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INTERNATIONAL

Soudan et CPI : les États-Unis réclament justice pour le Darfour et dénoncent les « dérives » de la CPI


- 11 Juillet 2025


Lors d’un briefing du Conseil de sécurité des Nations-Unies consacré à la situation au Soudan et aux enquêtes en cours de la Cour pénale internationale (CPI), l’ambassadrice américaine par intérim auprès de l’ONU, Dorothy Shea, a livré une déclaration ferme appelant à la fin des violences au Soudan tout en critiquant vivement certaines décisions récentes de la CPI.


Selon la diplomate américaine, le conflit en cours au Soudan représente aujourd’hui la plus grave crise humanitaire dans le monde. Elle a exhorté les parties belligérantes à cesser immédiatement les hostilités, à permettre un accès humanitaire sans entrave et à protéger les civils.

L’ambassadrice a aussi pointé du doigt les soutiens extérieurs aux groupes armés, qu’elle accuse de prolonger inutilement le conflit. Dorothy Shea a condamné avec force les exactions du groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF), qu’elle accuse de génocide, de meurtres ciblés sur des bases ethniques, de violences sexuelles systématiques, et d’attaques contre des civils fuyant les combats.

Elle a rappelé que plusieurs des responsables actuels du conflit ont été impliqués dans les crimes perpétrés au Darfour en 2003 et 2004, et que les mêmes groupes ethniques non-arabes en sont à nouveau les victimes. Mais c’est surtout la gestion de la CPI qui a suscité la colère de Washington.

L’ambassadrice a dénoncé ce qu’elle qualifie de « dérive politisée » de la Cour, notamment son attention disproportionnée portée sur Israël, alors même que des atrocités se poursuivent au Soudan. Elle a condamné fermement la demande de la CPI visant à émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, dans le cadre du conflit opposant Israël au Hamas à Gaza.

Selon elle, une telle décision établit une « inacceptable équivalence morale » entre des dirigeants démocratiquement élus et une organisation terroriste, tout en remettant en cause le principe de souveraineté nationale, Israël n’ayant jamais ratifié le Statut de Rome.

L’ambassadrice a averti que les États-Unis s’opposeront fermement à toute action de la CPI visant les États-Unis, Israël ou tout autre allié n’ayant pas reconnu la juridiction de la Cour. Elle a également dénoncé l’adhésion de la Palestine au Statut de Rome, qu’elle considère comme contraire aux critères de souveraineté.

Enfin, Dorothy Shea a réaffirmé l’engagement de son pays à utiliser tous les outils nécessaires pour défendre sa souveraineté et celle de ses alliés face aux actions jugées « illégitimes » de la CPI. « Ces dérives sapent l’État de droit, discréditent la Cour pénale internationale et fragilisent les institutions de justice internationale », a-t-elle conclu.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)