Tchad : 64 chefs de village convoqués suite à des accusations d'armement

La mission de démilitarisation de la ville de Bébédjia a accusé les chefs du canton de Beboni de détenir chacun 20 armes à feu. Lors de la rencontre entre les militaires et les 64 chefs de village, en présence du chef de canton de Beboni, ces derniers ont été confrontés à des interrogations persistantes concernant la détention d'armes dans leur canton. Le chef de canton de Beboni, Samingar Kessely, a maintenu sa position en affirmant qu'il n'y avait pas d'armes dans son canton et qu'il ne pouvait pas prendre la responsabilité de cette affaire.

Au cours de la rencontre, un prêtre curé de la paroisse Notre Dame de l'Assomption de Bébédjia, venu assister à la réunion des chefs de village du canton de Beboni, a été arrêté, passé à tabac et enfermé dans le local de l'ancien groupe électrogène de la préfecture, transformé en cellule de détention. Son téléphone Android a été cassé par les militaires et jeté dans les toilettes.

En préparation de la célébration de la confirmation des fidèles dans le canton de Beboni, le curé de la paroisse Notre Dame de l'Assomption de Bébédjia, en route vers l'événement, a croisé les chefs de village qui font partie de sa communauté. Il a alors fait demi-tour pour assister à la réunion avec ses fidèles. Par réflexe, il a tenté de prendre des photos, mais il a été intercepté par les militaires qui l'ont violemment agressé à coups de crosse et d'autres violences.

Le maire de la ville de Bébédjia, Maina Norbert Doumsengar, que nous avons interrogé, demande le départ de cette mission, car elle s'est trompée de chemin. Il affirme que ni la ville de Bébédjia ni le département de la Nya ne détiennent d'armes à feu.