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Tchad : "mes 5000 hommes doivent intégrer l'administration" (chef du FPLS, Takilal Ndolassem)


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 11 Août 2022


Le leader du Front populaire de libération du Sud (FPLS), Takilal Ndolassem, est revenu le 9 août sur la signature par son mouvement politico-militaire de l'accord de Doha. S'exprimant sur la radio Réseau des citoyens, il évoque des promesses des autorités.


Le leader du Front populaire de libération du Sud (FPLS), Takilal Ndolassem. © DR
Le leader du Front populaire de libération du Sud (FPLS), Takilal Ndolassem. © DR
"Nous avons accepté parce que 70% de nos revendications ont été acceptées par le gouvernement. Nous avons parlé de la fédération. Elle a été acceptée et il a été dit que cela fera partie du dialogue national inclusif. Nous avons parlé de nos 5000 hommes qui doivent être intégrés dans la fonction publique, cela a été accepté. Nous avons parlé de la forme de l'État, du vote des gouverneurs et du contrôle de nos richesses, cela a été accepté. Nous sommes heureux de la signature de cet accord", détaille Takilal Ndolassem.

Takilal Ndolassem n'a pas souhaité dévoiler où se trouvent ses hommes. Il se remémore le massacre de la ferme de Deli où ont été regroupés et massacrés des Codos. "Le colonel Idriss Deby les a massacrés. (...) Il ne faut pas imputer le crime du père au fils mais c'est un système qui est en train d'être mis en place", explique-t-il.

Le chef rebelle confirme qu'il se rendra à N'Djamena pour le dialogue national inclusif : "J'irai à N'Djamena malgré toutes les menaces. Ma mère m'a dit : n'arrive à l'Homme que ce que Dieu permet".

Takilal Ndolassem estime que la rébellion armée est devenue un moyen de chantage et de business pour certains : "nous sommes le seul groupe sudiste qui a signé l'accord. Il y a 38 groupes qui ont signé l'accord mais les 38 viennent tous du BET c'est-à-dire que ces gens sont au pouvoir depuis 42 ans et ils signent un accord de paix. Personne ne se pose des questions. Ces gens sont tous parents, ils mangent ensemble au restaurant. (...)  Ce que je suis en train de vous dire, un jour vous allez dire que je suis un prophète".

"J'ai 5000 hommes à mettre dans l'administration. Je pense aux miens. Aujourd'hui, je peux emmener 5000 hommes dans l'administration, l'armée, la police, je peux même faire sortir des gens de la prison. Il y a des rebelles professionnels. Il y a des gens qui étaient rebelles avant que nous soyons nés. C'est devenu un fonds de commerce (...)
J'ai vu à Doha ce que je n'ai jamais vu. Ils mangent ensemble, boivent ensemble", affirme-t-il.

Le leader du FPLS assure n'avoir reçu aucune somme d'argent à Doha. Il affirme avoir été raillé lorsqu'il a parlé publiquement de la question des per diem : "Je n'ai rien reçu. J'a été le premier à être insulté quand j'avais parlé des per diem. Tout le monde s'est moqué de moi. À la fin, ils ont tous demandé des per diem. Si quelqu'un dit qu'il m'a donné 5 Francs, qu'il vienne le prouver. Le FPLS n'a pas pris 5 Francs de quelqu'un".

Takilal Ndolassem informe également avoir reçu des propositions et promesses de postes ministériels. Deux plus précisément : ministre de la Culture et ministre d'État, ministre de l'Agriculture (avant la signature de l'accord de Doha). "J'ai dit non. (...) ça se fera sous la forme des négociations. Si on négocie, on ira au gouvernement", confie-t-il.

Et d'ajouter : "J'ai dit que je ne veux pas avoir de poste de ministre au Tchad. Ça ne m'intéresse pas. Effectivement, on m'a proposé le poste de représentant de l'UNESCO parce que depuis que le représentant (du Tchad, Ndlr) à l'UNESCO est mort, son poste n'a pas été pris. Je n'ai pas accepté, non. je ne joue pas ces championnats".

Parmi les propositions qu'il compte soumettre lors du dialogue : la fédération, l'élection des gouverneurs de province et la question de la gestion des ressources.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)