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POINT DE VUE

RCA : Le premier défi Post-Djotodia est d'ordre règlementaire


- 29 Janvier 2014



Par Jean Lambert NGHOLA.

RCA : Le premier défi Post-Djotodia est d'ordre règlementaire
En accédant au pouvoir de l’Etat par coup d’Etat le 24 mars 2013 Michel Djotodia et sa suite officielle et officieuse n’avaient pas sous la main une ligne de conduite préalablement établi. L’amateurisme, l’incompétence, la gabegie s’est incrustée avec fracas dans le circuit étatique bouleversant tous les us et coutume du fonctionnement de l’administration. Le pouvoir de la puissance décrétale du chef de l’Etat n’est qu’une aubaine lui permettant de signer pèle mêle des décrets et autres textes règlementaires sans respect du principe de parallélisme de forme. Dans l’intervalle de peu de temps de règne allant du 24 mars 2013 au 10 janvier 2014, Djotodia a signé quasiment et de manière officielle des décrets oscillant (800 à 1000). Un décret signé a été aussitôt remis en cause au lendemain. Le pouvoir de contreseing consenti au premier ministre pour surveiller l’évolution de la courbe dans des conditions requises n’est qu’un décor puisque ce dernier soit par négligence, par incompétence, soit par la peur n’a pas su opposer son véto à la plupart de ces actes règlementaires. S’il le fait parfois, c’est exclusivement dans le cas où la communauté internationale dénonce la flagrance du texte, soit si l’intérêt du premier ministre lui-même se trouve lésé. L’Etat fonctionnait subrepticement par capillarité au sein d’un réseau clientéliste, par-dessous de tables et pots de vin derrière une façade légale d’accord de Libreville octroyant un certain adoubement à Nicolas Tiangaye. Accord de Libreville d’une part vicié au fonds puisqu’il n’est pas l’émanation de la volonté du peuple donc ipso facto dénué de toute légitimité et donc une sorte de loi scélérate et un complot ourdi contre le peuple centrafricain. Nous le disons parce que si les instances chargées pour veiller au grain sur son applicabilité en fassent davantage, que nous n’en serions pas là aujourd’hui. La CEEAC gérée en caste à juste opéré le choix qui lui consistait le mieux. Un dangereux précédent pour l’histoire de l’Afrique en générale et de la sous région de l’Afrique Centrale en particulier. D’autre part, nous avions un régime présidentiel puissant de par la force de ses biceps et non par l’intelligence et le charisme d’un homme d’Etat capable de relever le défi. De la même manière qu’il est parvenu au pouvoir, Djotodia utilise la violence, la répression sauvage pour faire taire toute velléités irrédentiste et d’étouffer toute contestation d’où quelle vienne. Il a en dessous de bras, une cohorte d’hommes qu’il ne maitrise ni l’effectif exacte, ni les dérives. Des hommes qui se paient sur la bête. Une grande partie qui arbore avec emphase des grades imaginaires émargent sur le budget de l’Etat. Certains fonctionnaires retraités sont rappelé pour reprendre service. Des nominations tout azimut des nationaux et même des étrangers ne font que gonfler la masse salariale.
 
Depuis le 24 mars 2013 jusqu’à l’éjection de Djotodia le 10 Janvier 2014 l’anarchie s’est également installé dans le mécanisme de fonctionnement du service chargé de la délivrance des passeports, les identités nationales et l’administration judiciaire pour ce qui est de l’octroi de certificats de nationalités et autres. Aujourd’hui on pourrait trouver un dernier élément séléka nanti de passeport diplomatique. Ce qui est inadmissible. Les carnets vierges ont été même vendus à 1000FCFA l’unité. Il faut qu’une disposition réglementaire soit prise avec saisine des autres instances internationales pour déclarer nul et de nul effet, la validité des documents sus cités. La sécurité se gagnera aussi à ce prix.
 
C’est dans cette ligne de mire que la transition doit s’atteler sans attendre à donner un coup de balai dans le réaménagement des nominations qui se sont faites de manière anarchique et disproportionné sans respect des normes juridiques y afférentes. Il faut élaguer le fichier de la fonction publique et des forces de défense et de sécurité pour ne retenir que ceux qui ont droit au chapitre. Ce qui permettrait à l’Etat de limiter ses dépenses et de faire des économies. Ces mêmes fonctionnaires et bras cassés sélékistes infestent également les représentations diplomatiques et consulaires. Au bas mot, les décrets signés sous Djotodia doivent à priori être abrogés avant d’y être soumis à un examen au cas par cas. Sinon, la transition démarre avec des épines aux pieds.
 
Les instances dirigeantes de la transition, derrière l’inanité de leur discours moralisateur doivent plutôt faire abstraction des nominations basées sur le clientélisme, le tribalisme, le copinage comme ce qui est constaté d’ailleurs dans le choix des membres du gouvernement tel un arrosage au tourniquet.
 
Jean Lambert NGHOLA.



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