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Tchad : l'alcool frelaté appelé « Nguérek », un tueur silencieux de la jeunesse


Alwihda Info | Par Katchibé Mapagne - 12 Novembre 2025



Tchad :  l'alcool frelaté appelé « Nguérek », un tueur silencieux de la jeunesse
Dans les marchés de N’Djamena, la commercialisation de l’alcool frelaté ne cesse de se propager. Malgré son interdiction formelle par le décret n°2835/PCMT/PMT/MSPSN/2022, daté du 5 septembre 2022, la vente de ces produits, connus sous le nom de « Nguérek », continue de gagner du terrain. ‎


Ce texte interdit pourtant l’importation, la fabrication, la détention, la vente, l’offre et la consommation de ces boissons, reconnues pour leurs effets dévastateurs sur la jeunesse. Ces boissons frelatées, se trouvent un peu partout dans les quartiers de ville. ‎Face à l’inaction des autorités pour appliquer le texte, le « Nguérek » gagne du terrain et détruit des vies à petit feu.

Bien qu'interdit, ces produits alcooliques se trouvent non seulement aux marchés, mais partout à travers les carrefours ou dans les quartiers, et sont souvent à moindre coût. Le bas prix de cet alcool, n'attire pas seulement les jeunes désœuvrés, mais aussi les personnes âgées. Le prix de ces sachets varie entre 50 et 100 FCFA, et se vendent comme de petits pains dans les quartiers populaires.

« C’est fort, ça monte vite à la tête. Je sais que ce n’est pas bon, mais je n’ai pas les moyens pour une bière à 1000 francs, avec seulement un 100 francs Nguérek », confie Mahamat, âgé de 24 ans révolus, affirmant ainsi sa régularité à consommer ces produits d'origine douteuse.  « Moi je prends Midori et Golden deux sachets, et ma soirée est validée. Je n'ai pas besoin d'aller me patrouiller et gaspiller mon argent sur Castel, je trouve que le « Nguéréck » me convient », affirme Mbaï Odoum, jeune débrouillard de mototaxi rencontré à Ngonba. ‎ ‎ « Nous savons que c’est interdit, mais nous vendons pour subvenir à nos besoins afin de survivre », a déclaré une vendeuse au marché de Dembé. ‎ ‎

Malgré les efforts des autorités sanitaires et sécuritaires, le phénomène persiste. Cette persistance est alimentée par la pauvreté, le chômage, la délinquance et l’absence de contrôle rigoureux sur le marché. Selon plusieurs sources locales, il existe des ateliers de fabrication dans certains quartiers périphériques de N’Djamena.

Cette pratique s'exerce de façon secrète pour apprendre les jeunes à fabriquer l'alcool à base de colorants et produits chimiques nuisibles pour la santé. ‎ ‎Face à cette menace silencieuse, une campagne de sensibilisation, accompagnée de mesures répressives plus fermes, est urgente pour stopper la prolifération de ces alcools frelatés.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)