
Selon le SET, cette arrestation fait suite à l'expression par l'enseignant d'une opinion critique sur les récents arrêtés d'intégration à la fonction publique, partagée sur les réseaux sociaux. Le syndicat qualifie cet acte d'« une grave atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit. » Il fustige une « dérive intolérable qui remet en question la liberté d’expression et la collaboration entre le syndicat et le gouvernement. »
Le SET exige une libération immédiate et appelle à la mobilisation
Le Syndicat des Enseignants du Tchad exprime son indignation face à cet acte qu'il juge arbitraire et exige la libération immédiate et sans condition de son militant. En tant que partenaire clé du gouvernement dans la gestion de l'éducation nationale, le SET estime « inconcevable qu’un enseignant puisse être arrêté sans respecter les procédures légales et les droits fondamentaux. »
Le syndicat appelle tous les enseignants de N'Djamena à la vigilance et à la mobilisation pour une action d'envergure. L'objectif est de défendre les droits de leurs collègues et de garantir un environnement éducatif exempt de pressions et de répressions injustifiées. Le SET conclut en rappelant : « Le Tchad est un pays de droit, et il est impératif que les principes démocratiques soient respectés pour assurer un climat de travail serein et productif pour les éducateurs et les élèves. »
Un contexte de répression des voix critiques
Cette arrestation s'inscrit dans un contexte où, ces derniers mois, des journalistes, des personnalités politiques et des acteurs de la société civile ont été victimes d'arrestations au Tchad. Ces interpellations, parfois menées sous forme d'enlèvements par les services de renseignement tchadiens, sont perçues comme une répression des voix discordantes au régime du Maréchal Mahamat Idriss Déby.
L'Association des Médias en Ligne du Tchad (AMET) a notamment signalé qu'au moins trois journalistes, dont Badour Oumar Ali, rédacteur en chef du journal Tchadinfos, ont subi des détentions arbitraires depuis août 2024. De son côté, l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) avait déjà dénoncé, à la mi-septembre, une multiplication des arrestations et des détentions hors procédures légales par ces mêmes services.