Parler des incendies qui ravagent, année après année, les marchés de N’Djamena, c’est toucher une plaie ouverte, une douleur collective devenue routine. À chaque nouveau sinistre, les mêmes images : des colonnes de fumée noire, des commerçants effondrés, des ruines encore fumantes.
Des marchés livrés au hasard, pas à la gestion publique
Dans la capitale tchadienne, aucun grand marché n’a été conçu selon des standards urbanistiques contemporains. La plupart ne sont que des amas de boutiques accrochées les unes aux autres, montées au fil des années dans un désordre qui, aujourd’hui, se paie au prix fort. Ces « marchés traditionnels », qu’on brandit souvent comme symbole d’authenticité, sont surtout des pièges inflammables.
Comment comprendre que, dans une capitale, les installations électriques ressemblent plus à un nid de serpents qu’à un réseau sécurisé ? Comment expliquer qu’on laisse des câbles électriques dénudés, traîner au sol, parfois sous la pluie, parfois sous les pieds des milliers de clients qui circulent ?
Une gestion communale réduite à la collecte des taxes
L’unique présence visible de la commune dans les marchés se résume trop souvent à ceci : des taxes quotidiennes, des impôts mensuels etdes redevances multiples. Mais lorsqu’il s’agit de la prévention des risques, la sécurité, le contrôle sanitaire, la réglementation des installations, on ne trouve personne.
Comment comprendre que des marchés générant des milliards de francs CFA de flux économiques par mois n’aient même pas : un système de surveillance, un plan de circulation, une équipe de contrôle électrique, et une brigade permanente de prévention incendie ? Le rôle d’une mairie ne se limite pas à encaisser ; il consiste à protéger, réglementer et organiser. Pourtant, ce rôle semble avoir disparu au profit d’une administration spectatrice.
Des responsabilités partagées, mais une gestion publique absente
Les commerçants, eux aussi, portent une part de responsabilité : occupation illégale d’espaces, extensions sauvages, stockage dangereux de marchandises, branchements clandestins… Mais dans toute ville structurée, un cadre réglementaire existe pour éviter que l’indiscipline ne devienne un risque collectif. À N’Djamena, ce cadre est presque inexistant. Et lorsque des règles apparaissent, elles ne sont ni expliquées, ni imposées, ni contrôlées. Résultat : chacun construit et raccorde à sa manière, créant un enchevêtrement explosif.
Il est temps de changer de logiciel
Les marchés de N’Djamena ne sont pas de simples lieux de commerce : ce sont des poumons économiques, là où des milliers de familles gagnent leur vie. Les laisser brûler chaque année revient à accepter une destruction progressive de l’économie informelle, qui représente pourtant la majorité de l’activité économique du pays.
Protéger les marchés, c’est protéger la population. Prévenir les incendies, c’est protéger la dignité. Organiser l’espace public, c’est protéger l’avenir. Un homme averti en vaut deux !
Des marchés livrés au hasard, pas à la gestion publique
Dans la capitale tchadienne, aucun grand marché n’a été conçu selon des standards urbanistiques contemporains. La plupart ne sont que des amas de boutiques accrochées les unes aux autres, montées au fil des années dans un désordre qui, aujourd’hui, se paie au prix fort. Ces « marchés traditionnels », qu’on brandit souvent comme symbole d’authenticité, sont surtout des pièges inflammables.
Comment comprendre que, dans une capitale, les installations électriques ressemblent plus à un nid de serpents qu’à un réseau sécurisé ? Comment expliquer qu’on laisse des câbles électriques dénudés, traîner au sol, parfois sous la pluie, parfois sous les pieds des milliers de clients qui circulent ?
Une gestion communale réduite à la collecte des taxes
L’unique présence visible de la commune dans les marchés se résume trop souvent à ceci : des taxes quotidiennes, des impôts mensuels etdes redevances multiples. Mais lorsqu’il s’agit de la prévention des risques, la sécurité, le contrôle sanitaire, la réglementation des installations, on ne trouve personne.
Comment comprendre que des marchés générant des milliards de francs CFA de flux économiques par mois n’aient même pas : un système de surveillance, un plan de circulation, une équipe de contrôle électrique, et une brigade permanente de prévention incendie ? Le rôle d’une mairie ne se limite pas à encaisser ; il consiste à protéger, réglementer et organiser. Pourtant, ce rôle semble avoir disparu au profit d’une administration spectatrice.
Des responsabilités partagées, mais une gestion publique absente
Les commerçants, eux aussi, portent une part de responsabilité : occupation illégale d’espaces, extensions sauvages, stockage dangereux de marchandises, branchements clandestins… Mais dans toute ville structurée, un cadre réglementaire existe pour éviter que l’indiscipline ne devienne un risque collectif. À N’Djamena, ce cadre est presque inexistant. Et lorsque des règles apparaissent, elles ne sont ni expliquées, ni imposées, ni contrôlées. Résultat : chacun construit et raccorde à sa manière, créant un enchevêtrement explosif.
Il est temps de changer de logiciel
Les marchés de N’Djamena ne sont pas de simples lieux de commerce : ce sont des poumons économiques, là où des milliers de familles gagnent leur vie. Les laisser brûler chaque année revient à accepter une destruction progressive de l’économie informelle, qui représente pourtant la majorité de l’activité économique du pays.
Protéger les marchés, c’est protéger la population. Prévenir les incendies, c’est protéger la dignité. Organiser l’espace public, c’est protéger l’avenir. Un homme averti en vaut deux !
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Tchad : pourquoi les marchés continuent de brûler à N’Djamena ?







