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SCIENCE

Adaptation des riverains à la baisse des eaux du lac Tchad


Alwihda Info | Par - 19 Janvier 2012


La baisse des eaux a mis à nu des terres fertiles sur lesquelles poussent (sans irrigation et sans fertilisants) de nombreuses céréales. Les habitants produisent même du poivron (une culture de rente introduite dans les années 60) destiné à l’exportation.


Les populations vivant autour de ce lac dont la surface a été divisée par dix en cinquante ans ont délaissé la pêche et l’élevage au profit de cultures plus rémunératrices. Une remise en eau du lac pourrait à nouveau bouleverser le système agricole en place, estime une étude de l’institut de Recherche pour le Développement. 

Une adaptation réussie

Le lac Tchad est un grand lac d’eau douce peu profond. Son rôle économique est très important, car il doit fournir l'eau à plus de 20 millions de personnes vivant dans les quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Il est alimenté principalement par le fleuve Chari et son affluent Logone qui fournissent 90% de l’eau. Le Komadugu-Yobé, l’autre source issue du Nigeria, est désormais affaibli par la présence de deux barrages. La diminution de la pluviosité, aggravée par les deux sécheresses de 1972-73 et 1982-84, ainsi que la hausse des prélèvements des populations locales sont à l’origine de l’assèchement du lac : sa surface atteignait 20 à 25 000 Km² il y a 50 ans contre environ 2000 Km² aujourd’hui.
Comment les populations riveraines, qui vivaient essentiellement de la pêche, se sont-elles adaptées à l’assèchement du lac ? Plutôt bien répond une équipe franco-nigérienne associant l'IRD qui a étudié les profondes modifications des modes de vie qui se sont opérées autour du lac Tchad durant les dernières décennies.

Favorisée par des fluctuations séculaires du lac

La baisse des eaux a mis à nu des terres fertiles sur lesquelles poussent (sans irrigation et sans fertilisants) de nombreuses céréales. Les habitants produisent même du poivron (une culture de rente introduite dans les années 60) destiné à l’exportation.  
Cette bonne adaptation a été favorisée, révèle l’étude, par la variabilité séculaire du lac Tchad qui a toujours alterné des périodes de hautes et de basses eaux. Les habitants étaient donc habitués à alterner les activités de pêche et de culture. Aujourd’hui le système de culture vivrière et de rente en place fonctionne plutôt bien estiment les scientifiques. Ils signalent aussi que le projet de renflouement du lac Tchad par augmentation du débit du fleuve Chari (en le renforçant par un affluent du fleuve Congo) risque de réduire ses fluctuations. Ce qui provoquerait de nouveaux bouleversements dans le système de survivance mis en place par les populations locales.
Sciences et Avenir.fr



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