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ANALYSE

Quelle est la capitalisation des multiples voyages de Touadera à l’étranger ?


Alwihda Info | Par Fatima K. Lamine - 24 Mai 2016



Fatima K. Lamine | LA NOUVELLE CENTRAFRIQUE

NEW YORK (LNC) – C’EST UN DIPLOMATE AFRICAIN DANS LES COULOIRS DE L’ONU QUI NOUS POSAIT LA QUESTION : “POURQUOI VOTRE NOUVEAU PRÉSIDENT REFAIT-IL LES ERREURS QUE SAMBA-PANZA, EN PRÉFÉRANT VOYAGER À L’EXTÉRIEUR, PLUTÔT QUE DE LE FAIRE À L’INTÉRIEUR DU PAYS ? CELA NOUS PARAISSAIT ÊTRE UNE ÉVIDENCE POURTANT, ÉTANT DONNÉ LES URGENCES SÉCURITAIRES NON ?.”

Effectivement, à peine n’était-il pas encore déclaré officiellement président de la république que Faustin Touadera initiait déjà toute une série de déplacements hors de la Centrafrique, ce qui à l’évidence, en surprenait plus d’un, notamment aux Etats Unis, et même au plus haut sommet de l’Etat américain, notamment à la Maison Blanche.

Pour un conseiller du Département d’Etat américain, “ces voyages multiples n’ont aucun sens. Mr Touadera hérite d’un pays très malade, et au lieu de se pencher à son chevet, il préfère aller se promener à l’extérieur. C’est une méconnaissance de ses priorités.”

Le seul déplacement de Faustin Touadera depuis son investiture, aura été de faire un tour plus que rapide au camp des déplacés de M’Poko, autrement, comme sa précédente Catherine Samba-Panza, manifestement, les provinces centrafricaines, à près de 70% dans les mains de multiples groupes armés ne paraissent pas l’intéresser.

LE SYNDROME CSP

Le pas est assez vite franchi, au constat, de se dire que tout comme Samba-Panza, il a lui aussi peur de mettre les pieds en provinces, pourtant, en déshérence absolue, et en mal de soutien de la part des autorités, nouvelles ou pas.

D’AUTANT PLUS QUE LE BILAN POSITIF DE SES SEMPITERNELLES PROMENADES EN OCCIDENT EST NUL !

Si, du Congo Brazza, il avait reçu les consignes de Sassou N’Guesso d’installer Karim Meckassoua à la tête du nouveau parlement centrafricain, ce qu’il fit. De France, François Hollande le président français de refuser sa supplique de maintien des Sangaris en RCA. En passant, pas un instant, et en France, et en RCA, il n’aura eu le courage d’évoquer les sujet des accusations de viols de mineurs dans le pays par ces mêmes Sangaris. Dossier mis au rencart.

Le président français s’est contenté de le renvoyer, concernant les aides financières de la France, en plus clair les aumônes, à l’AFD, l’Agence Française de Développement. Pour le reste, ce ne furent que des promesses, et probablement sans lendemain.

Ailleurs, au Tchad par exemple, même après deux visites rapprochées à N’Djamena, Idriss Deby le président tchadien de rester sur une prudence de sioux. Il n’a rien promis à Touadera, que par ailleurs il n’aime pas. Deby a la mémoire tenace, il n’oublie pas que Touadera fut le PM de Bozizé.

PENDANT CE TEMPS LA…

Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Touadera refusant de mettre les pieds en province, alors la province se rappelle à lui.

La Centrafrique fonctionnant toujours comme sans Capitaine à bord, les factions rebelles dans le pays s’en donnent à cœur joie. Au mépris des nouvelles autorités. Par exemple, pour l’UPC, une des branches Séléka : “Touadera c’est qui ? Il est sans crédibilité, il a volé les élections.” Manière de dire qu’ils ne le suivront pas.

Son projet de DDRR est dans l’impasse, alors que celui de la MINUSCA fait de grands pas. Mais voilà, la MINUSCA elle, va au devant des rebelles en provinces, ce que Touadera ne fait pas, se contentant de rester à Bangui pour tenter de négocier, et cela ne fonctionne pas.

Du coup, et chose plus qu’inquiétante, toutes les factions Séléka, jusque là fâchées plus ou moins entre elles, retrouvent des ailes pour se recomposer. Et cela n’est pas une réunion pour boire du thé à la menthe.

Question sécuritaire, selon, Gervais Lakosso le coordonnateur de la société civile centrafricaine, peu ou prou, plus de 200 personnes auront été tuées en RCA par des bandes armées depuis la prise de pouvoir de Touadera. Et Lakosso de se moquer : “Avec Touadera, cela avance à la vitesse de l’escargot.”

Joseph Bendounga quant à lui, s’il veut bien accorder à Touadera la jouissance de ses “100 jours” en fait déjà un pré-bilan : “Ca commence mal !”

Jean-Serge Bokassa, le ministre de l’intérieur, démuni, contraint de n’être confiné qu’à faire de la ‘com’ dans les media. Le président ne le soutient pas dans ses requêtes de plus de moyens pour rétablir la sécurité, ne serait-ce qu’à Bangui.

Côté politique, Touadera risque assez vite de se retrouver pris dans la nasse du scandale Meckassoua, qu’il fait semblant de ne pas voir, alors que tous les observateurs, et preuves à l’appui, savent très bien qu’il est un des initiateurs de cette mascarade ayant mené le corrupteur Meckassoua à la tête de l’Assemblée Nationale.

CAR S’IL VOULAIT VRAIMENT LA VÉRITÉ, POURQUOI NE PAS FAIRE TÉMOIGNER CES DÉPUTÉS INDÉPENDANTS PRÊTS À TÉMOIGNER SOUS SERMENT DEVANT LA JUSTICE QUE KARIM MECKASSOUA AVAIT CORROMPU LA MAJORITÉ DES DÉPUTÉS ?

Autre souci à venir. En récompensant ses affidés de la dernière heure, les Wiliboro Sako, les Gouandjika, les Moussa-Kembe, les Koba et autres Konzi-Mongo de strapontins, dans un gouvernement bis – en passant totalement illégal et anti-constitutionnel- il humilie par ailleurs celui qui aura été son soutien le plus ardent, Martin Ziguélé.

SANS L’APPUI DE MARTIN ZIGUELE ET DE SON MLPC, PLUS SA COALITION AFDT, TOUADERA N’AVAIT AUCUNE CHANCE D’ETRE ELU, MEME EN TRICHANT COMME IL LE FIT

En vérité, formé politiquement par François Bozizé – en en passant étant toujours membre de son KNK– Faustin Touadera fait de sa gouvernance l’égale de son mentor, à savoir ériger la mendicité en méthode de gouvernement. Ce qui explique toutes ses agitations débridées hors du pays. En attendant, les centrafricains sont en attente de SES PROJETS A LUI POUR CHANGER LA RCA. MAIS MANIFESTEMENT, IL AVANCE A JUGE !

Mai 2016 LAMINE MEDIA



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