
Dans son interview le 13 mai dernier sur MRTV, le ministre a partagé son "avis personnel", soulignant que l'AES offre un espace où les pays africains peuvent se rassembler "en dehors des idées venues d’ailleurs" et dont l'union devrait s'élargir à d'autres nations.
Vers une souveraineté totale
Selon le membre du gouvernement, cette position s'aligne avec la volonté du Président du Tchad, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, d'affirmer la pleine souveraineté du pays sur tous les plans. Après le retrait des troupes françaises, d'autres défis demeurent, notamment la question du franc CFA, la relance économique, les questions géostratégiques, et le contrôle des ressources nationales.
« Il a amorcé cette dynamique en rompant les accords de défense avec Paris. Il reste maintenant à agir sur d’autres aspects liés à notre souveraineté : le franc CFA, l’économie, la géostratégie ou encore la gestion de nos ressources par nos propres cadres », a souligné Gassim Chérif, appelant à des débats « sans complexe ».
Dans ses propos, le ministre Chérif a souligné que l'adhésion du Tchad à l'AES pourrait renforcer la sécurité régionale grâce à des opérations conjointes et à un échange de renseignements, permettant de mieux faire face à la menace de Boko Haram et de consolider les frontières. Selon lui, le Tchad ne dépendrait plus d'influences extérieures pour sa sécurité, ce qui marquerait une étape importante après le départ des militaires français. De plus, son expertise militaire et diplomatique ferait du Tchad une force de premier plan au sein de l'Alliance.
Cette déclaration du porte-parole du gouvernement du Tchad rejoint les propos du Président burkinabè, Ibrahim Traoré, qui voit en l’AES "un modèle d’union" pour l’Afrique. Selon lui, les peuples africains comprennent et soutiennent cette dynamique.
Si jamais le Tchad rejoint l’AES, le pays renforcera ainsi son influence dans la région et dans le monde, devenant une force de premier plan dans l'AES grâce à son expertise militaire et diplomatique.
M. Chérif a également mentionné le problème du franc CFA, qui est devenu un symbole de la dépendance économique des pays africains. La création d'une monnaie commune et autonome au sein de l'AES facilitera donc les échanges et attirera les investissements dans la région. Pour le Tchad, cela offre des perspectives positives pour accroître la fiabilité de son économie.
Il a également plaidé pour un élargissement de l’AES, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, à d’autres pays de la région, estimant que cette initiative régionale mérite d’être renforcée.
Cependant, le ministre a tenu à préciser que ses propos n’engagent que lui et ne reflètent pas une position officielle du gouvernement tchadien.