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LITTERATURE

Professeur René Joly Assako Assako : dans l’orage de ses silences


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 17 Juin 2025


« De l’orage dans mes silences. Bulletin quotidien des idées et débats qui éveillent mon esprit », paru aux Éditions L’Harmattan, est le 18ème livre que le sémillant Professeur René Joly Assako Assako vient de mettre sur le marché. Voici la présentation que l’auteur en fait dans ce qu’il qualifie de « prologue ».


Professeur René Joly Assako Assako :  dans l’orage de ses silences
« Le monde, dans le vécu que j’en ai, à ce jour, m’a déjà gratifié d’une multitude de casquettes. Sûrement qu’elle m’en chargera encore davantage, d’ici que, par la mort de mon corps physique, je ne quitte la forme de vie qui est la mienne, en ce moment où je tape sur mon clavier.
Tout en sachant gré à la Providence, de laquelle je tiens tout cela en première ligne, je voudrais user du peu de liberté qui m’est concédée pour souhaiter que l’épitaphe d’écrivain, dont je force la place parmi toutes celles qui orneront ma mémoire, porte l’inscription ci-après : « Ci-gît René Joly Assako Assako, l’écrivain porteur de l’insolence, de l’audace et du désordre littéraires. Il écrivait sans égard ni pour la poésie, ni pour la prose, ni pour le lectorat, ni pour lui-même ; il exprimait ses idées, sans se préoccuper de convaincre ni d’être apprécié. Sous cette terre, repose, peut-être, le corps de celui qui écrivait pour crier son ignorance ».

Je me suis résolu à consigner, jour après jour, toutes les idées qui se bousculent dans mon cerveau, suivant un débit réglé, comme un compte-gouttes, à chaque saut du lit, c’est-à-dire à chaque réveil. En réalité, toutes les situations de la vie et tous les instants de la journée et de la nuit, pendant lesquels je suis en éveil, discutent l’exclusivité de ma pensée au saut du lit. En clair, je pense en continu. Tout ce que mes sens perçoivent est un motif et un prétexte de pensée.

Dieu a gratifié l’homme de deux grands livres, à savoir la nature physique et la société. Il l’a ensuite doté de stimulus en les comportements et attitudes des hommes et des institutions que ceux-ci constituent. Ainsi, les plantes, les rivières, le relief, le climat, les animaux, les étapes de la journée ou de la nuit, les médias, les simples passants, les conversations les plus banales, etc. constituent autant de pages qui s’offrent à la lecture de celui qui est avide de connaissances. Ils inspirent, ils enseignent, ils orientent, ils vivifient, ils lénifient, ils déifient, ils lubrifient, etc.

Je me suis assigné la mission de prendre toutes les idées qui me viennent, quels que soient le moment ou l’endroit où j’en suis fécondé. Et, sans ménagement, je consigne ces idées dans la forme où elles sortent de mon esprit ou le frappent. Mais, pour ne pas perdre le lecteur dans le labyrinthe de mon esprit constamment en chaleur, voire tourmenté, j’ai organisé cette œuvre en trois livres, ainsi qu’il suit.

Le Livre 1er intitulé : « Graines du temps qu’il fait et qu’il fera » est un recueil de pensées et assertions que j’exprime telles qu’elles me sont venues, dans le but de susciter le débat. Le Livre 2e intitulé : « Combat réflexif » se subdivise en rounds, c’est-à-dire en pensées où je me suis essayé en auto-dialectique, mettant en confrontation les arguments et analyses qui me semblent mieux structurer le débat.
Le Livre 3e intitulé « Reflets de mon âme », est un recueil de poèmes bâti autour des sujets que je trouve existentiels. Il est la preuve que mon esprit, prenant le grand large, s’amuse à suivre les lignes imaginaires et insondables qui conduisent à la Providence. Ce faisant, il ambitionne, par exemples, de voir le vent, de tisser des colonnes de feu, de se servir de la liberté pour entraver l’inhumanité, etc. C’est le stade sommital de la liberté de penser et d’écrire, qui s’incommode des règles établies pour ce genre littéraire. Être compris est, ici plus qu’ailleurs, ma plus grande préoccupation.

Le Professeur Jacques FAME NDONGO, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Membre de l’Académie des Sciences du Cameroun, qui a préfacé cette belle œuvre, qualifie son auteur de « prolifique, dense, transdisciplinaire et iconoclaste ». Pour suivant, il trouve ses titres « éclectiques », à l’instar de : Moussica la petite esclave ; L’Assakoïsme. Une (autre) façon d’être Négro-africain, de voir la vie et de penser le monde ; Maman, qui allume le soleil ? Rhomboscopie existentielle. La vie et l’après-vie par la théorie des losanges ; Géographie transcendante. Outils conceptuels et méthodologiques pour géographier autrement en Afrique.

« Géographe de métier déjà et toujours bien enraciné à la science de la terre (au triple sens astral, environnemental et sociétal), René Joly Assako Assako est incontestablement un homme de culture, un ami des arts et des lettres qui ambitionne, dans le livre qu’on va lire, de performer pour insuffler des inflexions paradigmatiques significatives et intéressantes. L’épitaphe qu’il confectionne dans le prologue confirme à suffire cette touche d’audace, voire d’effronterie littéraire que je n’avais fait qu’entrapercevoir dans ses autres œuvres.
Cette inscription évoque « l’écrivain porteur de l’insolence, de l’audace et du désordre littéraires », qui écrit « sans égard ni pour la poésie, ni pour la prose, ni pour le lectorat, ni pour lui-même ». Il en est ainsi parce que l’auteur de La Métropole face à son arrière-pays (2011) veut exprimer « ses idées, sans se préoccuper de convaincre ni d’être apprécié », la raison étant qu’il cisèle aisément « pour crier son ignorance ». Il faut être suffisamment outillé pour mener un tel combat et de cette manière-là.  À l’épreuve des faits et des idées, on s’aperçoit nettement que le géographe littéraire s’en tire à bon compte.

» Revenant à l’ouvrage, voici ce qu’il en dit : « De l’orage dans mes silences, un incipit évocateur qui tonne et donne deux postures majeures sur l’auteur et son œuvre. Unir l’orage aux silences n’est pas un pléonasme mais un oxymore qui suggère la vision du monde de l’auteur. Pour lui, tout calme est apparent et couve des explosions qui peuvent surgir en tout temps, dépendamment des facteurs déclencheurs.
De même et a contrario, il pense qu’il y a des douceurs dans des turbulences très violentes, qu’il faut savoir identifier et capitaliser. Sur un tout autre plan, le sous-titre « Bulletin quotidien des idées et débats qui éveillent mon esprit » rend compte du constant éveil de l’esprit de l’auteur. Sorte d’attitude caractéristique d’une intelligence de situations qui sait, en toutes choses, retenir ce qui valorise l’homme et la société. Le littéraire audacieux, insolent et désordonné que l’auteur dit vouloir être, apparaît clairement dans les trois parties du livre, chacune étant étiquetée comme un livre à part entière. On comprend pourquoi elles sont intitulées Livre 1er, Livre 2e et Livre 3e.

Le Livre 1er est un assortiment de pensées plus ou moins argumentées, que l’auteur qualifie de « graines » en situation de semence mise en terre et dont la germination représente l’espoir qu’il a en leur floraison, en vue d’une abondante récolte destinée à nourrir une société avide des valeurs humanistes. Mais à bien y voir, ces graines font aussi office de munitions pour des combats plus rudes, voire agonistiques, que l’auteur mène, dans son intention de tracer sa voie et de faire entendre sa voix dans le concert des idées qui gouvernent l’évolution du monde. C’est, en effet, l’objet du Livre 2e, où il déploie toute sa ressource discursive, au bénéfice du constant sien souci de soutenir sa vision humaniste de la vie.

Dans ce volume, il passe en revue quelques-uns des grands sujets qui passionnent la société en général et les intellectuels en particulier. On voit sa rutilante plume aux prises avec des adversaires invisibles, dans une arène quasi surréaliste, pour donner et défendre ses positions sur des thématiques aussi complexes et variées que le destin, la justice, la succession et l’héritage, les religions, le temps, le bien et le mal, la politique, la bijection vie-mort, l’épistémologie et les innovations heuristiques, etc. Une mention spéciale est à faire au sujet de Dieu, lequel apparait, au fil de ses écrits, comme la ritournelle, le leitmotiv et le point d’atterrissage et de décollage de toute sa pensée.
Dans la conclusion, dernière extase du live, l’auteur qualifie chaque débat de round. Elle nécessite une évasion de l’âme, vers les cimes de la flânerie et de la folie. Une âme chercheuse et de chercheur peut-elle se reposer ? Le répit d’un combat d’idée n’est-il pas le point de départ d’une nouvelle conquête ? C’est ce que démontre le Livre 3e, sorte de recueil de poèmes philosophiques où le chantre scande le mal le respect, l’ignorance, la lumière, le suicide, le temps en un chapelet dont seule l’imagination définit la limite, c’est-à-dire l’horizon, l’infinité. Ici encore et fidèle à sa ligne littéraire, on trouve une poésie désinvolte et audacieuse, qui priorise l’expression des idées.

In fine, De l’orage dans mes silences. Bulletin quotidien des idées qui éveillent mon esprit se referme non sans bousculer les schèmes sapientiaux, littéraires, stylistiques et éditoriaux consacrés. Le livre pousse son iconoclastie jusqu’à la cassure des cloisons disciplinaires. On se serait attendu à ce que son auteur emprunte des voies détournées, le pas hasardeux, pour approcher la philosophie et la littérature, depuis la lointaine périphérie de ces champs disciplinaires. Que non, le géographe saute le pas avec courage, offrant à la fin un spectacle émouvant bien au-delà du crédentialisme dominant.

Aux esprits chagrins qui substitueront la critique philo-littéraire par du whataboutisme, il leur est recommandé, au préalable d’interroger le texte stricto sensu. Mais cette posture ne leur ôte pas la liberté de s’intéresser à l’auteur. Elle postule que le texte charrie mieux sa vision qu’il a de la vie, du monde et de sa société. La performance esthétique du livre est réelle, sa logique et son potentiel aussi lorsqu’on prend en compte la langue et le style, amples et purs, qui laissent exsuder la force de l’émoi. La pédagogie n’est pas en reste. Le contenant, le contenu et les problématiques abordées captivent. L’ouvrage est un partage qui, au-delà de ce cadre référentiel, moins encore la langue, saisit l’attention du lecteur par ses thèmes et leur versant instructif. Un orage qui meuble et fait bouillonner les silences du géographe écrivain, jour après jour, façonnant le terreau fertilisant générateur d’une nouvelle humanité. Un livre vivant et stimulant qui fascine quiconque le lit, par la clarté de sa couverture, illuminée la belle clarté jaune d’une orange juteuse. Lumière qui irradie les belles et admirables pages intérieures. Un livre magnifique et parfaitement adapté pour la postérité. Un ouvrage d’une grande valeur éducative qui, dans un excellent maillage entre géographie et création littéraire, contribue à l’acquisition des compétences linguistiques complexes en vocabulaire, lecture, grammaire, conjugaison et à une meilleure maîtrise des structures syntaxiques.

Voici un livre nourri à la source d’une forte expérience et qui laisse transparaitre le caractère d’un géographe animé d’une inlassable volonté d’écrire et d’imaginer. Derrière l’érudition, se glisse un fervent hymne à la belle langue. Une parturition soutenue qui restera sans doute une référence bénéfique à toute la communauté scientifique. On complimente l’auteur pour son ingéniosité qui fait honneur aux enseignants-chercheurs, amis des arts. Pour moi, il manquait ce livre adéquat dans la riche production de René Joly Assako Assako, il fallait cette réflexion unique et pleine, il fallait cette prise de conscience, c’est bien l'intention du géographe qui promeut l’art littéraire. »



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