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AFRIQUE

Les martyrs du Cameroun célébrés en grande pompe à Bruxelles


Alwihda Info | Par Yolande Tankeu - 4 Mars 2019


L’initiative lancée à Bruxelles et sein de la diaspora camerounaise par le Mouvement de Février 2008 depuis 11 ans a une fois de plus respecté la tradition cette année à Bruxelles, la capitale des institutions européennes.

Après le report de la conférence internationale qui était prévue ce même 2 mars 2019 pour une date ultérieure, la cérémonie du dépôt de la gerbe de fleurs en la mémoire des martyrs du Cameroun a effectivement eu lieu à 15h devant les locaux abritant les services de l'ambassade du Cameroun à Bruxelles.


Afin de pérenniser cette commémoration, selon les organisateurs, le Mouvement de Février 2008 reconnaît avoir fait en vain des suggestions auprès du gouvernement camerounais pour apaiser les personnes affectées par ces émeutes de février 2008 au Cameroun. Idem pour les victimes de la crise anglophone au Cameroun.

Après le report de la conférence internationale qui était prévue ce même 2 mars 2019 pour une date ultérieure, la cérémonie du dépôt de la gerbe de fleurs en la mémoire des martyrs du Cameroun a effectivement eu lieu à 15h devant les locaux abritant les services de l'ambassade du Cameroun à Bruxelles.

Contrairement au Cameroun où toute commémoration des martyrs est réprimée violemment à coups de gaz lacrymogène et de jets d’eau par les camions anti-émeutes, où les forces policières pourchassent désormais jusqu'à leurs derniers retranchements des manifestants qui ont pris part à un regroupement anti Biya, à Bruxelles cette année, pour la onzième édition consécutive, les membres du Mouvement de Février 2008, encadrés par la police fédérale belge ont respecté la tradition:

Commémorer les martyrs du Cameroun

Afin de pérenniser cette commémoration, selon les organisateurs, le Mouvement de Février 2008 reconnaît avoir fait en vain des suggestions auprès du gouvernement camerounais pour apaiser les personnes affectées par ces émeutes de février 2008 au Cameroun. Idem pour les victimes de la crise anglophone au Cameroun.

"Faire un travail de mémoire pour rappeler le sacrifice des jeunes camerounais victimes de la répression, rappeler à l’opinion publique nationale et internationale le sort des victimes suite aux émeutes de février 2008 au Cameroun et la crise anglophone, Interpeller les autorités et les acteurs politiques camerounais pour mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs de violations graves des Droits de l’Homme, rappeler le sort des parents des victimes et des rescapés des émeutes de 2008 qui attendent toujours d’être dédommagés, Contribuer aux regroupements des forces du Changement pour une alternance pacifique au Cameroun... Montrer les répercussions internationales de la répression des émeutes de 2008, notamment sur le flux migratoire des Camerounais vers l’étranger"... Voilà les messages forts portés par les membres du Mouvement de février 2008 au cours de la commémoration de cette année.

L'on se rappelle, il y a donc 11 ans, 11 longues années que débutaient les massacres de février 2008 au Cameroun. Sans aucun signe annonciateur, le Cameroun s'est transformé, du jour au lendemain, en un sordide abattoir humain. Des escadrons de la mort surgissant des fourrés et se mettant à tirer à bout portant sur des manifestants qui réclamaient justice sociale et espoir de vie, tuant du même coup enfants, jeunes et combattants de la liberté.

Barbarie humaine et violence gratuite

Certaines victimes, à l'exemple du jeune MBENG Junior, agonisent et meurent dans des conditions particulièrement atroces. Les scènes de crime livrent des spectacles insoutenables jamais connu au Cameroun depuis le 13 septembre 1958 à Boumnyebel et la décennie 1965-1975 à l'ouest du pays. Des jeunes élèves traqués comme du gibier sont obligés de plonger dans le fleuve Wouri et meurent soit abattus par les forces de l’ordre, soit noyés.

Pour Franck Djomo N. membre du comité d’organisation de cette commémoration,, « Le mouvement de février 2008 au Cameroun insiste sur le fait que les victimes de ces émeutes de février 2008 au Cameroun doivent être indemnisées par le gouvernement camerounais et aussi, continuer à réclamer comme par le passé, une enquête pénale internationale car, quoi qu'il en soit, il faudra un jour que lumière soit faite sur cette effroyable affaire. »

Et cela passe selon Rodrigue Damtat du Mouvement de Février 2008, par « le devoir de mémoire que chaque citoyen camerounais doit faire preuve: ne jamais oublier ces victimes, ces martyrs! Car c'est à force d'oublier les victimes comme celles de février 2008 , comme celles de 2017 et 2018, 2019 dans les parties anglophones du Cameroun que le bilan de la tragédie du Cameroun reste dans le silence de la conscience nationale camerounaise et celle de la communauté internationale et celle de notre conscience collective »

L'armée qui massacre ceux qu'elle devrait protéger

S’il est évident que les massacres de février 2008 ont été perpétrés dans le seul but d’étouffer les protestations des populations déjà meurtries par tant d’injustices sociales, il n’en demeure pas moins vraie que le régime au pouvoir a usé d’un stratagème pour s’absoudre de toute responsabilité

Pour Kadji Elie, membre du Mouvement de février 2008, « Les massacres sont les faits de l'armée personnelle du président actuel du Cameroun. Répondant à son injonction, le BIR, formé pour sécuriser les frontières du pays en cas d'attaque étrangère est déployé à l'intérieur du pays pour traquer des honnêtes citoyens dont le seul reproche sera d'avoir voulu lever leurs faibles voix pour réclamer leur droit à la vie, leur droit à une existence plus humaine, leur droit à un avenir plus construit, leur droit à une destinée nationale et non plus tribale.

Le Pouvoir de Yaoundé, incapable du moindre débat politique ouvert depuis 1982 ordonne la chasse à l'homme dans la rue, l'humain est alors taxé d'"apprentis sorcier", scène qui s'est répétée depuis janvier 2019 avec des vagues d'arrestations des cadres du MRC et de plusieurs manifestants pacifique »

Au NOSO ( Nord-Ouest et Sud-Ouest), le peuple est livré à la vindicte militaire et populaire alors que ce peuple, luttent contre le mal-vivre social et la vermine politique ambiante depuis 1982...

Les organisateurs de cette semaine des martyrs du Cameroun ont convenu de la conférence internationale qui aura lieu ce mois en attendant les derniers réglages avec les invités et les intervenants et de la prochaine étape de février 2020.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)