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ANALYSE

La présence russe fait bouger certains partenaires de la Centrafrique


Alwihda Info | Par Arsène-Jonathan Mosseavo - 22 Octobre 2019



Les présidents centrafricain et russe. Crédits : DR
Les présidents centrafricain et russe. Crédits : DR
La République Centrafricaine entretien des relations diplomatiques avec la Fédération de Russie depuis plusieurs décennies. Cette coopération s’est refroidie à une certaine période. Avec l’arrivée au pouvoir du président Faustin Archange Touadera, le 30 mars 2016, la RCA a réchauffé les relations avec la Russie.

Depuis l’année 2018, la Fédération de Russie ne cesse de faire la une de l’actualité centrafricaine dans plusieurs domaines : la défense - culture – éducation – santé- humanitaire- médias, etc. La formation des militaires de rang centrafricains par des instructeurs russes est l’action qui a plus de visibilité. Elle est appréciée par les autorités et les populations. Les soldats sont formés aux techniques de combat sur le terrain et cela s’avère positif. Environs 4000 militaires centrafricains ont bénéficié de ce recyclage de haut niveau.

Plusieurs activités socioculturelles et sportives sont soutenues par la mission russe.m, notamment la création d’une radio qui émet en modulation de fréquence à Bangui, la capitale, la radio « Lengo Songo ». Des projets d’installation des relais de cette chaine de radio sont envisagés dans certaines villes de l’arrière-pays. Mais cette coopération dérange, gêne et divise l’opinion publique nationale et internationale.

Il aura fallu cette présence russe sur le terrain pour faire bouger les partenaires traditionnels de la RCA dont la France, en particulier. « Une bonne concurrence » entre ces deux grandes puissances qui profite aux populations centrafricaines quand bien même on aurait l’impression d’une transposition de la « guerre froide » sur le territoire centrafricain.

Chaque pays doit jouer sa partition afin que le son soit agréable à l’oreille- en d’autres termes- chaque pays qui intervient en Centrafrique doit tout mettre en œuvre pour améliorer la situation socio-politique et économique du pays en général et des populations en particulier à travers des initiatives citoyennes qui doivent profiter réellement aux communautés : accès à l’éducation et aux soins de santé de qualité, constructions des hôpitaux et des écoles aux normes adaptées au contexte du pays, promouvoir, décentraliser et pérenniser des investissements et projets concrets qui répondent aux besoins des populations dans toutes les préfectures.

Par ailleurs, le gouvernement centrafricain doit savoir que les pays qui interviennent en Centrafrique, ne sont pas des organisations caritatives ; ils interviennent pour leurs intérêts. C’est au gouvernement de créer des conditions pour que ces interventions soient « gagnant-gagnant ».

La mission russe est encore limitée car les actes posés n’atteignent pas un grand public et n’ont pas assez de visibilité. C’est dans cette optique que la mission russe doit élaborer des projets qui répondent aux besoins réels des communautés par la réalisation de gros chantiers pour le développement des chefs lieux de préfectures dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable,etc.

La France a compris, et s’est vite lancée dans des formations orientées vers les fonctionnaires de l’Etat et des journalistes. Or, ces appuis combien louables ne se faisaient pas comme c’est le cas présentement. Le territoire centrafricain n’est pas un champ de bataille pour les grandes nations du monde mais un espace pour appuyer efficacement et honnêtement les efforts de développement entrepris par le gouvernement. Rien n’est gratuit, certes ! Mais le peuple doit être bien servi d’abord. Le peuple centrafricain a besoin de s’épanouir comme tous les peuples du monde.



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