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Tchad : quand certains hommes délaissent leur première épouse dès qu’une somme d’argent est disponible


Alwihda Info | Par Khadidja Oumar Abdoulaye - 14 Octobre 2025



Tchad : quand certains hommes délaissent leur première épouse dès qu’une somme d’argent est disponible
Au Tchad, il n’est pas rare d’observer que certains hommes, dès qu’ils disposent d’une somme d’argent, envisagent de se remarier avec une deuxième femme, laissant la première dans une situation souvent précaire.

Ce phénomène, de plus en plus évoqué dans les conversations et sur les réseaux sociaux, soulève des interrogations sur la responsabilité, la fidélité et le respect au sein du foyer.

Dans plusieurs quartiers de N’Djamena et d’autres villes du pays, de nombreuses femmes témoignent de cette réalité amère. Selon elles, dès que le mari reçoit une somme, parfois aussi modeste que cinq mille francs CFA, certains pensent déjà à contracter un nouveau mariage, pendant que la première épouse continue à gérer seule les besoins du ménage et des enfants.

« Nous travaillons dur pour subvenir aux besoins de nos enfants, mais dès qu’il a un peu d’argent, mon mari cherche à épouser une autre femme. On se sent abandonnées et humiliées », confie une jeune mère qui préfère garder l’anonymat. Mais les difficultés ne sont pas uniquement d’ordre financier.

Certains hommes évoquent, de leur côté, un sentiment de négligence affective. Un père de famille raconte : « Ma femme est une mère formidable, je ne le nie pas, mais j’ai parfois l’impression d’être devenu invisible. Quand je me suis blessé au dos, elle était plus préoccupée par les enfants que par ma santé. J’aimerais simplement une femme capable de trouver un équilibre entre son rôle de mère et celui d’épouse. »

Les conséquences de ce déséquilibre sont lourdes : tensions conjugales, surcharge de responsabilités pour la première épouse, conflits familiaux et, parfois, rupture du lien affectif. Selon plusieurs sociologues tchadiens, ce comportement trouve son origine dans des croyances traditionnelles profondément ancrées, un manque de responsabilisation masculine et la faible autonomie économique des femmes.

Certaines associations locales de défense des droits des femmes s’efforcent de sensibiliser les couples à la notion de respect mutuel, et à la responsabilité partagée dans la gestion du foyer. Toutefois, malgré ces initiatives, le changement reste lent. Les normes sociales et l’absence de cadre juridique dissuasif continuent de favoriser ces pratiques.

En attendant une réelle prise de conscience collective, de nombreuses femmes poursuivent leur combat pour la dignité et la sécurité de leurs enfants, multipliant les petits commerces et les activités informelles pour subvenir seules aux besoins de leur famille.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)