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Nigeria: Abubakar Shekau a promis de ne pas «épargner» l’usurpateur, et même de l’«égorger» s'il est attrappé


Alwihda Info | Par Paris Match - 8 Novembre 2014


Dans un précédent article de la chaîne américaine, le spécialiste Darren Kew rapportait que plusieurs journalistes nigérians se demandaient si l’homme qui se présente comme le négociateur de Boko Haram, un certain Danladi Ahmadu, est vraiment un représentant du groupe. Et Abubakar Shekau a semblé confirmer la rumeur, puisqu’il a promis de ne pas «épargner» l’usurpateur, et même de l’«égorger» si lui ou ses petits acolytes «l’attrape(nt)».


Trois semaines après l’annonce de la libération imminente des lycéennes nigérianes enlevées il y a plus de six mois par Boko Haram, les jeunes filles sont toujours entre les griffes des islamistes. Le gouvernement nigérian, qui est bien silencieux depuis, aurait pu se faire duper par un usurpateur qui se serait fait passer pour le négociateur du groupe terroriste.

Le 17 octobre, le Nigeria a annoncé un accord concernant la libération des quelque 200 lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram le 14 avril dans leur pensionnat de Chibok, dans l'état de Borno (Nord-Est). Si les détails de l’accord n’avaient pas été dévoilés, le gouvernement nigérian affirmait qu’il prévoyait un cessez-le-feu. Hassan Tukur, principal secrétaire du président Goodluck Jonathan, cité par CNN, avait indiqué qu’il avait été conclu à l’issue de plusieurs mois de négociations ; et que les détails devaient être réglés la semaine suivante lors d’une rencontre au Tchad. François Hollande avait même confirmé, le jour même, avoir reçu des «informations» sur la libération «dans les heures ou dans les jours qui suivent».

Mais le cessez-le-feu est mort-né. A peine avait-il été annoncé que des témoignages faisaient état d'attaques meurtrières du groupe islamiste dans le nord-est du pays. Les enlèvements se sont poursuivis dans les jours qui ont suivi. Une soixantaine de jeunes filles a été kidnappée par la secte moins d’une semaine après le prétendu accord. Puis le 1er novembre, le chef de la secte, Abubakar Shekau, est apparu dans une nouvelle vidéo, affirmant, avec son petit rire habituel, que les jeunes filles avaient été converties à l’islam, et mariées. «Elles sont à leurs domiciles conjugaux», déclarait-il. Il avait dans le même temps semblé rejeter tout pourparlers avec Abuja. «Qui dit que nous dialoguons ou que nous discutons ?», lançait-il. «Tout ce que nous faisons, c'est de massacrer des gens avec des machettes ou des armes à feu. Ce que nous voulons, c'est la guerre.»

Le gouvernement nigérian s’est-il fait duper ?

Pourtant, des indications semblaient indiquer que des négociations avaient bel et bien eu lieu. Isha Sesay, l’envoyée spéciale de CNN au Nigeria, qui a couvert cette affaire, et s’est rendue sur place à l’annonce de la soi-disant libération imminente des otages a ainsi confirmé : «D’après les gens à qui j’ai parlé sur le terrain, il semblait que des efforts étaient en cours pour libérer les filles». Selon elle, le gouvernement nigérien pourrait avoir négocié avec la mauvaise personne. Dans un précédent article de la chaîne américaine, le spécialiste Darren Kew rapportait que plusieurs journalistes nigérians se demandaient si l’homme qui se présente comme le négociateur de Boko Haram, un certain Danladi Ahmadu, est vraiment un représentant du groupe. Et Abubakar Shekau a semblé confirmer la rumeur, puisqu’il a promis de ne pas «épargner» l’usurpateur, et même de l’«égorger» si lui ou ses petits acolytes «l’attrape(nt)».

Rappelons que l'armée nigériane a annoncé à plusieurs reprises avoir tué Abubakar Shekau. D’après les derniers décomptes officiels, elles seraient encore 219 à être entre les griffes de leurs ravisseurs -certaines étant parvenues à s’enfuir.



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