Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
POINT DE VUE

Tchad: 'Notre pire ennemi est notre incapacité à tirer les leçons du passé'


- 27 Septembre 2008


Les Tchadiens ne peuvent plus se permettre d’accorder de crédit à leurs dirigeants sans une garantie ou une certaine assurance. Celui qui est actuellement assis au fauteuil présidentiel nous a mortellement mordus. Nous nous méfions aujourd’hui d’autres individus qui cherchent précipitamment à s’asseoir au même fauteuil. La présidence est une fonction très sérieuse pour laisser n’importe qui l’exercer, même si des médiocres ou des personnes moins compétentes comme Deby y sont passées.


Tchad: 'Notre pire ennemi est notre incapacité à tirer les leçons du passé'

Par Le Gars De Mandoul

C’EST REMARQUABLEMENT PERTINENT !

Qu’avons-nous fait quand Idriss Deby tuait impunément tant de tchadiens et pillait tant de nos ressources financières? Qu’avons-nous fait quand Idriss Deby, à lui seul, décidait de notre destinée ? Encore une fois, qu’avons-nous fait il ya 18 ans pour éviter et prévenir les problèmes d’aujourd’hui? Nous avions été totalement naïfs en nous disant : laissons une chance à Deby car il est moins pire que Habré; en tout cas plus les goranes; c’est le changement; c’est la démocratie…

Aujourd’hui, 99% de tchadiens regrettent d’avoir fait confiance à Deby. Nous regrettons notre naïveté et surtout de n’avoir pas éprouvé les paroles, les promesses et les projets politiques d’Idriss Deby Itno. Nous étions excités comme des élèves dans une cour de récréation et Deby nous a tous roulés dans la farine.

Les raisons avancées par Joe Al Kongarena sur la nécessité d’un débat sur un successeur de Deby sont remarquablement pertinentes à mon humble avis. Il dit qu’il ya 18 ans, il s’agissait de nos problèmes actuels mais que nous avions commis des erreurs de naïveté et de mollesse envers Idriss Deby. Aujourd’hui, Deby nous a trompés sur toute la ligne et nous regrettons tous. Nous avons donc toutes les raisons pour être fermes et prudents avec le successeur potentiel de Deby Itno. Si encore aujourd’hui, nous ne posons pas de questions et ne sommes pas exigeants envers nos dirigeants potentiels, dans 10 ans, nous aurons les mêmes problèmes.. Voilà ce qui me parait remarquablement pertinent dans la mesure où nous voyons Deby aujourd’hui à l’œuvre.

Avons-nous vraiment tiré des leçons de nos erreurs passées? Nous devons plus accorder de faveurs au nom des logiques ethniques, de la partisanerie, de l’amitié ou autres prétextes. La présidence est une fonction très sérieuse pour laisser n’importe qui l’exercer, même si des médiocres ou des personnes moins compétentes comme Deby y sont passées.

Les Tchadiens ne peuvent plus se permettre d’accorder de crédit à leurs dirigeants sans une garantie ou une certaine assurance. Celui qui est actuellement assis au fauteuil présidentiel nous a mortellement mordus. Nous nous méfions aujourd’hui d’autres individus qui cherchent précipitamment à s’asseoir au même fauteuil.

Exprimer des doutes n’est pas la chose qui a empêché l’unité des politico-militaires. Avant que Nouri soit rebelle, j’avais déjà écrit et expliqué la nécessité de l’unité de toutes les factions pour faire face à Deby. Je n’étais pas seul. Des tchadiens avaient lancé cet appel avant et après moi. Personne n’a voulu écouter ces cris.

Je parlais de l’unité et de la résistance quand les politico-militaires s’appelaient encore eux-mêmes des rebelles. J’avais recommandé et insisté que nous parlions plutôt d’une résistance nationale dans la perspective de faire l’unité de toutes les forces afin de renverser le régime criminel de Deby. Les preuves, vous les trouverez dans plusieurs archives sur plusieurs sites internet tchadiens et autres. Hélas, ils ont retenu et adopté l’appellation de Résistance Nationale sans fournir vraiment les efforts pour réaliser l’unité nécessaire des forces pour vaincre Deby. Nous sommes déçus des échecs qui ont suivi le choix du cloisonnement plutôt que de l’unité.

J’ai milité par conviction et ce sont mes convictions qui ont inspiré mes nombreux écrits. Je raconte tout ça pour revenir au fait que ce n’est pas l’expression de doute de Joe Al Kongarena sur Nouri qui menace l’unité de la résistance nationale. Il ya jamais eu d’unité et donc rien ne peut menacer une chose qui n’existe pas. Que ceux qui manquent d’arguments se taisent. .

Notre pire ennemi est notre incapacité à tirer des leçons du passé pour mieux comprendre le présent afin de mieux nous organiser pour la victoire du bien sur le mal Deby. Notre pire ennemi c’est notre carence à identifier nos failles et à les reconnaitre.

En tant que résistant convaincu de la justesse de notre lutte, je remercie Joe Al Kongarena pour ses critiques. A nous de retenir les leçons pour nous améliorer sur le chemin de l’unité et mettre fin aux désordres. Car, si nous ne pouvons pas nous autocritiquer alors ce sont les autres qui vont nous critiquer dans des termes amers ou pas nécessairement éloquents.

Le Gars De Mandoul

[email protected]


Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)