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AFRIQUE

Situation des réfugiés au Sahel : répondre de toute urgence à ce nouveau défi de développement


- 30 Novembre 2017



Le camp de réfugiés de Mbera, en Mauritanie, dans la région du Sahel (archives). Photo PAM/Justin Smith
Le camp de réfugiés de Mbera, en Mauritanie, dans la région du Sahel (archives). Photo PAM/Justin Smith
N’DJAMENA, le 29 NOVEMBRE 2017 – Les déplacements forcés représentent un défi de développement sans précédent dans la région du Sahel, en particulier autour du bassin du lac Tchad. Un nouveau rapport de la Banque mondiale sonne l’alarme sur cette situation dramatique résultant notamment de la crise au nord du Mali, du conflit lié à Boko Haram au Nigéria et de la propagation d’un extrémisme violent qui ont profondément déstabilisé la région et détérioré la situation sécuritaire.
 
Intitulée « Réfugiés : le visage humain d’une crise régionale », cette quatrième édition du Bilan économique, publication semestrielle de la Banque mondiale portant sur des questions de développement clés au Tchad, en Guinée, au Mali et au Niger, étudie l’impact de l’accueil des réfugiés et formule des recommandations pour y faire face.
 
Avec environ 391 000 réfugiés, dont 310 000 Soudanais, 73 000 Centrafricains et 9 000 Nigérians, le Tchad est le cinquième pays qui accueille le plus de réfugiés au monde par rapport à la taille de sa population (14,4 millions d’habitants en 2016). Quant au Niger, il accueille 166 093 réfugiés, 121 391 personnes déplacées à l’intérieur du territoire (PDI) et 136 069 rapatriés. Au mois de juin 2017, l’on dénombrait près de 62 000 Maliens réfugiés au Niger, dont un peu plus de la moitié étaient des femmes et près des deux tiers avaient moins de 18 ans. À la fin du mois de juin 2017, l’insurrection de Boko Haram a aggravé la situation en contraignant 248 000 personnes à fuir vers la région de Diffa, dont notamment 105 000 réfugiés nigérians, 15 000 rapatriés nigériens et 128 000 PDI.
 
Cette instabilité, qui s’inscrit dans un contexte d’extrême pauvreté et de vulnérabilité, a eu de graves conséquences pour les pays concernés et les habitants de la région. « Les activités agropastorales, le négoce et l’approvisionnement en denrées alimentaires ont été interrompus, de nouvelles routes se sont ouvertes pour le trafic d’êtres humains, de drogue et d’armes, les États et les autorités traditionnelles ont été mis en difficulté par des groupes armés et des milliers de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins, en particulier les Maliens et les Nigérians au Tchad et au Niger », explique Jose Lopez Calix, responsable des programmes de la Banque mondiale dans ces pays et rédacteur en chef des édition du Bilan économique. Selon lui, « les déplacements forcés affectent les perspectives de développement au sein des communautés, majoritairement pauvres, qui les accueillent. En outre, parce qu’ils se recoupent, les déplacements et le profil des migrations du Sahel vers l’Europe créent un scénario complexe de flux migratoires mêlés. »
 
Pour Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée, « répondre à cette crise des réfugiés requiert une approche holistique, notamment en améliorant la qualité de vie des communautés hôtes, en s’attaquant aux vulnérabilités spécifiques auxquelles sont confrontés les réfugiés et en aidant les institutions à mieux se préparer aux potentiels nouveaux afflux de réfugiés. C’est l’approche proposée par le nouveau guichet de l’Association internationale de développement (IDA18). »
 
La série Bilan économique présente les conclusions de travaux en cours pour encourager l’échange d’idées sur les grandes questions de développement clés au Tchad, en Guinée, au Mali et au Niger pour mieux orienter les politiques macroéconomiques et budgétaires en faveur de la lutte contre la pauvreté. Elle aborde en particulier les principaux enjeux du Sahel. En bref, cette nouvelle série de rapports est un moyen innovant pour la Banque mondiale de proposer certaines réformes prioritaires qui ne sont pas encore engagées ni même débattues dans ces pays.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)