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Tchad : Vendeuses nocturnes à N’Djamena, entre courage et manque de respect


Alwihda Info | Par Khadidja Oumar Abdoulaye - 10 Octobre 2025


Chaque soir, à N’Djamena, des femmes s’installent au bord des routes pour vendre criquets, patates douces ou pommes de terre grillées. Derrière ces petits commerces de rue se cache une lutte quotidienne pour la dignité et la survie.


À la tombée de la nuit, les grandes artères de la capitale s’animent. Des femmes, souvent jeunes mères ou cheffes de famille, installent leurs braseros et leurs plateaux. Leurs cris pour attirer les clients, le parfum des patates grillées et le crépitement des criquets sur le feu font désormais partie du décor nocturne tchadien. Mais derrière cette ambiance vivante se cache une réalité bien plus rude.

« Nous sortons pour vendre, pas pour nous amuser. Mais certains hommes nous manquent de respect et tiennent des propos déplacés », témoigne une vendeuse de pommes de terre du quartier N’Djari.

Souvent installées à même le trottoir, ces femmes affrontent la poussière, la chaleur du feu et parfois les moqueries des passants. Leur activité, pourtant honnête, est trop souvent dévalorisée. Travaillant tard dans la nuit, elles s’exposent aux accidents de circulation et au harcèlement. Certaines racontent avoir subi des comportements inappropriés de clients ou des contrôles abusifs d’agents municipaux.

« Nous voulons juste vendre pour nourrir nos enfants. Mais parfois, on nous traite comme si on faisait quelque chose de mal », déplore une vendeuse d’avocats.
« Nous sommes des mères d’orphelins. Nous vendons au bord des routes pour payer la nourriture, les frais d’inscription et même le loyer de la maison », confie une autre, vendeuse de patates grillées.
« Nous voulons juste gagner notre vie par nos propres moyens. Mais certains hommes nous insultent, disant que les femmes qui vendent la nuit n’ont aucune valeur. Ça fait mal, car nous travaillons honnêtement », ajoute-t-elle, les yeux embués de larmes.

Leur présence contribue pourtant à la vie économique locale. Sans statut ni protection, beaucoup exercent dans l’insécurité, sans abri ni éclairage suffisant.

De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer le respect et la reconnaissance de ces travailleuses de l’ombre. « Ce sont des battantes. Grâce à elles, beaucoup de familles mangent le soir. Elles méritent soutien et protection », plaide une militante des droits des femmes à N’Djamena.

Les autorités locales sont appelées à mettre en place des espaces sécurisés et éclairés pour ces vendeuses, afin qu’elles puissent exercer leur métier dignement, sans crainte ni humiliation.

Chaque soir, dès la tombée de la nuit, une jeune femme installe son petit brasero au bord du goudron, dans un quartier populaire de N’Djamena. À un âge où d’autres rêvent d’avenir, elle vend criquets et patates grillées pour subvenir aux besoins de ses deux enfants.

Mais la peur ne la quitte jamais. Entre les clients ivres, les agents municipaux qui les chassent sans ménagement et les risques d’accidents, ses nuits sont souvent longues et angoissantes.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)