant. Ce qui implique la transformation des consciences de celles et ceux qui dirigent nos institutions aussi bien dans leur gestion (politique, économique, financière et sociale) que dans leurs attitudes vis-à-vis de leurs concitoyens qu’ils doivent servir.

Le Tchad ne manque pas des ressources humaines, culturelles et économiques pour parvenir à promouvoir son développement, à s’imposer aussi bien sur le plan régional qu’international et à peser dans les différentes négociations inter-étatiques et avec les institutions internationales. Ce n’est qu’une question de volonté politique, de choix stratégiques et de devoir moral.

C’est ici l’occasion d’adresser nos sincères remerciements à tous les sites et blogs tchadiens qui participent d’une manière ou d’une autre à une prise de conscience citoyenne sur les enjeux nationaux, régionaux et internationaux du Tchad. Nous tenons à féliciter le blog Ambenatna pour son excellente analyse sur la nécessité d’un environnement sain et sécurisé pour une "diplomatie d’investissement". Nous partageons cette analyse, notamment la dimension globale de la problématique de fonctionnement de nos ambassades.

Certes l’ambassade du Tchad à Paris se dessine comme le pivot des relations bilatérales entre le Tchad et la France compte tenu des liens historiques et politiques entre les deux pays. Cependant, d’une part, nous préférons laisser cette partie de la problématique de nos ambassades à celles et ceux qui sont au contact de la réalité des faits, au nom d’analyses objectives. Mais nous pourrons exprimer nos points de vue sur les contributions y relatives au cas échéant.

D’autre part, le cas de la représentation diplomatique du Tchad à Genève est intéressant à divers points de vue. Nous avons contribué à sa réouverture et avons exercé en son sein ; ce qui nous en donne une certaine connaissance. Par ailleurs, elle est à la fois une ambassade auprès de la Suisse et une Mission permanente auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève. La quasi-totalité des institutions internationales ont leurs sièges dans cette ville ; ce n’est pas un hasard si on la surnomme la Genève internationale.

Cette double dimension, à la fois bilatérale et multilatérale, lui confère un statut important et fait de la représentation diplomatique tchadienne en Suisse un laboratoire potentiel dans la perspective du recadrage ou de la refondation de nos politiques de coopération bilatérale et multilatérale. C’est pour cette raison que nous mettons un accent particulier sur cette représentation. Notre prochain article sur les opportunités multilatérales à Genève apportera des éléments complémentaires à notre précédente analyse sur la dimension bilatérale, qui tendront à confirmer en même temps cette importance.

En ce qui concerne la problématique soulevée par notre compatriote Adoum Abdoulaye relatives aux défaillances de certaines de nos représentations diplomatiques comme miroir des faiblesses structurelles de la gouvernance de notre pays, c’est un point de vue intéressant et qui mérite d’être débattu. Pour ce qui est de sa proposition pour la publication d’un livre qui reprend la synthèse de nos différentes analyses sur la diplomatie tchadienne, nous sommes effectivement dans cette voie comme nous l’avions annoncé antérieurement. Il y a une partie du travail qui reste à faire et dont nous nous occupons actuellement. Nous espérons le boucler le plutôt possible, incha Allah.

Nous aimerions vous laisser avec un message plein d’optimisme rassurant :

"L'Afrique offre sûrement des spectacles de désolation, de détresse. Mais il n'est pas certain que d'autres continents n'ont connu cette phase de balbutiements dans le processus de leur développement. La diplomatie et le diplomate ont su habilement jouer la partition qui était la leur dans l'enclenchement du développement. En un mot il convient de se défaire des clichés traditionnels […] d'apprivoiser la diplomatie […] de redimensionner la visée prospective de la diplomatie et du diplomate africain." (Cf. Guy Ernest Sanga dans Diplomatie et diplomate - L'Afrique et le système des relations internationales, édité chez l’Harmattan, 2010.)



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)