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MEDIAS

Régulation des médias au Tchad : la présidente de la HAMA appelle à une presse responsable et respectée


Alwihda Info | Par Alwihda - 1 Août 2025


N'Djamena — Sous l’impulsion de sa nouvelle direction, la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) a organisé une journée d’échanges et de dialogue avec les professionnels des médias tchadiens. Une initiative saluée pour sa volonté de relancer une relation apaisée, constructive et ambitieuse entre la régulation et les acteurs de la presse.


C’est le secrétaire général de la HAMA, Félicien Alladoum Radingaye, qui a ouvert la rencontre en soulignant la nécessité d’un dialogue franc afin de dissiper les incompréhensions récentes entre la HAMA et les médias. « C’est en dialoguant que nous avancerons ensemble », a-t-il affirmé.

Mais c’est surtout l’intervention de Mme Halimé Assadya Ali, présidente de la HAMA, qui a marqué les esprits. Dans une leçon inaugurale sur le thème « Régulation des médias : missions, attributions et vision de la HAMA », elle a exprimé sa volonté de bâtir un partenariat durable et exigeant entre l’institution et les médias.

« Ma vision est de créer un lien permanent avec la presse nationale pour accompagner son développement et la rendre plus crédible, professionnelle et en phase avec les évolutions technologiques », a-t-elle déclaré.

Professionnalisme et image : un cri du cœur

La présidente n’a pas mâché ses mots en évoquant les défis d’image et de posture auxquels la profession journalistique est confrontée au Tchad. Elle a interpellé directement les journalistes sur leur comportement dans les grands événements nationaux :
« Très souvent, des journalistes arrivent en sandales. Comment voulez-vous qu’on vous respecte ? Personne ne va vous respecter. »

Et d’ajouter :
« Je me vois en vous. Mais avec ce genre de présentation, est-ce qu’on est crédible ? On renvoie des journalistes pour faire entrer des Tiktokeurs. Cela doit nous faire réfléchir. »

Mme Halimé Assadya Ali a également dénoncé une confusion croissante entre journalistes professionnels, communicants, influenceurs et attachés de presse. Elle a cité pour exemple la gestion de l'octroi des badges aux médias lorsqu'elle était Directrice générale adjointe de la communication à la Présidence :
« Tout le monde se fait appeler journaliste aujourd’hui. Chaque personnalité a son propre communicant, qui devient automatiquement “journaliste”. Je refuse cela. Celui qui n’est pas un média, on ne lui donne pas de badge. »

Un appel à la structuration et à la rigueur

La journée a également été ponctuée de quatre exposés sur la régulation des médias, avant une série de discussions ouvertes sur les relations entre la HAMA et les médias nationaux. Ce dialogue vise à faire un diagnostic réaliste de la profession et à construire des bases solides pour un journalisme plus rigoureux et respecté.

La présidente de la HAMA a enfin insisté sur la nécessité de professionnaliser davantage le secteur et d’inculquer une culture de l’éthique et de la posture :
« Le respect de la presse commence par elle-même. Si nous voulons défendre la liberté de la presse, nous devons aussi incarner la crédibilité et la discipline. »



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)