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POLITIQUE

Tchad : tiraillements, mobilisation et contestation à l'approche du référendum constitutionnel


Alwihda Info | Par Issa Mahamat Saleh Aouda - 22 Février 2023


Le Tchad, libéré de la dictature en 1990 par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), a vu le multipartisme se développer depuis lors, permettant à chaque Tchadien d'adhérer librement au parti de son choix. Aujourd'hui, plus de 200 partis politiques existent dans le pays, chacun avec sa propre idéologie et certains regroupés selon leurs projets de société.


Illustration © DR
Illustration © DR
Cependant, depuis la mort tragique du maréchal du Tchad et la mise en place d'un conseil national de transition dirigé par Mahamat Idriss Deby, la classe politique tchadienne se trouve divisée en deux catégories. D'une part, certains partis soutiennent la transition et estiment que la démocratie tchadienne est toujours sur les rails. D'autre part, une autre catégorie signale une succession dynastique ou un coup d'État.

Malgré cela, la société civile, les partis politiques et les syndicats exercent normalement leurs activités sans inquiétude. Après plus d'un an, un dialogue national inclusif et souverain a été organisé pour consulter toutes les couches sociales et politiques du pays. Ce dialogue a suscité des divergences d'opinion : certains considèrent que ce dialogue a réuni toutes les sensibilités nationales sans exclusion de qui que ce soit, tandis que d'autres estiment qu'il était exclusif et n'a réuni que le MPS et ses alliés.

Toutefois, ce dialogue a abouti à deux points phares : la prolongation de la transition à une seconde phase maximum de 24 mois et la rédaction d'une constitution de la République qui sera adoptée par un référendum auquel le peuple sera consulté. Depuis cette rencontre nationale, une deuxième phase de transition a commencé, conformément à ce qui avait été décidé lors du dialogue.

Le parti du défunt maréchal Idriss Deby Itno, que certains pensent affaibli, a prouvé le contraire ces derniers temps. D'autres partis, en revanche, se querellent au sein de leurs bureaux exécutifs. Le MPS s'est lancé dans une campagne de mobilisation de masse envers les populations de différentes provinces pour leur transmettre ce qui a été décidé lors du DNIS et pour les informer de la consultation future du peuple sur le référendum constitutionnel.

Pendant ce temps, la grande partie de la classe politique qui a une idéologie contraire au MPS ne semble pas intéressée par la mobilisation de ses militants. De nombreux partis politiques sont encore loin de cette logique mais contestent la CONAREC, la commission chargée d'organiser le référendum constitutionnel. Cependant, cette contestation ne semble pas digne d'intérêt et rien n'apportera de solution. Ces contestataires peuvent réorganiser et informer leurs militants plutôt que de rester dans une logique de contestation, qui risque de s'étendre à tout ce qui se dessine.

Ce qui est observable, c'est que plusieurs membres des bureaux exécutifs de partis ont quitté leurs formations politiques pour rejoindre le MPS, d'autres ont formé des alliances avec d'autres formations politiques, et certains sont en conflit à la tête de leur parti. Le MPS, quant à lui, a également enregistré des départs de militants après la mort du maréchal Idriss Deby Itno, le fondateur de ce parti.

Le climat politique actuel est marqué par des divisions tant sur le plan politique que social. En ce qui concerne les divisions politiques, certains sont considérés par leurs pairs comme des "sous-marins" proches des dirigeants de la transition et se présentent comme faisant partie de ceux qui s'opposent à cette transition. En revanche, les partis qui soutiennent la transition en cours accusent à leur tour les partis qui se disent radicaux envers la transition d'être des ennemis de la paix. C'est un jeu de ping-pong où chacun se renvoie la balle.



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