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AFRIQUE

Lac Tchad : le CEDPE préconise de réinsérer les désengagés de Boko Haram, "une bombe à retardement"


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 2 Décembre 2020


Vidéo. Le président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme, Dr. Ahmat Yacoub Dabio, estime qu'il faut réinsérer les désengagés de Boko Haram qui constituent une bombe à retardement. Il appelle à une action concertée des États pour ne pas attendre que les terroristes se perfectionnent.


"Nous avons attiré l'attention des autorités du bassin du Lac Tchad que nous sommes depuis 2018 en face d'une bombe à retardement. Au niveau du Tchad, il y a plus de 4200 désengagés que le Centre a profilé l'année dernière, et nous avons demandé que ces gens soient réinsérés. C'est une bombe à retardement", déclare Dr. Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme.

Interrogé par Alwihda Info suite à la récente attaque piégée contre une pirogue de l'armée tchadienne au Lac et la mort de plus d'une centaine de civils au Nigéria au cours d'une attaque, Dr. Ahmat Yacoub Dabio déplore le manque d'action militaire concertée :
 
"Nous avons appelé les autorités du bassin du Lac Tchad à engager une action militaire concertée contre le groupe de Boko Haram. Malheureusement, nous constatons qu'il y a des actions mais basées sur le chacun pour soi. Si tous les pays membres du bassin du Lac Tchad engagent une action militaire contre Boko Haram, selon l'étude que nous avons engagé, vers la fin 2021, il n'y aura plus Boko Haram. Va-t-on attendre que Boko Haram perfectionne sa manière, sa stratégie d'attaquer ? (...) Il faut réagir maintenant et en se basant sur une action concertée qui engage toutes les armées du bassin du Lac Tchad appuyées par Barkhane et la communauté internationale".

Le Tchad est le 34e pays le plus impacté au monde par le terrorisme

L'édition 2020 de l'Index global sur le terrorisme révèle que le Tchad est le 34ème pays le plus impacté par le terrorisme dans le monde. L'impact est grandissant pour le Tchad qui avance de quatre places, avec notamment des conséquences économiques. En 2019, l'impact économique du terrorisme est estimé à 447,3 millions de dollars au Tchad.

"Le regain d'activité de Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins, notamment le Cameroun, le Tchad et le Niger, reste une menace importante pour la région", souligne le rapport.

Il ajoute que "des quatre groupes les plus meurtriers en 2019, seul Boko Haram, qui opère au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria, a enregistré une augmentation du niveau de terrorisme par rapport à l'année précédente".

En Afrique, le Tchad est le 9ème pays qui a le plus dépensé d'argent pour contenir la violence, avec au moins 400 millions de dollars (220,4 milliards de Fcfa).

Le Tchad déplore la lenteur dans l'accompagnement des partenaires

Lundi, le chef de l'État tchadien Idriss Déby a déploré, lors d'une réunion de haut niveau UE-G5 Sahel, "la lenteur observée quant à la réalisation des projets identifiés qui sont supposés nous aider à relever les défis du développement et ce, au regard des ressources financières annoncées par l’Union européenne et les autres partenaires".

L'OCI condamne les attaques au Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné la semaine dernière les attaques terroristes au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad, exprimant son entière solidarité aux pays membres victimes de ces attaques.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)