Le camp de Dar-es-Salaam, situé à 12 km au nord de Bagasola, dans la province du Lac, accueille plus de 450 000 réfugiés et déplacés. Parmi eux se trouvent des familles entières qui ont fui la violence, laissant derrière elles des souvenirs traumatisants.
Mounirah, une réfugiée du Nigéria, témoigne de l'horreur qu'elle a vécue lors de l'attaque de son village. Elle raconte en sanglots avoir vu son mari se faire égorger et avoir dû s'enfuir avec ses deux enfants pour survivre. Son histoire est le reflet de la douleur et de la perte qui habitent de nombreux habitants du camp.
Plus loin, à Amma Kougaï, un autre site abritant plus de 1 000 déplacés, un jeune homme nommé Kannay Tcharimi exprime son désespoir après avoir perdu ses deux frères dans une attaque. Il décrit Boko Haram comme un "cauchemar" qui perturbe le sommeil des habitants et appelle les dirigeants à mettre fin à cette "malédiction".
Face à cette crise, le Dr Ramadji Hoinathy, chercheur principal à l'Institut d'études sécuritaires, insiste sur la nécessité d'actions coordonnées et concrètes. Il propose des solutions à long terme qui ne se limitent pas à l'approche militaire, mais incluent aussi :
- L'implication des populations locales dans la lutte contre le terrorisme.
- La mise en place d'un système de protection civile quotidien pour rétablir la confiance dans les autorités.