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AFRIQUE

Libye: la Russie se prépare à prendre la tête de la crise libyenne


Alwihda Info | Par Angelo Giampiero - 6 Juillet 2019


La crise libyenne semble s'enliser. Les principaux protagonistes semblent divisés et incapables de trouver des solutions satisfaisant leurs intérêts respectifs. L'organisation des élections pourrait être un prétexte pour un dialogue et un compromis, mais les discussions semblent interminables, laissant ainsi la place à d'autres acteurs susceptibles de se retirer du jeu.


© REUTERS / Zohra Bensemra
© REUTERS / Zohra Bensemra
Ainsi, après s'être rendu inévitable dans le conflit syrien et dans la crise en République centrafricaine, la Russie pourrait continuer sa manœuvre d'influence lors de son déploiement en Libye. Le maréchal Haftar a été reçu à Moscou. L'Italie est satisfaite du soutien de la Russie à l'organisation de la conférence sur la Libye à Palerme en novembre 2018.

Le fait que la Russie tente de tirer parti de la situation est bien et juste. La Russie a des intérêts stratégiques à investir en Libye. Mais ce qui semble être un problème pour beaucoup d'analystes, c'est la méthode qui semble être utilisée pour atteindre son objectif, surtout si le Kremlin ne coordonne pas ses partenariats avec d'autres pays occidentaux. La Russie pourrait être tentée de suivre sa propre voie.

Si nous examinons les résultats dans certains pays dans lesquels la Russie a récemment déployé son influence, il apparaît que les crises continuent de s’enliser, voire de se dégrader.

En Afrique centrale, Moscou traite avec le gouvernement et les rebelles, cherchant son propre avantage dans chaque situation, au risque de cloisonner le pays.

En Syrie, le Kremlin soutient ouvertement le régime en place, mais il reverra probablement son option politique lorsque la lutte contre les rebelles prendra fin. Le maintien du président syrien à son poste sera probablement un casus belli pour les opposants internes et pour la communauté internationale. Cela ouvrira de nouveau une ère d’incertitude compte tenu de l’unité du pays.

Enfin, en ce qui concerne la Libye, l’objectif probable étant de s’emparer de certaines ressources naturelles, le rouleau compresseur russe n’encombrera pas les doutes occidentaux et s’imposera rapidement et inopinément à d’autres acteurs, même s’il faudra soutenir massivement les principaux groupes armés contrôler les zones clés.

Cette situation, loin d’apaiser les tensions, pourrait renforcer l’antagonisme entre Tripolitaine, Cyrenaic et Fezzan qui voudront profiter de ce nouvel acteur pour assurer leur survie face aux autres protagonistes. Ainsi, cette méthode pourrait accélérer la désintégration de la Libye et aboutir, une fois encore, à une partition consolidée du pays qui se déroulerait en trois régions indépendantes, tenues par des groupes ou des tribus lourdement armés et en lutte permanente dans les régions frontalières de leurs territoires respectifs. centres d'intérêt.

Il semble que Moscou, guidée par des intérêts stratégiques majeurs, démontre que, en plus de redevenir un acteur clé dans le jeu mondial géopolitique et géostratégique, elle a les moyens d'imposer sa volonté dans les zones de conflit, contre le volonté des nations libyennes et autres.

Cela risque fort de détériorer davantage la crise actuelle et, pire encore, de l’aggraver.



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