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Tchad : la multiplication des enlèvements à l’origine de l’éviction de deux responsables de la DGRI


Alwihda Info | Par Djimet Wiche - 24 Juillet 2025


Le président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno a évincé hier soir par décret les deux responsables de la Direction Générale de Renseignements et d’Investigation (DGRI), dans un contexte de multiplication des enlèvements, de voix dissidentes ces derniers temps par cette structure considérée par plusieurs experts avertis de la scène politique, comme un outil implacable de répression de toute voix discordante au régime du Maréchal Mahamat Idriss Déby.


Tchad : la multiplication des enlèvements à l’origine de l’éviction de deux responsables de la DGRI
Il s’agit respectivement de deux responsables mutés : le général de division Abdou Idriss Sorgouno et de son adjoint, le général de brigade Daoud Hassan Gueme. La Direction Générale de Renseignements et d’Investigation est accusée d’être à l’origine d’une série d’arrestations qui ont ému les internautes ces deux dernières semaines, et qui n’hésitent pas à accuser le pouvoir tchadien d’instaurer la dictature au Tchad.

Plusieurs sources sécuritaires ont indiqué récemment au journal Alwihda infos que la Direction Générale de Renseignements et d’Investigation est à l’origine d’une panoplie de dérives répressives : elle file les acteurs politiques, de la société civile, des journalistes ou des simples citoyens et procède à leur enlèvement brutal dans les rues ou chez eux.

Ces agissements moyenâgeux ternissent sérieusement l’image du Tchad sur le plan international. La multiplication de frasques aurait conduit le président de la République à éjecter les deux commandants de la DGRI. Selon un communiqué du 4 juillet, des jeunes « évangélistes » ont été interpellés le 21 juin 2025 au quartier Sabangali, dans le 3ème arrondissement de N’Djamena par des « inconnus », alors qu’ils étaient en mission d’évangélisation.

Depuis cette date, aucune trace d’eux, suscitant l’inquiétude des parents. « Nous avons mené des démarches auprès du procureur de la République et de certaines associations de défense des droits de l’homme, mais elles ont été vaines.

Aucune traçabilité et aucune lueur d’espoir », écrivent dans un communiqué les parents. Le 19 juillet 2025, Abakar Adam Abakar, connu pour ses prises de position critiques a été brutalement enlevé à son domicile à Ndjamena par des hommes à bord de cinq véhicules non identifiées. Cette série de rapt est attribuée à un mode opératoire de la DGRI.

En plus des enlèvements directs contre les défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes ou des acteurs de la société civile majoritairement pilotés par la DGRI, les autorités tchadiennes restreignent les libertés fondamentales en interdisant les manifestations, et en réprimant violemment celles qui ont lieu, en dissolvant récemment deux associations.

Ces multiples enlèvements et restrictions d’espaces civiques sont en totale contradiction avec les obligations régionales et internationales que le Tchad s’est pourtant engagé à respecter. Ils compromettent les espoirs d’une sortie de crise respectueuse des droits humains.

Service actif de la Police nationale, la Direction Générale de Renseignements et d’Investigation (DGRI) est chargée, sur l'ensemble du territoire de la République, de rechercher, de centraliser et d'exploiter le renseignement intéressant la sécurité nationale ou les intérêts fondamentaux de la Nation.

La DGRI a été directement rattachée à la présidence en août 2024 après avoir brutalement enlevé le curé l’abbé Madou Baïhana Simon-Pierre, le 6 août 2024 à 18 h au sein de sa paroisse à Walia par des hommes enturbannés avait décrit l’archevêque métropolitain de N’Djamena, forcé le portail en tirant quatre balles sur le cadenas. Les impacts de balles étaient visibles à la décente de l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Djitangar Goetbé Edmond sur le terrain le 6 août 2024.

Le rattachement de la DGRI à la présidence vise à limiter les dégâts. Elle assure, en particulier, la prévention et concourt à la répression de toute forme d'ingérence étrangère, d’actes de terrorisme ou portant atteinte à la sûreté de l'Etat, à l'intégrité du territoire ou à la permanence des institutions de la République.

Elle concourt à la prévention et à la répression des actes portant atteinte au secret de la défense nationale ou au potentiel économique, industriel ou scientifique du pays, ainsi que des activités liées à l'acquisition ou à la fabrication d'armes de destruction massive.

Les voix dissidentes sont réprimées au Tchad, dans un contexte de restrictions accrues de la liberté de la presse : journalistes locaux et étrangers sont réduits au silence, forcés à l’exil ou victimes d’intimidations, tandis que les organisations de la société civile font face à des menaces constantes ; y compris des arrestations arbitraires.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)