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TCHAD

Tchad : le CEDPE et la société civile s'engagent à lutter contre les conflits intercommunautaires


Alwihda Info | Par Brahim Abdraman - 15 Février 2022


Les organisations de la société civile peuvent jouer un rôle de supervision, de planification à la fourniture effective de service de sécurité, jusqu'à la mise en œuvre des politiques de sécurité, notamment sur des conflits intercommunautaires et des conflits éleveurs-agriculteurs.


Le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme violent (CEDPE) et le Réseau des organisations de la société civile du Bassin du Lac Tchad, ont organisé une conférence débat, ce 15 février 2022, à son siège, au quartier Ndjari dans la commune du 8ème arrondissement.

Animée par des chercheurs qualifiés dans le domaine de l'extrémisme violent et de la radicalisation au Sahel, la conférence portait sur le sur le thème : « Le rôle des organisations de la société civile dans la gestion et la prévention des conflits intercommunautaires ».

Dans son intervention, le premier conférencier, Idriss Abdelkerim Foudoussia par ailleurs, président du conseil d'administration de l'Association pour l'action humanitaire et le développement, expert en planification suivi-évaluation du développement, affirme qu’il existe trois types des conflits. D’abord les conflits agriculteurs-éleveurs qui sont dus aux dévastations de champs ou divagation du bétail, le non-respect du couloir de transhumance, le vol des bétails.

Les conflits fonciers viennent de la mauvaise délimitation du territoire, l’usurpation anarchique de terre et une expropriation de terre. Par rapport aux conflits intergénérationnels, il y a les us et coutumes, la dévalorisation de pratique culturelle, une évolution de nouvelle technologie, l’absence de liberté d’expression etc. Selon Idriss Abdelkerim Foudoussia, ces trois conflits reviennent trop souvent au Tchad, et compromettent le vivre ensemble et donc la paix.

Pour Mahamat Hissein Guilme, coordonnateur du CADES et président national de l'Association des peuples vigilants, les organisations de la société civile sont indépendantes de l'Etat et des organisations économiques. Elles ne travaillent pas dans un but lucratif, mais selon la détermination des objectifs, au service de la chose publique. Il indique que, les organisations de la société civile peuvent agir sous différentes formes. Cela dépend en fait du thème et du champ d'action dans lesquels elles se sont engagées.

Chaque organisation de la société civile, a des principes pour bien jouer son rôle. Ils sont entre autres : le devoir de rendre compte (le sens de la redevabilité); la transparence; l'efficacité et l'efficience; la volonté et la capacité d'écoute, la réceptivité; un état d'esprit tourné vers le futur; l'État de droit, l'existence d'un système juridique indépendant ; un système de décision décentralisé et participatif et en fin la lutte contre la corruption. Dans la gestion et la prévention des conflits intercommunautaires, le conférencier souligne que les organisations de la société civile peuvent contribuer à la gestion des conflits par des actions de plaidoyer, de sensibilisation, d'information, de formation et de conscientisation de la population.

Elles sont d'essence neutre, apolitique et à but non lucratif. Elles sont souvent sollicitées pour appuyer les Etats à mettre en œuvre les projets et programmes d'intérêt général, compte tenu de sa proximité avec la population. Les organisations de la société civile doivent privilégier la neutralité dans la gestion des conflits. Elles ont un rôle à jouer en amont et en aval du conflit.

La troisième conférencière, Josiane Darwatoye, chercheuse au CEDPE en genre, paix et sécurité, a centré son intervention, sur la collaboration entre les acteurs de la société civile et le secteur de la sécurité. Selon elle, il faut d’abord comprendre qu’en Afrique les relations entre les organisations de la société civile et les institutions de sécurité en général sont souvent caractérisées par une certaine méfiance, un sentiment de suspicion qu’il y a entre les deux groupes.

D’une part, les organisations de la société civile considèrent les forces de défense et de sécurité comme des fois non professionnelles partisanes, sources de grande insécurité pour la population civile, d’autre part les acteurs de la sécurité également estiment que les organisations de la société civile ne comprennent pas souvent les aspects techniques de leur travail, c’est-à-dire la sécurité, la résolution des conflits et la consolidation de la paix. Il estime que les organisations de la société civile ne peuvent pas contribuer de manière significative à leur travail, celui d’assurer la sécurité de tout un territoire de toute une nation.

Pour elle, les forces de défense et de sécurité manquent souvent de soutien public, lorsqu’elles entreprennent certaines missions, qu’elles prennent certaines politiques et qu’elles décident de mettre en œuvre certains programmes.

Parlant des conflits intercommunautaires, la conférencière indique que les organisations de la société civile peuvent jouer un rôle de supervision, de planification à la fourniture effectif de service de sécurité, jusqu'à la mise en œuvre des politiques de sécurité, notamment sur des conflits intercommunautaires et des conflits éleveurs-agriculteurs, etc.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)