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Tchad : quand les parents ne comprennent pas les rêves de leurs enfants


Alwihda Info | Par Achta Mahamat - 9 Octobre 2025


Dans de nombreuses familles tchadiennes, les rêves des enfants se heurtent souvent à la réalité de leurs parents.


Pendant que certains jeunes aspirent à devenir artistes, journalistes, footballeurs ou entrepreneurs, leurs parents, eux, pensent sécurité, stabilité et « bon métier ». Résultat : un véritable fossé entre deux visions du monde.

Les parents, gardiens de la stabilité
Pour la plupart des parents, vouloir le meilleur pour leurs enfants, c’est leur souhaiter un métier sûr : médecin, enseignant, ingénieur ou fonctionnaire.

Ayant connu la précarité, les sacrifices et les déceptions, ils estiment qu’un bon diplôme et un emploi fixe, sont les seules garanties de réussite. « Moi, j’ai souffert pour élever mes enfants. Je veux juste qu’ils aient un travail stable, pas une vie d’artiste sans assurance », explique Mariam, mère de quatre enfants.  Mais dans un monde qui change vite, ces rêves « classiques » ne font plus toujours rêver la jeunesse.

Les jeunes, porteurs de nouvelles ambitions
Les enfants d’aujourd’hui ne rêvent plus tous d’un bureau et d’un salaire fixe. Beaucoup veulent créer, innover, s’exprimer. Réseaux sociaux, nouvelles technologies, entrepreneuriat : autant de portes qui s’ouvrent, mais que les parents ne comprennent pas toujours.

« Mon père voulait que je sois enseignant, mais moi, j’aime la photo. Aujourd’hui, je vis de ça et j’aide la maison », raconte Rodrigue, 26 ans, photographe à N’Djamena. « Au début, il se moquait, maintenant il est fier. »

Entre amour et pression
Souvent, ce n’est pas un manque d’amour, mais un manque de compréhension. Les parents craignent que leurs enfants échouent, tandis que les jeunes veulent simplement vivre leur passion. Mais entre la peur de décevoir et l’envie de réussir autrement, beaucoup finissent perdus.

« Ma mère voulait que je fasse médecine, moi je rêvais de mode. J’ai tout laissé tomber après deux ans d’études. Aujourd’hui, je couds, je gagne ma vie et je suis heureuse », confie Safiatou, 23 ans, styliste.

Un dialogue à réinventer
Peut-être que le vrai problème, ce n’est pas la différence de rêve, mais le manque de dialogue. Si les parents écoutaient davantage et si les enfants expliquaient mieux leurs projets, il y aurait moins de conflits.

Le monde évolue, et il faut accepter que la réussite ne se limite plus à un bureau et à un costume. Les parents veulent protéger, les enfants veulent s’épanouir. Entre les deux entités, il y a un pont à construire : celui du respect mutuel et de la confiance. Car au fond, tous veulent la même chose : la réussite, mais chacun la définit à sa manière.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)