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Tchad : événements du 20 octobre, combien de personnes sont mortes exactement ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 2 Mars 2023


Plus de quatre mois après les manifestations tragiques qui ont endeuillé plusieurs familles dans différentes villes du pays, notamment à N'Djaména, Moundou, Sarh, Koumra et Doba, le bilan complet des violences reste méconnu. En ce qui concerne le nombre de victimes, les chiffres varient d'un rapport à l'autre, au point où l'on se demande combien de personnes sont mortes exactement et qui des rapports dit vrai.


Des ambulances acheminent des blessés à l'hôpital de La liberté à N'Djamena, le 20 octobre 2022. © Alwihda Info
Des ambulances acheminent des blessés à l'hôpital de La liberté à N'Djamena, le 20 octobre 2022. © Alwihda Info
Au lendemain des évènements, le gouvernement de transition, qui qualifie ces manifestations d'insurrection, donne son bilan : 50 morts et 300 blessés selon Saleh Kebzabo, premier de transition phase 2. L'opposition parle de 300 personnes tuées. Il y a quelques jours, ce chiffre a été revu à 73 morts selon le gouvernement. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), pour sa part, estime le nombre de morts à 128. 

Tout porte à croire que les chiffres officiels diffèrent de ceux obtenus après les enquêtes de la CNDH. Au final, qui dit vrai ? À cela s'ajoute le rapport de Human Rights Watch, qui contredit le gouvernement sur plusieurs points, mais qui malheureusement ne confirme pas le nombre de personnes tuées. En combinant les différents chiffres, le nombre de victimes grimpe.

Pourtant, cela ne devrait pas arriver si le dialogue national inclusif et souverain était réellement sincère. Le président Mahamat Idriss Déby n'a pas mesuré les conséquences de son projet de se maintenir au pouvoir. C'est pourquoi son aveu "je regrette les manifestations du 20 octobre dernier" laisse des interrogations. Même s'il est difficile de donner un chiffre exact du nombre de personnes tuées, le plus important est de songer à une réparation. Car un adage populaire dit "on ne peut jeter une pierre et la rattraper". Le gouvernement doit comprendre que les cicatrices du 20 octobre dernier ne seront pas effacées par des discours, mais plutôt par des actions. Comment peut-on faire la paix alors que certains ont été tués injustement et d'autres sont portés disparus ? Le plus urgent est la démission du gouvernement de transition et un dialogue franc avec l'opposition, la société civile et les associations de défense des droits de l'Homme. Sinon, le pire n'est pas encore évité.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)