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TCHAD

Tchad : faut-il une Loi spéciale et un observatoire contre la corruption ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 21 Décembre 2020



Table-ronde le 18 décembre 2020 à N'Djamena du Réseau anti-corruption au Sahel. © Ali Moussa/Alwihda Info
Table-ronde le 18 décembre 2020 à N'Djamena du Réseau anti-corruption au Sahel. © Ali Moussa/Alwihda Info
Une table-ronde a réuni vendredi dernier plusieurs participants pour débattre du renforcement de l'intégrité au sein des forces de défense et de sécurité, à l'initiative du Réseau anti-corruption au Sahel.​ Le point focal de la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption et procureur de la République Youssouf Tom a élargi le débat à la corruption au sein de la société. Il a suggéré la création d'un organe indépendant de réflexion sur la corruption et l'adoption d'une Loi spéciale de lutte anti-corruption au Tchad, en plus d'un renforcement de la sensibilisation dans les médias.

"Malheureusement, la justice même ne marche pas"

Youssouf Tom explique que "la corruption est un phénomène qui a atteint nos sociétés, qui a atteint le pays. On peut arriver à l'éradiquer. La corruption est un phénomène humain. Même si on arrive pas à y mettre fin, on arrivera à la réduire considérablement (...) Tant que l'Homme existera, on ne va pas éradiquer complètement la corruption mais on va la réduire pour permettre le développement du pays".

Il relève qu'il est difficile de démontrer les faits de corruption en justice : "pour les condamnations, c'est difficile, les gens ne peuvent pas démontrer. C'est des situations qui existent".

Table-ronde le 18 décembre 2020 à N'Djamena du Réseau anti-corruption au Sahel. © Ali Moussa/Alwihda Info
Table-ronde le 18 décembre 2020 à N'Djamena du Réseau anti-corruption au Sahel. © Ali Moussa/Alwihda Info
"Les gens sont prêts à prendre l'argent pour faire le faux"

"Si la justice défend assez bien, peut être que le pays va aller sur une bonne voie. Même si les autres dévient, nous on va les ramener à la raison. Mais malheureusement la justice même ne marche pas", déplore Youssouf Tom. Il met en cause des magistrats qui veulent s'enrichir mais pointe également la responsabilité des avocats, greffiers et huissiers. "Les gens sont prêts à prendre l'argent pour faire le faux", dit-il, ajoutant avoir plaidé pour une journée de réflexion des acteurs judiciaires afin d'apporter des éclaircissement sur les maux qui entravent la justice.

Youssouf Tom se défend de toute pratique de corruption : "cherchez s'il y a un justiciable qui vous a dit que moi, étant procureur de la République, j'ai pris, pas seulement 2% mais 1% de son paiement. Je vais prendre ma robe, je vais rentrer, je change de métier".

Et d'ajouter : "il y a quand même des améliorations. À chaque fois, les choses changent mais il faut sensibiliser. Il faut qu'il y ait des débats, des émissions radios ou à la télévision pour sensibiliser la population parce que c'est des pratiques nuisibles au pays. Il faut qu'on abandonne".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)