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Tchad : le 8 mars coloré de bouteilles d'alcool


Alwihda Info | Par Martin Hidgé Ndouba - 9 Mars 2022



Tchad : le 8 mars coloré de bouteilles d'alcool
Dans la capitale tchadienne et partout ailleurs, certaines femmes ont pris d'assaut les boîtes de nuit et les bars, pour célébrer la Journée Internationale de la Femme. Il aura suffi de faire un tour dans certains lieux de boissons pour s’en rendre à l'évidence.

De Platinum à Moursal, de Talou Chouffouni à Dembé vers ViP de Habbena jusqu'à Mamira de Gassi, pour ne citer que ces lieux, sur chaque table, le nombre des femmes a littéralement dépassé celui des hommes. Telle est l'image festive du 8 mars à Ndjamena. Même si la consommation d'alcool par les femmes reste encore un sujet tabou, aujourd'hui, l'on peut facilement pointer du doigt certaines déviances qui s’en suivent, au nom de la liberté accordée à la femme.

Des youyous et des causeries de femmes à haute voix, toutes en pagne du 8 mars, l'ambiance est joyeuse. N'est-ce pas un pas vers l’égalité ? Une soirée noyée dans l'alcool peut-elle couvrir la douleur des femmes Tchadiennes ? Autant des questions que l’on peut se poser… « C'est une manière de partager la joie entre nous femmes », explique Catherine, vendeuse de poisson frais.

Célébrer la Journée de la Femme dans les débits de boissons n'est pas le goût de certaines femmes. « Le 8 mars n'est pas encore une fête pour la femme tchadienne, car elle n'a pas trouvé une réponse favorable à ses nombreuses revendications », estime Irène Ngaro, diplômée en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication. « Comment peut-on conduire une lutte dans la jouissance, portant le pagne et en prenant une place pour consommer de la bière sans obtenir satisfaction ? », s'interroge Ndolé Françoise, diplômée en sociologie à l'Université de N'djaména.

Pendant que la violence faite aux femmes monte puissance, pendant que la femme est considérée comme gardienne de la maison, des enfants et spécialiste en cuisine, le côté festif devrait être une journée de réflexion. Car la fête est un signe de victoire sur des revendications.

Le ministre de la Femme et toutes les femmes doivent cotiser l'argent du pagne et des boissons pour construire une maison de réflexion.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)