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POINT DE VUE

Un père de famille ne devrait pas faire cela : monnayer le passage en classe supérieure de son enfant !


Alwihda Info | Par Ousman Saleh Dagache - 3 Octobre 2019



Illustration. Des élèves dans une salle de classe au Tchad. © Alwihda Info
Illustration. Des élèves dans une salle de classe au Tchad. © Alwihda Info
Aujourd’hui, le 1er octobre 2019, c’est la rentrée scolaire au Tchad. Mais en amont, il faut procéder aux inscriptions et préinscriptions. C’est un moment spécial pour les acteurs concernés. En l’occurrence les élèves et les parents d’élèves .Les premiers vivent des émotions différentes. Certains sont souriants, d’autres ne le sont un peu moins ou pas du tout ; selon que l’on est déclaré admis pour passer en classe supérieure ou non.

Justement, en principe, le passage en classe supérieure est le résultat de multiples efforts, sacrifices d’une année scolaire. Toutefois, il n’est pas toujours évident que ces efforts ou sacrifices soient payants pour diverses raisons. C’est d’ailleurs logique. Tout le monde ne pas passer en classe supérieure. Certains passent, d’autres reprennent leur classe.

Cependant, est-ce que tout élève peut accepter de reprendre sa classe ? Ou bien est-ce que tout parent d’élève peut accepter que son enfant reprenne une classe ?

En effet depuis quelques années, nous assistons un phénomène très dangereux pour notre société. Il s’agit d’une pratique ahurissante et inacceptable. C’est le passage automatique des élèves d’une classe à une autre. Il est courant de voir élèves et parents se bousculent pour négocier le passage d’une classe à une autre au grand dam de décisions de conseils des professeurs.

Les classes qui font l’objet de cette négociation sont malheureusement des classes fondamentales dans le cursus scolaire de l’enfant. Il s’agit de la classe de CM2 et celle de la 6ème en général. On peut bien comprendre le désir d’un parent de voir son enfant réussir mais pas à n’importe quel prix. Cette pratique à des conséquences très graves non seulement sur l’avenir de l’enfant mais aussi sur la société.

En effet, des élèves ayant l’habitude d’une telle pratique, ne pourrons tout seulement pas réussir leurs examens dans la durée .Et cela pourrait les obliger à abandonner les études .Nous ne pourrons pas imaginer la déception d’un parent d’élève directement responsable de l’échec de sa progéniture. Cette pratique a des conséquences non négligeables sur le cursus universitaire ou sur les études supérieures des élèves.

A titre d’exemples, nous avons vu des bacheliers venus entreprendre leurs études supérieures et multiplier des échecs. Ils ne savent sur quel pied danser. Certains ne savent pas quoi .Ils n’ont aucun projet d’études. Il y a par exemple certains qui font le droit en première et subitement, la deuxième année ou la licence en sciences de gestion en changeant de l’école bien entendu. Il est évident que ces futures diplômés au parcours touristique ne puissent pas apporter grand-chose au développement socio-politique, socio-économique du pays .Il ne serait pas surprenant non plus de voir ces futures « cadres » du pays se donner à pratiques comme la corruption ou le détournement de deniers publics. Et cela constitue un véritable manque à gagner pour le pays.

Alors à qui la faute ? Il faut dire que les responsabilités sont naturellement partagées. D’une part l’Etat en passant par les responsables de certains établissements et les parents d’élèves d’autre part. C’est pourquoi il importe d’appeler à changement de comportement et à une prise de conscience des responsables d’établissements concernés. Ils doivent se comporter à un bon père de famille.

Quant aux parents d’élèves, ils doivent cesser le plus rapidement possible cette pratique dangereuse aussi bien pour l’avenir de leurs enfants que celui de notre pays. Dans la mesure où en pensant aider assurer l’éducation de ces derniers, ils contribuent à hypothéquer l’avenir de leurs progénitures et celui de tout un pays. Au lieu de monnayer le passage de leurs enfants, les parents devraient plutôt les encourager à beaucoup lire, beaucoup travailler afin de réussir dignement.

En ce qui concerne l’Etat, il doit prendre de mesures idoines pour l’amélioration du système éducatif de façon générale t le niveau des élèves en particulier. Nous pensons que la suppression du concours d’entrée en 6ème et le CEPE/T est une erreur monumentale qu’il faudrait corriger à notre sens.

Ousman Saleh Dagache, étudiant Tchadien à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.



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