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Tchad : des villageois en garde à vue depuis 50 jours, après un conflit au canton Guéri


Alwihda Info | Par M.M / I.M./ D.H./ H.N. / R.T. - 7 Février 2023


Ce conflit continue d'être un sujet de préoccupation majeur et nécessite une intervention urgente pour résoudre les problèmes sous-jacents, et prévenir de futurs affrontements.


Tchad : des villageois en garde à vue depuis 50 jours, après un conflit au canton Guéri
Le canton Guéri, dans la province du Ouaddaï, a été confronté à un conflit intercommunautaire le 1er janvier 2023.

Les habitants de deux villages, Kabga et Mabrouk, sont impliqués dans cet affrontement qui a été déclenché à cause d'une dispute sur un puits. Selon le bilan, ce conflit a causé la mort de 9 personnes des deux côtés.

Le cabinet d'études de Me Moubané Pahimi Zoutenet, un huissier-commissaire de justice près la cour d'appel et les tribunaux d'Abeché, a dressé un procès-verbal de constat et d'audition.

D'après le rapport, dix personnes du village de Mabrouk sont en garde à vue extraordinaire depuis environ 50 jours (Khattir Abdelmadjid, Souleyman Mahamat Arabi, Goz Baraka, Mahamat Abdelmalicck, Adam Issack, Abdoulaye Hassan, Harine Ali, Ali Ibrahim, Ibrahim Mahamat Hissein et Haroun Issack).

Hassan Mahamat Abdoulaye, chef du village Mabrouk, affirme que 5 autres personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre et ne figurent pas sur la liste du constat d'huissier. L'entourage rapporte à Alwihda Info que les personnes placées en garde à vue n'ont pas eu droit à des visites depuis leur privation de liberté.

La garde à vue au Tchad est un sujet qui suscite des inquiétudes et des interrogations. En effet, la législation prévoit que le délai de garde à vue est de 48 heures, mais dans la pratique, il est souvent dépassé. Les abus de pouvoir et les règlements de comptes sont souvent à l'origine de ces prolongations illégales.

Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé maître Fauta Laye Karimi Bouri, avocat au barreau du Tchad. Il explique que la garde à vue est régie par l'article 282 du Code de procédure pénale, qui permet à un officier de police judiciaire de placer une personne en garde à vue pour une durée maximale de 48 heures.

Cependant, cette durée peut être prolongée par le procureur de la République, si cela est nécessaire pour les besoins de l’enquête. Une source officielle -parmi les autorités provinciales- bien informée sur ce conflit révèle que le problème ne serait pas lié au puits comme les deux côtés le prétendent, mais plutôt à un autre problème plus profond.

Il s'agirait en réalité d'un problème de cantonat. Les deux villages avaient auparavant deux candidats qui ont drainé ce conflit jusqu'à aujourd'hui. Concernant le puits, la source affirme que les autorités ont résolu le problème en installant des panneaux solaires pour fournir de l'eau à chaque village.

Dans un autre incident, un jeune de Kabga a été blessé par balle et sa moto a été volée. Ses parents ont accusé le village de Mabrouk d'être à l'origine de cet acte, mais le conflit a été résolu de manière religieuse lorsque le village adverse a prêté serment.

La source rapporte également qu'au cours d'un autre affrontement, les renseignements du département ont été alertés et lorsqu'ils sont arrivés sur les lieux, ils ont trouvé un corps sans vie, tué par balle, et un autre blessé qui est décédé des suites de ses blessures.

Le conflit intercommunautaire au canton Guéri, province du Ouaddaï, continue d'être un sujet de préoccupation majeur et nécessite une intervention urgente pour résoudre les problèmes sous-jacents, et prévenir de futurs affrontements.

Il est essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures pour garantir le respect des lois et protéger les droits des citoyens, en veillant à ce que les officiers de police judiciaire respectent les délais de garde à vue et en s'assurant que les prolongations de garde à vue sont justifiées et autorisées par le parquet.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)