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ANALYSE

Tchad : l'exil comme nouveau mode de lutte


Alwihda Info | Par Steve Djénonkar - 13 Août 2021



Vous parlez de "marche pacifique", le gouvernement en a atrocement mal même s'il vous accorde une autorisation. L'exil semble le nouveau mode de contestation. Et heureusement pour les adeptes, l'image du gouvernement est écornée même si ce dernier fait fi de s'en tenir les côtes.

Les diplômés, las d'attendre un emploi qui se raréfie à jamais, ont décidé, il y a quelques semaines de quitter massivement le pays même s'ils paraissaient à première vue ridicules. Au mois de juillet, les personnes handicapées qui vivent du trafic frontalier, se sont réfugiés à Kousseri, la ville camerounaise voisine car le gouvernement leur demande d'abandonner leurs tricycles et de "ramper" pour atteindre ladite ville. Du coup, ceux-ci ont traversé le fleuve et jurent ne plus revenir au bercail, arguant le "laisser aux populations valides". Les autorités locales camerounaises, un peu plus "humaines" que celles du Tchad les ont assistées. Mieux, elles ont plaidé le sort de ceux dont le ministère de l'action sociale a longtemps claironné la vulnérabilité.

"Ces personnes ne sont pas des Tchadiens", c'est le message concis et clair telle l'eau de roche du Tchad que les autorités camerounaises ont porté aux personnes handicapées. Peut-être les personnes handicapées sont-elles Camerounaises, Nigérianes, Centrafricaines...

Déportées Manu militari au Tchad vraisemblablement sur instruction sur gouvernement la semaine passée, ces personnes menacent à nouveau de s'exiler au Soudan ou en Turquie. Dès lors, l'on comprend aisément que les Tchadiens sont exilés dans leur propre pays.

La nationalité tchadienne appartient exclusivement aux autorités. Elles peuvent la retirer d'un moment à l'autre à tout citoyen.

Image du Tchad écornée

"Revenez au pays, nous devons le construire ensemble", tel est le message qu'a répandu le défunt président Déby à la diaspora tchadienne à l'occasion de ses interminables voyages. Le net contraire se produit aujourd'hui. Le gouvernement prône "la fuite des cerveaux". Beaucoup de chancelleries ont accordé l'asile aux diplômés. "Votre pays est complètement incapable de vous assurer un avenir. Nous vous l'offrons", se vantent certainement ces derniers pour ternir quelque peu l'image du Tchad dont "la jeunesse est le fer de la nation". Un pays surtout qui se veut gendarme de l'Afrique.



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